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Jacques-Henri Eyraud a tenu hier une conférence de presse au cours de laquelle il a éludé les questions qui ne concernaient pas le nouveau sponsor de l'OM, Uber Eats. Surréaliste
Une pantalonnade. Si "dire c'est faire rire", comme l'a trop souvent martelé Jacques-Henri Eyraud par le passé, ne rien dire est encore pire...
Conviés, sans plus de précisions, à une conférence de presse présidentielle hier, à 12 h 30, les journalistes sont sortis de la salle un petit quart d'heure plus tard sans avoir obtenu de réponse.
L'affaire Adil Rami (lire également en page suivante), le bilan des mercatos précédents, l'inquiétude grandissante des supporters, les sanctions du fair-play financier, les comptes dans le rouge, les perspectives sportives, la composition du staff d'André Villas-Boas (voir ci-dessous), le contrat de Boubacar Kamara toujours pas prolongé... Voilà autant de sujets que l'ex-dirigeant du Club Med et d'Eurodisney, tantôt méprisant, tantôt caustique, a refusé catégoriquement d'évoquer. Une master class en termes de dédain et de déconnection de la réalité.
Seul objectif de sa rentrée médiatique lunaire : officialiser le partenariat avec Uber Eats, nouveau sponsor maillot (sans dévoiler le montant de l'accord).
Et aussi OM : c'est l'heure de la reprise
"Je vous invite à partir très vite en vacances"
Allô la terre, ici "JHE" : à des années-lumière des préoccupations des amoureux de l'OM, le diplômé d'Harvard était donc (une nouvelle fois) sur sa planète. Et lorsque, dans ce contexte, La Provence a eu l'outrecuidance de lui faire remarquer l'intérêt limité de son intervention, le patron olympien s'est offusqué.
- "Puisque vous ne voulez pas parler d'autre chose, pouvez-vous tout de même confirmer que le montant du contrat est de 3 millions d'euros (par an), et non de 3,5 M € comme vous le vouliez ? Ça ne sert à rien de faire une conférence de presse si personne ne répond", lui a-t-on logiquement signalé.
- "Oh, vous revenez de vacances avec une humeur badine, vous, dites donc !, a-t-il rétorqué sur un ton condescendant. Je vous invite à partir très vite en vacances. Parce que vous m'avez l'air sur les nerfs..."
- "Je dis tout haut ce que tout le monde pense ici tout bas, a-t-on renchéri. À quoi sert cette conférence de presse si vous ne pouvez pas communiquer de chiffres et si l'on ne peut pas poser de question sur autre chose qu'Uber Eats ?"
- "Vous avez bien vu la pratique de beaucoup de clubs et d'autres entreprises quand elles annoncent ce type de partenariats, s'est alors justifié Eyraud. Il est rare qu'on donne le montant. En tout cas, les chiffres que vous avez mentionnés ne sont pas les bons."
Nous les maintenons toutefois (La Provence du 16 juin). Autre chiffre bon à rappeler, celui du nombre de renforts enregistrés par l'OM depuis l'ouverture du mercato : zéro. Un néant quasiment équivalent à celui du cash généré par les ventes au 30 juin 2019 (merci à Yusuf Sari et aux 400 000 € que son transfert à Trabzonspor a rapporté, mais ils ne permettent même pas de payer trois semaines de salaire à Kevin Strootman).
Un mot, simplement, pour les féminines
Que les supporters se rassurent néanmoins : le patron de la maison bleue et blanche avait une autre annonce à faire. "Je peux vous dire que je vais m'exprimer prochainement sur les aspects sportifs qui sont évidemment très importants. Je le ferai très vite, a-t-il insisté. Je ne vais esquiver aucun sujet, vous pouvez compter sur moi pour faire un point."
Où ? Quand ? Comment ? Mystère et boule de gomme, motus et bouche cousue. Hier, il n'a en tout cas rien dit. Ou presque. On allait en effet oublier son discours plein d'enthousiasme sur la section féminine olympienne, en cette période de coupe du monde. Les filles dirigées par Christophe Parra viennent en effet de retrouver l'élite.
"Tout le monde a envie d'afficher des ambitions et de faire en sorte que cette équipe aille le plus haut possible", a-t-il osé. Cela fera sans doute plaisir en interne, auprès de joueuses qui se sont surtout senties délaissées les saisons passées