par Dragan » 23 Oct 2016, 20:40
Tres bon article de Goal sur Eyraud notamment l'anedocte de la photo en taekwondo qui colle pas avec le ballet dans le cul
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OM - L'étoffe de Eyraud
Méthodique et déterminé, le nouveau président de l'OM a entamé sa mission pied au plancher. Portrait d'un patron qui va droit au but.
De notre correspondant à Marseille - Simple péripétie, premier accroc ou premier gros coup de bluff d'un dirigeant qui débarque dans le monde impitoyable du football ? Pour Jacques-Henri Eyraud, le nouveau président de l'Olympique de Marseille, l'échec des discussions avec Luis Campos, qui a finalement choisi Lille où un certain Gérard Lopez est en passe de racheter le club, restera comme un épiphénomène de la reprise de l'OM par l'Américain. Surtout si un directeur sportif de dimension internationale débarque rapidement. Le nouveau propriétaire de l'OM, l'Américain Frank McCourt a donné cent jours à Eyraud pour mettre en place le nouveau projet. A savoir, constituer un organigramme sportif (directeur sportif, entraîneur), entamer la réorganisation du club et lancer le mercato. En nommant Rudi Garcia au poste d'entraîneur, il a marqué un premier point important. Mais Jacques-Henri Eyraud a-t-il les épaules pour réussir cette mission de redonner vie à une institution comme l'Olympique de Marseille ?
Après son expérience à la Roma, ce que l'OM peut attendre de Rudi Garcia
Son profil constitue un premier élément de réponse. L'homme d'affaires de 48 ans ne ressemble en rien à ses prédécesseurs de la période Louis-Dreyfus. Lui est un entrepreneur. Il dirigera l' OM comme une entreprise. Il a l'habitude de restructurer des sociétés. A son arrivée à Sporever fondé par Patrick Chêne, la boîte n'était qu'une start-up en rade. Les deux associés en ont fait un groupe multimédias côté en bourse. Preuve que JHE sait flairer les coups, il l'a quitté en empochant un joli pactole alors que l'action était en chute libre. Mais Eyraud était avide d'indépendance. D'où son rachat en solitaire du groupe Paris Turf. C'est cette capacité à capter les opportunités qui a permis à Eyraud de se rapprocher de Frank McCourt qu'il ne connaissait pas avant de monter le dossier de rachat de l'OM. Le Français a séduit l'Américain au point de se voir confier les clés de la commanderie. Anglophone et américanophile, Eyraud sera les "yeux et les oreilles" du propriétaire du propre aveu de McCourt. Eyraud a l'habitude de travailler avec un actionnaire fort au-dessus de lui. De lui rendre des comptes et d'atteindre ses objectifs.
Mais quel genre de patron va découvrir l'OM et le football français ?
Pragmatique et méthodique, Jacques-Henri Eyraud va devoir s'adapter à l'environnement marseillais qu'il définit comme "à haute intensité". Mais il jure qu'il gardera la tête froide. "C'est un serpent", confirme un ancien employé qui se souvient d'un boss qui " ne marche pas à l'affectif mais qui sait se montrer attentif aux préoccupations de ses collaborateurs ". Un autre adepte de la comparaison animalière le qualifie de "caméléon". Les premières décisions tombées cette semaine, avec une vague de départs orchestrés par JHE, démontrent que le bonhomme n'a pas d'états d'âme lorsqu'il s'agit de la bonne marche de son action. Un ancien salarié du temps de Sporever dresse son style de management : " Il est très intelligent. C'est quelqu'un de très franc et direct. En revanche, il ne lâche rien. Quand il a décidé quelque chose, il ne revient pas dessus. Mais il t'explique pourquoi. Il ne te l'impose pas car il sait te faire adopter son point de vue. Au final, c'est la même chose mais ça passe mieux... Je ne le vois pas accorder des primes à la moindre victoire. Et lui va faire le ménage à l'OM. Avec sa méthode. Il va prendre son temps, ne pas faire de bruit car ce n'est pas le genre mais les taupes et les incompétents seront karchérisés ! "
Même s'il est fan de rap, Eyraud n'a rien d'un showman. En revanche, il sait y faire en représentation. Biberonné à la sauce américaine, il maîtrise le stand up pour captiver l'assistance. Sa première prise de contact avec les joueurs et les employés, trophée de la Ligue des champions en mains, le démontre même si cela peut paraître excessif. Il sait marquer les esprits. A l'occasion d'une séance photo d'entreprise chez Sporever, chaque employé devait poser avec son objet fétiche. Lui, l'ex-champion de taekwondo, s'était présenté en kimono et avait exécuté un coup de pied sauté pour son cliché ! Pas commun pour un boss.
Son ancien associé Patrick Chêne le dépeint comme un "manager de dimension internationale". Les premiers signes lancés vont dans ce sens. Soutenu par McCourt, Eyraud veut replacer l'OM sur l'échiquier mondial. Et pas seulement sur le plan sportif. En terme de marketing, le club marseillais va viser haut.
Serein, très professionnel, Jacques-Henri Eyraud a conquis les supporters en très peu de temps par le sérieux qu'il semble dégager. Ses premières décisions faisant table rase du passé ont conquis. Le bonhomme n'est pas du genre à se laisser influencer. En revanche, il écoute beaucoup. S'il n'a pas (encore) de réseaux dans le foot, son parcours lui a permis de tisser des liens à tous les niveaux. Il découvre aujourd'hui le merveilleux monde des agents. Très bien conseillé, Eyraud passera ses premiers tests, une fois l'état de grâce passé, notamment lorsque les matches vont s'enchaîner et le mercato approcher. Sera-t-il un président hyperactif ? Livrera-t-il ses analyses sportives à la façon d'un Aulas ? Cumulera-t-il la casquette de DG pour négocier les contrats de joueurs ? Se mêlera-t-il activement du recrutement ? Toutes ses réponses interviendront au fil des mois. Et Eyraud démontrera s'il a l'étoffe d'un grand président de l'OM.
Samba / Renan Lodi, Lacroix, Mbemba, Clauss / Lemar, Kondogbia, Guendouzi, Is. Sarr / Alexis, Aubameyang
Blanco / J. Firpo, Gigot, Seidu, R. Pereira / Harit, Soumaré, Ounahi, Mughe/ Ndiaye, Vitinha
Ventes : Touré, Balerdi, Lopez, Rongier, Veretout, Amavi, Lirola