par Dragan » 07 Juil 2022, 06:17
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McCourt continue de se projeter
En contact régulier avec les plus hautes instances du foot français, le Bostonien croit toujours à un avenir pérenne et fructueux à l’OM. DE NOTRE ENVOYé SPéCIAL PERMANENT
MARSEILLE – À chaque fin d’exercice, les virements continuent de tomber. Un rituel. Frank McCourt renfloue le navire marseillais, qui a terminé la saison 2020-2021 avec plus de 76 M€ de pertes et des estimations autour de moins 40 M€ pour l’année 2021-2022. Ces dernières semaines, il a ainsi procédé à un abandon de créances de 60 M€ (une somme déjà injectée qu’il a donc renoncé à récupérer) et a remis 20 M€, séquestrés sur un compte. « L’été dernier, il avait dit qu’il ne ferait plus vraiment d’efforts, confie un proche du propriétaire. Et pourtant, il continue ! Ces 20 M€ de juin sont un nouvel effort pour éviter un encadrement de la masse salariale par la DNCG. Entre l’apport de liquidités de CVC, les aides de l’État et la manne de la prochaine Ligue des champions, il était quand même un peu surpris de devoir encore mettre la main à la poche… »
McCourt entend continuer à valoriser la marque OM
Mais McCourt, 68 ans, garde la foi en un avenir pérenne, il l’a rappelé récemment à Jean-Marc Mickeler, le président de la DNCG, et à Vincent Labrune, le président de la LFP, qu’il voit régulièrement. Auprès de ses interlocuteurs dans les plus hautes instances du foot français, comme auprès de sa garde rapprochée, McCourt délivre un message clair. Il n’a pas l’intention de vendre l’OM et explique en souriant que cette tâche reviendra à ses fils. L’hypothèse d’un « gros » actionnaire minoritaire pour soutenir une politique d’investissements ? Il ne la juge pas pertinente. Il sait que son club ne va pas se rapprocher des budgets des clubs du top 15 européen en un claquement de doigts, mais il pense détenir une marque unique avec l’OM, veut continuer de la développer et la valoriser.
Au sein des instances, on observe ce propriétaire si particulier avec curiosité, comme on lorgnerait au loin un grand prédateur aux desseins mystérieux. « Le fonds CVC Capital Partners a investi dans le foot français sur la promesse d’un Big Four ou Five, un Championnat bien plus dense en tout cas, avec plusieurs têtes d’affiche, confie un dirigeant. Si l’OM est dans le lot, tant mieux au vu de l’engouement populaire qu’il suscite, mais si c’est un autre club, pour CVC, c’est la même histoire. »
À la LFP, de nombreux repreneurs se manifestent chaque mois pour le rachat de clubs français, « mais rien du côté de l’OM », ajoute un ponte.
Sur cet été olympien, commencé de manière mouvementée, McCourt continue d’accorder une grande confiance à Pablo Longoria. Il a validé la passation de pouvoirs Jorge Sampaoli-Igor Tudor, regrettant le départ d’un entraîneur qu’il appréciait, mais assimilant le message de son président exécutif espagnol : il vaut mieux un divorce à l’amiable à ce stade de la saison qu’une séparation houleuse dans quelques mois.
L’Américain espère des ventes, un allégement de la masse salariale, mais aussi trois ou quatre signatures sympathiques pour ravir le public marseillais. Longoria a un blanc-seing, il a pu étoffer son état-major comme il l’entendait, notamment avec l’arrivée de Javier Ribalta comme directeur du football.
Un premier bilan sera effectué en septembre. « La relation McCourt-Longoria n’est pas la même qu’entre l’Américain et Jacques-Henri Eyraud, elle est moins profonde, conclut un intime. Sera-t-il aussi patient qu’avec son prédécesseur ? » M. Gr.
L'Equipe
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