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McCourt, timides réponses
Présent hier au Vélodrome, le propriétaire de l’OM a confirmé Andoni Zubizarreta et Jacques-Henri Eyraud dans leurs fonctions, tout en restant très vague sur son investissement futur et les changements à venir. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL PERMANENT
MATHIEU GRÉGOIRE (avec Ba.C. et M.Go.) MARSEILLE – Enfin ! Après avoir assisté à deux ratés face à Lille (1-2), fin janvier, puis contre Nantes (1-2), fin avril, Frank McCourt a vu l’OM gagner à domicile en 2019, hier soir. Après avoir offert un maillot honorifique au vétéran Rolando, en fin de contrat, avant le coup d'envoi, le propriétaire a passé la première période assis entre Andoni Zubizarreta et Jacques-Henri Eyraud, avant de se lever pendant une bonne partie de la seconde, histoire de se dégourdir les jambes et peut-être de penser à autre chose que le spectacle décousu proposé par son équipe face à Montpellier. Après une saison 2017-2018 emballante mais inachevée (finale perdue de Ligue Europa, 4e de L1 avec 77 points), son OM est revenu au point de départ : il avait conclu l’exercice 2016-2017 à la cinquième place avec 62 points, il termine ce matin au même rang, avec 61 unités. Sans perspective européenne cette fois, avec une marge de manœuvre financière réduite. Les 150 M€ engloutis lors des derniers mercatos ressemblent à un trésor perdu, un Eldorado oublié.
Interrogé par l’AFP avant le match sur la nécessité de vendre des éléments pour rétablir des finances virant au rouge vif, McCourt est resté évasif : « Je ne vais pas rentrer dans les détails. Jacques-Henri et Andoni vont résoudre ces questions, mais le fair-play financier est bien réel, nous devons en tenir compte. Nous ne sommes pas déstabilisés par cela, cela nous contraint juste à envisager d’autres stratégies. » Va-t-il remettre au pot, comme « JHE » le raconte volontiers en coulisses ? McCourt rappelle son volontarisme, sans plus de concret : « Je remplirai tous les engagements que j’ai pris, j’ai toujours été fidèle à ma parole à ce sujet, nous allons continuer à investir dans le club, mais nous allons aussi jouer selon les règles, et encore une fois, le fair-play financier est bien réel. Ces décisions ne dépendent pas que de moi et de mon portefeuille. »
« Zubi » très optimiste sur le dossier du coach
De fait, l’enveloppe annoncée en octobre 2016, de 200 M€, a été injectée dans le mercato, principalement, mais pas seulement (comptes alourdis par une copieuse masse salariale à équilibrer, dettes du passé à solder, investissements dans le centre d’entraînement ou l’OM Campus), et elle est presque épuisée. Rajoutez en supplément les indemnités de Rudi Garcia, qui représenteront 10 à 15 M€ chargés pour le club, et vous comprendrez que l’OM devra jouer serré dans les négociations avec son prochain entraîneur et sur le marché estival. Questionné à propos du successeur de Rudi Garcia, « JHE » nous a confié : « La transition sera la plus courte possible, on va essayer de prendre une décision rapide. » Il a démenti tout accord avec un technicien, à commencer par le Portugais André Villas- Boas, qui s’est déclaré hier intéressé par le poste, et n’a pas voulu faire de commentaires sur le sujet Laurent Blanc, un profil qu’il apprécie. Andoni Zubizarreta, lui, est très optimiste sur le dossier du coach et pense avoir déjà trouvé la perle rare avec qui il ne reste que des détails contractuels à régler.
Officiellement conforté par McCourt dans ses fonctions, Eyraud travaille sur ce sujet avec Zubizarreta, lui aussi confirmé. D’autres changements sont attendus, au niveau de la cellule de recrutement, par exemple : des experts de la prospection sont sondés et pourraient être ajoutés au projet. À chaque venue en Provence, McCourt et son staff procèdent à des audits du club.
Le chantier qui intéresse le plus le propriétaire est celui du Parc Chanot, à côté du stade Vélodrome. L’Américain a candidaté à l'appel d'offres lancé par la mairie pour la DSP (Délégation de service public), et il espère l’emporter à terme.
La bataille sera féroce, bien plus rugueuse que pour récupérer l’exploitation de l’enceinte, dont le lifting s’avère une priorité des semaines à venir. Hier, McCourt était accompagné de membres des cabinets d’architectes SCAU et Rockwell group, placés tout près de lui en corbeille présidentielle. Autre chantier : le sponsor maillot. L’actuel, Orange, n’a pas donné suite aux requêtes de l’OM, qui a d’abord réclamé 10 puis 9 M€ pour un package global (partenaire principal, naming, sponsor maillot), et ne s’affichera plus sur les tuniques en août. Au club, on a anticipé un début de saison avec des maillots vierges. Pour la direction de l’OM, une année éprouvante se termine. La prochaine a déjà commencé, et elle sera intense.