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Nul ne l'avait vu venir et personne ou presque en France n'avait entendu parler de lui. Soucieux de son image, après une fin de règne tourmentée à la tête des Dodgers, le nouveau propriétaire de l'OM nous a accordé un entretien exclusif avec son épouse, Monica.
Les talons de Monica traînent sur la moquette de la suite royale du Plaza Athénée, au cinquième étage du palace parisien de l'avenue Montaigne. L'espace est si vaste que la locataire des lieux n'a pas trouvé le dressing. Frank McCourt sort de son bureau pieds nus, quand ses invités doivent enfiler des couvre-chaussures. Selon un majordome, « il s'agit d'éviter les bactéries pour Luciana », la fille du couple, qui a fêté son premier anniversaire au cœur de l'automne. Après nous avoir confié un instant le ballon dédicacé d'OM-Caen, sa première victoire en Ligue 1 (1-0, le 20 novembre), le nouveau propriétaire de l'OM présente son enfant, surprise avec sa nanny en plein déjeuner. « Saumon et légumes, c'est sain, non ? » La petite gratifie son public d'un « besito », puis nous filons au rez-de-chaussée, dans un salon, pour un lunch-interview. Dans la cour centrale, derrière la vitre, des employés s'affairent à transformer le lieu en patinoire, pour Thanksgiving. L'Américain est chez lui au Plaza. « Cela rend la transition plus douce », glisse-t-il, à propos de ce pays qu'il a découvert il y a quatre décennies, et l'année passée à la Sorbonne de son ex-femme, Jamie, dont il a divorcé en 2011. Sur cette période amère, marquée par les révélations sur son train de vie et ses méthodes, Frank McCourt ne s'étend pas. S'il a annoncé une enveloppe de 200 millions d'euros sur les prochaines saisons pour l'OM, l'homme d'affaires écarte toute question chiffrée sur ses investissements et montages financiers passés, dans l'immobilier ou le sport. « Tout a déjà été étalé dans la presse américaine », nous prévenait-il dès notre première rencontre, le 29 août. Depuis ce jour d'été, il a enlevé ses Ray-Ban, sans cesser de regarder vers ses nouvelles conquêtes.
Avez-vous décidé de l'endroit où vous allez vous installer en France ?
Frank : Nous commençons juste à nous faire au rythme de Paris, à tisser une vie sociale et professionnelle. Je veux aussi tenter l'expérience à Aix-en-Provence, ou dans les environs de Marseille, avant de me décider.
Les problèmes de sécurité à Marseille, où Florian Thauvin a été agressé récemment en plein centre-ville, vous préoccupent-ils ?
Frank : J'y suis attentif, à double titre. D'abord pour le bien-être de nos joueurs. Mais je veux aussi qu'on donne une image plus positive de Marseille. Cette ville, ces habitants, très fiers, souffrent de cette réputation. Elle n'est pas une fatalité. Mais cela ne m'angoisse pas. Ces événements arrivent partout : Kim Kardashian a malheureusement été dépouillée en plein cœur de Paris.
Vous êtes des profanes en matière de foot. Vous arrive-t-il de vous ennuyer devant les matches de l'OM ?
Frank : Aux États-Unis, certains fans de baseball adorent les scores larges, les 10-8, les 11-7. Moi, j'aime les matches serrés, tendus, la défense, la tactique. Après, nous sommes à Marseille, et c'est vrai qu'on doit marquer plus de buts.
Monica : Je suis née aux États-Unis, mais ma famille vient de Bogota, en Colombie. Mes parents ont toujours été voir du foot. Ado, je ne vous cache pas que je trouvais ça ennuyeux. Mais aujourd'hui, dans un tel contexte, avec de tels fans, je trouve le foot enthousiasmant.
« L'actionnariat familial est une idée formidable, mais il ne faut pas mettre sa famille en première ligne, à la direction »
Avez-vous un chouchou ? Le jeune milieu de terrain Maxime Lopez ?
Frank : Maxime devient le favori du Vélodrome, par sa jeunesse, son énergie, sa façon de s'intégrer dans le dispositif tactique. Il est un exemple pour les jeunes de la région et c'est là quelque chose que j'apprécie. Mais en tant que propriétaire, il est préférable de ne pas avoir de chouchous, ou alors de le garder pour soi...
Monica : C'est comme avec ses enfants. Il peut y avoir de la jalousie ! Je n'arrête pas de dire à mon mari que nous avons besoin d'un joueur colombien. Après Falcao, James (Rodriguez), Frank doit détecter le prochain grand talent du foot colombien. Et en décembre, si possible !
Frank : La pression ne vient pas seulement de Rudi (Garcia) et Zubi (Andoni Zubizarreta), mais aussi de Monica !
Le couple commande une salade McCarthy (œuf dur, bacon, poulet, salade, tomate, cheddar). Monica évoque leur ferme bio dans le Massachusetts. La gastronomie française ne bouleverse pas leurs habitudes. Ils évitent le pain, boivent du thé glacé, ont une silhouette fine. Frank a 63 ans. Monica, 42. Designeuse de bijoux, elle s'est lancée dans le saut d'obstacles la trentaine passée.
Vous vous êtes rencontrés en 2011 et mariés quatre ans plus tard. Racontez-nous...
Frank : Voyons si nous avons la même version.
Monica : Habituellement, non ! J'étais mariée et vivais à Dallas, Texas, puis j'ai divorcé et filé à Los Angeles où je ne connaissais personne. Un voisin, originaire de Boston, comme Frank, m'a dit : « Je vais te présenter à mon ami McCourt. » À ce moment-là, il passait souvent à la télé à cause de l'équipe de baseball des Dodgers (le club était au cœur de la procédure de divorce de Frank McCourt, qui le vendra cette année-là pour la somme record de 2,15 milliards de dollars), et je me disais : « Oh non, il est trop vieux, en pleine séparation, et il a déjà des enfants. » Et, finalement, on s'est retrouvés au même endroit, au même moment...
Frank : Notre connaissance commune me vantait aussi les mérites de Monica. Je le décourageais. Pas à cause de Monica, que je n'avais jamais vue et à qui je n'avais jamais parlé. Mais c'était à une époque de ma vie où je ne voulais surtout pas m'engager dans une nouvelle relation. Un soir, j'étais au Montage Hotel, à Beverly Hills, où j'avais mon bureau. Je voulais manger avant de rentrer mais l'ami en question vient à ma table, me bassine encore avec cette Monica. Pendant qu'il parle, la porte s'ouvre, une femme entre, je suis distrait, je regarde par-dessus l'épaule de mon ami, pour voir où elle va s'asseoir. Je n'écoute plus mon ami, qui finit par se retourner, avise cette femme et dit : « Oh, c'est Monica ! » ça a été un coup de foudre.
Monica : Pour moi aussi. On n'a pas parlé d'enfants au début de notre relation, Frank n'en voulait pas d'autres. Mais je suis sud-américaine, je suis née pour être mère. Je suis fille unique, j'ai perdu mes parents quand j'avais 17 ans, dans un accident. Fonder une famille était très important pour moi. Finalement, il a changé d'avis et je lui ai donné une petite fille, après ses quatre garçons (Drew, Travis, Casey et Gavin, nés entre 1981 et 1990).
29 août 2016, Frank McCourt sort de l'hôtel de ville de Marseille avec sa femme, Monica, et son bras droit et futur président, Jacques-Henri Eyraud. (Bertrand Langlois/AFP) 29 août 2016, Frank McCourt sort de l'hôtel de ville de Marseille avec sa femme, Monica, et son bras droit et futur président, Jacques-Henri Eyraud. (Bertrand Langlois/AFP)
Lors de votre rencontre, Frank se trouvait au cœur d'un divorce très amer entamé deux ans plus tôt, avec le licenciement de son ex-épouse, Jamie, du poste de présidente exécutive de la franchise des Dodgers.
Monica : C'était épique, oui. Quand j'ai commencé à fréquenter Frank, nous sommes allés assister à un match des Dodgers, à San Diego. On était assis en tribune et certains supporters ont commencé à nous jeter des choses, à crier... Mais Frank savait qu'il n'avait rien fait de mal, il a continué à tenir son cap.
Frank : J'étais devenu une cible, ma vie était étalée dans tous les journaux et je ne pouvais pas vraiment me défendre. C'est très dur de divorcer après une longue relation, cent fois plus difficile quand la rupture est médiatisée. Mais ça a fait de moi une personne plus humble, plus empathique. Je ne regrette rien.
Quelles leçons avez-vous tirées de cette expérience ?
Frank : L'actionnariat familial est une idée formidable, mais il ne faut pas mettre sa famille en première ligne, à la direction. Mon ex-femme et moi étions dirigeants des Dodgers, impliqués dans l'opérationnel, et nos problèmes ont contaminé la gestion du club. Cela n'est bon pour personne. À Marseille, j'ai engagé des professionnels pour tenir les rênes du club, avec un gros CV. Ils partagent mes ambitions et mes valeurs : Jacques-Henri (Eyraud), Rudi et Zubi sont venus pour ça. En trois semaines, nous avons réussi ce que j'ai mis trois ans à bâtir aux Dodgers : un alignement de compétences et de personnalités.
Et vos fils, allez-vous les impliquer ? L'aîné, Drew, travaillait au service marketing des Dodgers. Il est aujourd'hui membre du board de l'OM...
Frank : Ce n'est pas d'actualité, non. Ils regardent le club de près, partagent leurs impressions avec moi. Ils s'y connaissent bien en sport et ont beaucoup appris de notre passage à Los Angeles.
Jamie était votre associée. Pas Monica...
Frank : Mon ex-femme est brillante, très accomplie, comme Monica d'ailleurs. Nous avons grandi ensemble depuis nos études à Georgetown, nous avons développé nos business ensemble. Nous en avons fait une affaire de famille, mais nous sommes peut-être allés trop loin.
Monica : C'est aussi culturel, je pense. Je me considère comme une Latina. J'ai été très bien élevée, j'ai fréquenté l'université, travaillé, mais je me considère d'abord comme une mère et une compagne. Mon mari me soutient dans mes projets, mais le plus important est sa réussite et celle de la famille, et je le soutiens au quotidien. Je suis peut-être old school. Je m'intéresse, mais je n'ai pas le désir d'être son associée en affaires.
Frank, quels autres enseignements avez-vous tiré de vos huit années tourmentées à la tête des Dodgers ?
Frank : J'aurais pu avoir une meilleure relation avec les fans, leur permettre de me connaître, ne pas laisser le soin aux médias de me définir. En ne m'exprimant pas publiquement à certains moments, j'ai laissé mes détracteurs créer de la controverse où il n'y en avait pas. J'espère que les supporters de l'OM réalisent que je partage leur passion pour le club. Je serai plus transparent avec eux.
« Les faiblesses de Frank ? Il est un peu trop dans la compétition. C'est bien dans le business, mais au quotidien... »
Les Français vous connaissent peu. Comment définiriez-vous la personnalité de votre mari, Monica ?
Monica : Donnez-lui le problème le plus compliqué à résoudre, et il va finir par trouver le bon chemin. Il persévère, ne renonce jamais, il est patient, loyal, aimant, il met sa famille toujours en premier, me traite comme une reine. Ses faiblesses ? Il est un peu trop dans la compétition. C'est bien dans le business, mais au quotidien... Il n'aime surtout pas perdre. Parfois, pendant mes concours de saut d'obstacles, il me met la pression. Je lui dis : « Tu n'es pas mon coach ! » Parfois, je m'inquiète un peu pour l'avenir de Luciana ! Sinon, c'est un accro au travail, j'aimerais parfois qu'il travaille moins, pour passer un peu plus de temps avec sa famille. Mais je sais qu'il s'épanouit aussi comme ça.
Frank : Ouf... Monica est quelqu'un de direct, de franc. C'est un atout. Je suis très content que les fans de l'OM la découvrent.
Avez-vous été vite acceptée par l'entourage de Frank ?
Monica : Pour être honnête, ça a été parfois difficile. Je suis plus jeune de vingt et un ans, Frank se remettait d'un divorce traumatisant, et beaucoup se demandaient pourquoi il allait se remarier. Son entourage a toujours été très poli, mais les choses n'étaient pas simples. Cela fait cinq ans maintenant, le processus d'intégration est toujours en cours. L'arrivée de Luciana l'an dernier a été aussi une étape, les garçons voient que leur père est heureux.
Frank : Monica m'apporte une nouvelle vie. Une famille soudée, du bonheur, de la joie.
Monica : Et des telenovelas ! À la maison, j'adore danser, c'est vivant, tout le monde parle espagnol et Frank est parfois dépassé !
Frank : Un matin, j'entends crier dans la cuisine et je vois Monica, les mains en l'air – elle adore parler avec les mains –, je lui demande : « Tout va bien ? J'ai entendu des hurlements. » « Qu'est-ce que tu racontes ? Je me demandais juste où était la crème pour mon café ! » Et là, je me suis dit : « Je vis dans une telenovela ! »
D'origine irlandaise, Frank a grandi à Watertown, banlieue confortable de Boston. Il reprend souvent une citation du romancier John D. Spooner : « Il y a trois choses qui comptent à Boston : le sport, la politique, la vengeance. » L'Américain se dit fan de boxe, un combat mémorable l'aurait opposé à son frère David, dans la cuisine de la maison, lorsqu'il avait 13 ans. Frank assure qu'il l'a mis K.-O. et nous passe David au téléphone : « C'est faux ! Frank est sportif, mais c'est surtout un malin. » Les deux hommes s'accordent sur un point : « La meilleure personne de la famille, c'est maman. » Katherine. Ou plutôt Kay.
Quels sont vos mentors ?
Frank : Sans hésiter, mes parents. Des coaches, des profs, des patrons, des collègues m'ont inspiré, mais j'ai surtout eu la chance d'avoir des parents incroyables. Mon père, vous connaissez son histoire, le débarquement en Provence en 1944, le businessman accompli, c'est un héros. Mais ma mère... Elle va avoir 100 ans en mai, elle est d'une sagesse légendaire ! Elle s'informe, a toutes ses facultés. Une de mes sœurs m'a écrit pendant la campagne électorale : « Que le gagnant soit Hillary Clinton ou Donald Trump, il doit embaucher maman comme ministre de la sagesse. »
Monica : Elle conduit encore et n'a jamais eu besoin de lunettes de toute sa vie ! Elle continue de lire, de faire des puzzles. Son secret ? Elle boit un Martini par jour.
Frank : Elle est pleine d'indulgence. Les Irlandais sont connus pour leur rancune, leur entêtement. Il y a même une blague : « Comment reconnaît-on un Irlandais qui a la maladie d'Alzheimer ? » « Il a tout oublié, sauf d'être rancunier. » Ma mère, elle, va toujours trouver une façon d'être positive dans chaque situation. Mon père est décédé en 1999, à 72 ans. Ma mère a décidé de rester dans leur maison de Londonderry, au nord de Boston, dans le New Hampshire. Elle passe six mois de l'année aux îles Vierges, dans un bungalow au bord de la mer des Caraïbes. Mes frères vont la voir, moi aussi, des proches lui rendent visite... Tout le monde a un œil sur elle.
Frank McCourt, ici avec son directeur sportif, Andoni Zubizarreta, le 1er novembre lors d'un entraînement à la Commanderie, a annoncé une enveloppe de 200 millions d'euros pour les prochaines saisons. (Meryll Vian/OM.net 2016) Frank McCourt, ici avec son directeur sportif, Andoni Zubizarreta, le 1er novembre lors d'un entraînement à la Commanderie, a annoncé une enveloppe de 200 millions d'euros pour les prochaines saisons. (Meryll Vian/OM.net 2016)
Vous citez très souvent en exemple le clan Kennedy. En tant que Bostonien d'origine irlandaise, le modèle est obligatoire ?
Frank : Cet été, dans ma ferme, j'ai eu le plaisir de présenter le jeune Joe Kennedy (Joseph P. Kennedy III, petit-fils de Bob Kennedy, proche conseiller de son frère John, président démocrate des États-Unis de 1961 à 1963) à un groupe d'amis. J'ai vérifié : nous sommes amis et soutiens en politique des Kennedy depuis quatre-vingts ans, et même plus encore. Mon arrière-grand-père pourrait avoir soutenu le père de Joe Kennedy (Patrick Kennedy, premier élu de la lignée), puisqu'ils ont vécu à Boston à la même époque. Mais les archives ne remontent pas au-delà des années 1930. Nos familles se côtoient depuis quatre générations.
Monica : Et que penses-tu de fonder une dynastie, comme les Kennedy ?
Frank : Pour notre génération, et celle de mes parents, ils sont une source d'inspiration, un symbole. Nos familles sont similaires dans beaucoup de domaines, mais leur contribution est tellement immense dans l'arène politique et pour le service public ! Ma famille a fait de belles choses, mais à côté d'eux...
Il ne vous reste plus qu'à vous lancer en politique.
Frank : J'y ai pensé parfois... puis j'ai acheté un club de foot. L'OM est un grand engagement.
Monica : Tu aurais été super, chéri. Mais ta vie a pris une tournure différente.
Vient le moment de conclure en évoquant Donald Trump, élu président des États-Unis début novembre. Soutien de sa rivale démocrate Hillary Clinton, Frank connaît bien le magnat de l'immobilier, mais il est d'une prudence de Sioux quand il s'agit de commenter le nouveau paysage politique. Il ne citera jamais le nom des deux candidats, sauf au moment de narrer une anecdote : « Trump a été très courtois quand j'ai vendu les Dodgers. Il m'a envoyé une longue note pour me féliciter. »
Que pensez-vous de votre nouveau président, vous qui soutenez les démocrates ?
Frank : Depuis cette élection, chacun doit faire un pas en arrière, reprendre sa respiration, et attendre de voir ce qu'il va se passer. Il faut être ouvert d'esprit. En 1974, mon père m'avait invité à visiter le Congrès des États-Unis, à Washington, avec des entrepreneurs bostoniens et un homme qui a beaucoup compté pour moi, Joe Moakley, représentant (démocrate) de South Boston au Capitole. Dans le bureau du speaker de la Chambre des représentants, Moakley m'a dit : « Deux personnes qui s'aiment ou sont issues de la même famille, assises à la même table, peuvent regarder de l'autre côté de la fenêtre et voir des choses totalement différentes. » Aujourd'hui, les problèmes transcendent les frontières. Les changements climatiques, les migrations, l'égalité de revenus, le terrorisme, ces sujets nécessitent une réponse globale. Au même moment, les gens ont peur devant tant de changements économiques et technologiques, ils se replient sur eux-mêmes, deviennent très protectionnistes. Vous avez cette tension, énorme. Mais aucun pays, les États-Unis compris, ne peut réussir seul.
Vous n'allez tout de même pas demander l'asile politique en France ?
Frank : Non, les temps sont durs aux États-Unis, certes, mais l'immense majorité des Américains sont des personnes bienveillantes. La campagne présidentielle, très négative, en est un bien pauvre reflet. Cette élection a en tout cas révélé qu'une partie des électeurs ne se sent plus écoutée. Il faudra aussi repenser le système de sondages. J'ai noté en France l'apparition d'un jeune candidat, Emmanuel Macron, qui concourt sans parti. Ce n'est pas une première, mais je pense que c'est assez rare en France, non ? Et ce candidat qui a fait 44 % au premier tour de la primaire de la droite et du centre, Fillon (François), alors qu'on le mettait à 12 % deux semaines plus tôt ? Il faudra repenser la méthode des sondages ici ! Je reste malgré tout très fier d'être américain et suis sincèrement honoré de m'installer en France. J'ai été chaleureusement accueilli à Marseille et croyez-moi, je vais réussir.