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Ils ont sauvé le soldat Nasser
Même s’il n’a pas fourni à temps les documents nécessaires, la Ligue a autorisé le président du PSG Nasser al-Khelaïfi à se présenter, aujourd’hui, à l’élection à son CA. ÉTIENNE MOATTI
Des statuts ? Quels statuts ? Hier, le conseil d’administration (CA) de la LFP a validé « à l’unanimité » la candidature de Nasser al-Khelaïfi, qui souhaite rester au CA pour les quatre ans qui viennent. Pourtant, le tout-puissant président du PSG n’a pas fourni à temps son extrait de casier judiciaire B 3, nécessaire pour être éligible. Il a transmis un document qatarien du même ordre, le « Policy Clearance Certificate », avant le 19 septembre, la date limite fixée par la Ligue, mais pas celui spécifié par les statuts de l’institution. Il était donc a priori impossible de lui ouvrir la porte de l’élection de ce matin. Mais comme il était tout aussi compliqué d’expliquer au président parisien que ce simple détail administratif allait l’exclure du « gouvernement » du football français, on a décidé de ne pas être trop regardant. Au risque de s’exposer à un recours juridique.
pas de suspense pour la présidence
« Après vérification auprès des autorités compétentes (ambassade de France au Qatar, ministère de l’Intérieur du Qatar), la LFP a obtenu la confirmation que ce document était bien l’équivalent au Qatar, du bulletin n° 3 délivré par la France, explique la Ligue. Par ailleurs, à la demande de la LFP, M. Nasser al-Khelaïfi a immédiatement sollicité et obtenu un bulletin n° 3 la semaine passée pour compléter son dossier. La production de ces documents atteste de la bonne foi de la candidature de M. Nasser al-Khelaïfi. » Hier soir, à la sortie du CA, chacun se disait ravi. « Sa candidature a été jugée valable, se réjouit Michel Seydoux, le président de Lille. De toute façon, il n’a pas eu de problèmes avec la justice, ce qui est l’essentiel. » Même si son dossier n’a pas été bouclé à temps ? « Le juriste de Clifford Chance (le cabinet d’avocats qui œuvre pour la Ligue) qui a parlé devant le conseil nous a confortés dans ce choix », explique le président lyonnais Jean-Michel Aulas. Pour Jean-Michel Roussier, l’ancien président de l’OM, membre « indépendant » du CA, « c’est la moindre des choses de ratifier la candidature de Nasser. Et cela aurait été désastreux pour l’image de notre football. » Son de cloche identique chez Philippe Piat, le coprésident de l’UNFP, le syndicat des joueurs, qui parle lui aussi « d’une bonne décision ». Avant d’ajouter, avec honnêteté : « Les grands clubs doivent être présents au conseil. C’est peut-être un peu tiré par les cheveux, mais, à la fin, l’important est qu’il n’ait pas de condamnation. » Même si Piat reconnaît que si un anonyme avait été dans ce cas, le vote aurait peut-être été différent.
Reste maintenant au dirigeant parisien à être élu, ce matin, pour un nouveau bail au CA. Car, pour l’heure, il y a plus de candidats en L 1 (14) que de postes à pourvoir. Waldermar Kita (Nantes) et Cédric Dufoix (OM) se sont désistés. Mais outre Nasser al-Khelaïfi, il reste Jean-Michel Aulas (OL), Saïd Chabane (Angers), Olivier Delcourt (Dijon), Bertrand Desplat (Guingamp), Loïc Féry (Lorient), Jean-François Fortin (Caen), Laurent Nicollin (Montpellier), Jean-Pierre Rivère (Nice), René Ruello (Rennes), Olivier Sadran (Toulouse), Michel Seydoux (Lille), Jean-Louis Triaud (Bordeaux) et Vadim Vasilyev (Monaco) qui veulent en être. En L 2, Jean-Pierre Caillot (Reims), Claude Michy (Clermont), Alain Orsoni (AC Ajaccio) se disputent deux places. Mais dans les deux collèges, des tractations de dernière minute pourraient finalement resserrer le nombre de candidatures.
Pour la présidence de la Ligue, en revanche, il ne devrait pas y avoir de suspense : Jean-Pierre Denis, patron du Crédit Mutuel de Bretagne et du Crédit Mutuel Arkéa, qui effectue un intérim à la tête de l’institution, devrait être reconduit pour quatre ans.