La Ligue des champions a bien changé depuis sa création, en 1955. A l’époque, elle s’appelait encore la Coupe des clubs champions. Une compétition appelée à évoluer, encore et encore. Vers une ligue fermée ? C’est sans doute le fantasme de certains patrons de grands clubs. L’exemple de l’Euroligue, la compétition européenne phare en matière de basket, pourrait donner des idées à certain. Mais l’UEFA s’y refuse. La Fiba Europe aussi du reste, mais elle s’est retrouvée devant le fait accompli et n’a, pour l’heure, pas réussi à faire valoir ses idées. Toujours est-il que le directeur des compétitions de l'UEFA, le dénommé Giorgio Marchetti, a rejeté jeudi l'idée d'une Super Ligue européenne réservée à certains grands clubs. «Si la Super Ligue est une compétition pour une élite, fermée, alors ce n'est pas notre compétition, a déclaré M. Marchetti en marge d'un congrès sur le football organisé à Estoril, près de Lisbonne.
Le tout avant de reconnaître que les compétitions européennes, et notamment la C1, «doivent changer afin de rester les plus grandes compétitions de clubs du monde». Quand ? «Après plusieurs analyses, on peut dire que sur le cycle 2018-2021 le format ne changera pas», promet l’Italien, qui évoque un «dialogue permanent» avec l'Association européenne des clubs afin de «concilier compétitivité et accessibilité de la meilleure façon possible. Nous restons dynamiques, on a vu que le fair-play financier donnait des résultats et nous avons fait des progrès dans la répartition des revenus. Désormais, l'objectif est d'offrir un accès direct à nos compétitions à davantage de champions de ligues nationales», a-t-il souligné. Des propos qui vont dans le sens de ceux tenus par le président de l’UEFA, Aleksander Ceferin, mercredi, en marge du même congrès : «Tant que je serai président de l'UEFA, il n'y aura pas de Super Ligue européenne.»
Une réforme controversée, décidée l'été dernier et confirmée en décembre, prévoit que pour la période 2018-2021, l'Espagne, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Italie auraient quatre places garanties en phase de poules de la C1, rendant par conséquent son accès plus compliqué pour les championnats petits et moyens.
Du changement en matière de transferts ?
Eviter de voir les meilleurs joueurs concentrés dans une poignée d’équipe ? C’est la volonté du président de l’UEFA, Aleksander Ceferin. «Il faut évaluer la compétitivité de chaque ligue et voir si la façon dont fonctionne le marché des transferts aujourd'hui est la meilleure, a déclaré le patron slovène du football européen mercredi, en marge d'un congrès sur le football à Estoril. Il ne faut pas avoir peur de toucher aux règles du marché des transferts et développer des mécanismes comme les taxes de luxe ou poser des limites dans les effectifs. Tout cela afin que un ou deux clubs n'aient pas la possibilité de rassembler tous les joueurs de talent. Nous ne pouvons pas laisser la grandeur de certains clubs noyer les plus petits. L'UEFA a un devoir avec les clubs de l'élite mais aussi avec tous les autres. Si nous laissons la différence s'accroître entre grands et petits clubs, nous négligerons ceux qui disposent de moins d'opportunités.»