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Révélations sur les premiers mois d’Emery à la tête du PSG… et un peu plus encore.
A son arrivée, il s’est peut-être dit que ça allait être simple. Une très bonne équipe pour dominer la L1 et du temps avant d’aborder les échéances de 2017, les seules qui comptent.
L’accueil des médias est d’abord plutôt bon. On cherche à découvrir qui il est. Le trophée des champions remporté facilement sert ses intérêts.
Mais après deux mois dans notre L1, Emery a compris que le contexte allait être terrible. Il avait trouvé ça dur en Russie, mais ça s’annonce bouillant en France. Après Ancelotti, Bielsa, c’est au tour d’Emery d’être confronté au conservatisme de notre foot. Je n’évoque même pas Jardim, traité avec un mépris innommable.
Impossible de juger aussi vite
Théorie du complot ? Soyons sérieux. Cherchez donc un média, un journaliste qui n’a pas déjà sorti la hache ? Un nom ? Une émission. Les consultants de RMC, le Groupe l’Equipe, Canal Plus… Rien ne les arrêtera plus.
Il ne reste que Didier Roustan et nous, l’After. On ne défend pas Emery. On dit juste qu’on va attendre quelques mois, que c’est impossible de juger aussi vite. On note aussi que c’est pure malhonnêteté intellectuelle de dire après le match de Bordeaux que Paris a gagné en faisant du Blanc. Emery doit inventer des joueurs ? Il est obligé de défaire le milieu Verratti/Motta/Matuidi, Il doit trouver autre chose pour être reconnu ? Il avait parlé d’un 4231 et il joue en 433, c’est un crime ? C’est Blanc qui a inventé le 433 ?
Par ailleurs, comment ne pas remarquer que, pour des raisons diverses, aucun des trois n’a été assez en forme jusque là pour que le milieu soit aligné ? Emery cherche, découvre toutes les facettes de son effectif. Il doit utiliser Krychowiak pour faire plaisir à tout le monde ?
Emery victime du corporatisme ambiant
Son bilan n’est pas pire que les dernières années, exceptée la saison dernière, pourtant il se fait tailler en pièce. Des critiques ? Pas seulement. Des insultes aussi. Des moqueries sur son attitude, son phrasé. Impossible, je dis bien IMPOSSIBLE de trouver trace d’un tel traitement pour un coach français. Des journalistes qui ont soutenu Domenech jusqu’au bout taillent Emery après 10 matches.
Emery est en train de faire connaissance avec ce contexte si particulier. Certes, il est soutenu par son président, mais il s’est déjà aperçu à quel point au PSG, on était perméable aux éléments extérieurs. Ancelotti est passé par là. Lui aussi avait été malmené par le corporatisme ambiant. C’est l’influence extérieure qui a fini par pousser le patron du PSG a mettre une pression anormale sur les épaules du coach italien. Il n’a pas compris, il n’a toujours pas compris. Il est parti au Real gagner une Coupe d’Europe alors que quelques mois plus tôt la France se demandait si c’était un bon coach ! Emery découvre que le PSG a beaucoup de moyens, mais que ça n’est pas ce qui fait un grand club. L’édifice n’est pas solide, pas taillé dans une même pierre. Ça flotte un peu partout et ça fuite de beaucoup de côtés. N’oublions pas comment on a forcé le PSG a prendre du français. Même Sarkozy y est allé de son conseil. Il fallait un chevalier Blanc !
Echange vif entre Emery et Ouazine
Emery découvre que la France est folle de Ben Arfa. Il ne le met pas dans l’équipe, pas sur le banc. Il regarde le CV du joueur et ne comprend pas. Quand il le récupère dans le groupe cet été, Ben Arfa affiche des résultats aux tests physiques comme jamais il n’en a vu dans sa carrière d’entraîneur. Il ne voit surtout pas un crack. Il découvre aussi que le vestiaire fuite. Le conseiller de Ben Arfa, Michel Ouazine est très sympa mais parle beaucoup aux journalistes. Il est tellement en colère de voir son protégé hors du groupe, qu’il invente des histoires comme celle qui veut qu’Emery ait dit un jour « tu n’es pas Messi » ! Faux ! Je mets au défi quiconque de prouver le contraire. Ce qui est vrai, c’est qu’Emery et Ouazine vont s’attraper. L’échange est vif.
Emery reproche au joueur de ne pas lâcher le ballon et ne pas assez bosser. Les journalistes de l’Equipe et du Parisien se régalent des mots du conseiller de Ben Arfa. Le « story-telling » est lancé. Il faut dégommer Emery. Après tout, comment peut-il faire mieux que Blanc ? Au niveau national, impossible. En Ligue des champions, c’est tellement aléatoire, que le risque de se tromper est faible. C’est Jacquet avant le mondial 98. Ça n’arrive qu’une fois, alors découpons et inventons une belle histoire. Emery refuse pour l’instant les demandes d’entretiens de l’Equipe et du Parisien. On lui a fait comprendre qu’il pourrait le payer. Là encore, je mets au défi quiconque de démentir ce que je dis. Je ne donne pas de nom. Je les garde, au cas où.
Sous-fifre
L’entreprise de démolition est en place. L’article de l’Equipe sur les cadres plus fort qu’Emery. Le coach a eu la surprise de se voir présenter comme un sous-fifre. C’était après Toulouse. Emery demande aux joueurs comment ils avaient pu être aussi nuls. Il ouvre un dialogue. La conversation est bonne, simple et tranquille. Pourtant, pour la majorité des médias, Emery a perdu tout pouvoir.
Le jour de PSG/Bordeaux, trois pages sont consacrées à l’été de Blanc. L’article est écrit par une journaliste/amie. Quoi de plus normal non ?
Ce mercredi, dans l’Equipe, interview de Thomas Meunier. Une phrase à la Une du journal. En gros, les joueurs jouent sans coach. Et puis on va lire la totalité de l’interview et l’odeur n’est pas la même. Quitte à sortir une phrase, le journal pouvait mettre en Une : « Avec Blanc, si j’ai bien compris, les entraînements étaient plus simplistes ». Meunier a aussi dit ça !
Notre football ne se remet jamais en question
J’ai échangé avec mon ami Roustan. Pourquoi ce contexte ? On ne comprend pas. C’est comme pour Bielsa. C’est délirant.
Tradition française du rejet du coach étranger ? ça existe. Dans le dernier numéro de FF, Arnaud Tulipier en parle. Son article est très intéressant. Il donne la parole à des observateurs. Bielsa s’est fait défoncer. Jeandupeux dit lui que depuis son passage, il s’est passé quelque chose dans la tête de certains coachs. Il a aidé à une nouvelle réflexion sur le jeu. Tant mieux. L’article évoque aussi le formatage de nos entraîneurs. Joël Muller longtemps leur représentant défend le métier. Il refuse l’argument du corporatisme. Muller ? Son palmarès parle pour lui non ? Comme celui de son successeur à la tête du syndicat des entraîneurs… Domenech ! Chauvinisme, protectionnisme, l’article parle aussi de ça. La tradition vient de l’affreux Georges Boulogne. L’héritier s’appelle Guy Roux. Notre football ne se remet jamais en question. Jamais. Nos entraîneurs n’ont gagné que 3 Coupes d’Europe dans l’histoire (Fernandez, Houllier et Zidane) mais l’étranger n’a pas sa place chez nous ! Nous on sait, pas eux.
La tête d'Emery mise à prix
Emery n’en a pas fini avec les médias français. Sa tête est mise à prix. Il souffre qu’on le fasse passer pour un guignol, un agité des pelouses. Il ne s’attendait pas à ça et ne comprend pas. Depuis le milieu du mois de septembre, Pascal Praud m’affirme qu’Emery n’y arrivera pas. Qu’il va se planter, que c’est un clown. J’aime bien Pascal, quand on ne parle pas foot, c’est un bel esprit, mais je ne comprends pas comment il peut affirmer cela. Ils sont beaucoup à penser comme lui dans le métier. Je ne sais pas comment ils font pour être sûr qu’Emery va se planter. Mais je sais qu’ils feront tout pour que ça arrive…