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OM : Luis Campos, l'homme de réseaux qu’il te faut ?
LIGUE 1 - A l’instar de Monchi, actuellement en poste au FC Séville, l’ancien directeur sportif de l’ASM, Luis Campos figure sur les tablettes du nouveau repreneur américain de l’OM. Mais qui se cache derrière le visage de ce Portugais au parcours étonnant ?
Quand on parle de stratégie, de politique sportive, de transferts, de trading, de plus-value, son nom revient assez vite dans les discussions. Un nom qui fait d’ailleurs fantasmer certains présidents de club qui connaissent évidemment par cœur le pedigree et les états de service du bonhomme. Car avec Luis Campos aux manettes en Principauté, l’état-major russe de l’ASM – composé de Dimitry Rybolovlev et Vadim Vasilyev – a encaissé des sommes record avec les ventes combinées de Rodriguez, Kondogbia, Martial, Kurzawa, Abdennour et Carrasco notamment.
Avec ces différents transferts, on dépasse d’ailleurs allègrement la barre des 200 millions d’euros. Un montant à faire pâlir d’envie certains dirigeants de club français, lesquels éprouvent toujours autant de difficulté à faire valoriser leur portefeuille joueur. "L’effectif de Monaco représente actuellement plus de 300 millions d’euros, confiait récemment Campos dans les colonnes de France Football. Donc oui, c’est un actif important pour le club. A l’académie, il y a également plus de vingt jeunes avec un profil de top joueurs. Donc c’est incroyable. Avec cette santé économique (il fait référence aux mercatos 2014 et 2015), et un travail bien fait, les titres vont arriver d’une façon naturelle et progressive." Et si, pour l’ASM, c’était pour cette saison 2016-2017 ? Possible.
D’autant que lors de cette intersaison, Luis Campos, ciblé par Frank McCourt, ne s’est pas trompé en anticipant très vite les recrutements de Kamil Glik (Torino), Djibril Sidibé (Lille) et Benjamin Mendy (Olympique de Marseille). Des bonnes pioches qui en rappellent d’autres, puisque Bernardo Silva, Thomas Lemar, Fabinho, Tiemoué Bakayoko ont également rejoint Monaco grâce au réseau de l’ancien superviseur du Real Madrid, habitué à l’exigence du très haut niveau. "Quotidiennement, j’ai imposé une mentalité de gagnant dans le vestiaire, ajoute-t-il. J’ai même été parfois très dur avec certains joueurs (Martial, Elderson, Kurzawa, Carrasco, Bakayoko, Fabinho). Mais c’était pour leur bien, pour celui du club et pour celui de tous les jeunes de l’ASM."
Mais ce n’est pas seulement son talent de ‘head scout’ qui le rend remarquable, car ce qui frappe également ses plus proches collaborateurs, c’est la capacité de travail de Campos, et ce à n’importe quelle heure, n’importe quel endroit. "Mon niveau d’exigence est tel qu’il ne permet pas de zone de confort, ajoute-t-il. Donc avec moi, tu ne peux pas jouer à la Playstation ou aux Pokemon pendant les heures d’entraînements. Et c’est pour cette raison que les ‘vrais’ professionnels de ce sport m’aiment, et me respectent. Ils me connaissent, ils savent que je suis quelqu’un de droit, d’intègre. J’ai donc la conscience tranquille. A l’ASM, je sais que j’ai beaucoup aidé le club à progresser, à se structurer. En tout cas, j’ai donné le maximum."
Proche du "Special One"
Un stakhanovisme qui plait également à José Mourinho. Amis de longue date, les deux techniciens ne sont jamais perdus de vue. Ayant une confiance aveugle dans le travail de son aîné, le "Mou" sonde régulièrement Campos sur tel ou tel profil de joueur. Dernièrement, le "Special One" est venu aux renseignements sur Tiemoué Bakayoko en vue d’un possible départ vers Manchester United. Un contact qui dit long sur les relations entre les deux techniciens. "Quand je le voyais travailler avec José (Mourinho), c'était impressionnant, souffle Stéphane Paille, ancien recruteur du Real Madrid qui a officié sous les ordres du Portugais lorsque celui-ci était l’œil de Mourinho. Avec eux, tout allait très vite. C'était beau à voir ! Après Luis c’est d’abord quelqu’un de discret. Plus que tout, il aime travailler dans l’ombre. En fait, il aime être tranquille et avoir du recul pour avoir une meilleure capacité d’analyse… C’est comme cela qu’il se sent le mieux et c’est comme ça qu’il est le plus performant." L’art d’être discret, un atout à ne pas négliger, surtout à Marseille…
D’ailleurs à l’OM, Luis Campos dispose de plusieurs avantages sur ses principaux concurrents pour le poste de DS (Monchi – FC Séville, Paul Mitchell - Tottenham). D’abord, il parle un français parfait (il maitrise aussi l’anglais, l’espagnol, l’italien et le portugais). L’ancien de Monaco a également pour lui une connaissance de la Ligue 1 quasi-exhaustive. Avec notamment une longueur d’avance sur les futures pépites présentes dans les centres de formation. En atteste l’exemple de Farès Bahlouli… "Cela fait moment qu’il le regardait, glisse l’agent du joueur. C’était à l’époque de l’OL. Quand il faisait de la supervision pour le Real Madrid sur des matches de Ligue des champions, il venait alors assister à des entraînements chez les jeunes. Il regardait aussi les oppositions, la CFA. En fait, il passait tout le week-end sur Lyon. Il venait découvrir…".
Quoi ? "En fait, il était toujours à la recherche de quelque chose, reprend le représentant. C’est comme ça qu’il est tombé sur Anthony (Martial). Ensuite, il a insisté pour Farès, parce qu’il a décelé un potentiel. En matière de présence sur le terrain, j’ai rarement vu ça."
Un réseau tentaculaire
En matière de formation – chantier prioritaire de la nouvelle direction olympienne –, Luis Campos a également quelques idées en tête, puisqu’en Principauté, celui qui a également collaboré avec Sir Alex Ferguson à Manchester United a repensé le fonctionnement de l’académie de l’ASM. Au club, l’ancien conseiller spécial de la présidence a ainsi décidé d’instaurer un système dont la forme fait penser à une pyramide. Une structure qui repose sur l’idée que les meilleurs éléments doivent être surclassés en permanence (U17 avec U19, U19 avec CFA, CFA avec Pro). Ce qui permet, in fine, une identification beaucoup rapide des talents. "A Monaco, il y a un savoir-faire, confie George Carnus, recruteur de l’ASM dans le Sud-Est. C’est un aspect historique du club. Et ça marche !.".
L’autre grande force de Luis Campos, c’est son réseau décrit comme tentaculaire... Aux quatre coins de la planète, il tutoie les principaux acteurs du foot. Homme de terrain (il a été l’un des plus jeunes coaches en L2 Portugaise, ndlr), le Lusitanien sait également multiplier les rendez-vous avec les agents les plus redoutables. Dans son carnet d’adresses, il y a bien sûr Jorge Mendes, mais pas que… "Chaque fois que je lui ai signalé ou proposé des joueurs, il m’a écouté, souligne Hervé Marchal, agent de Mounir Obbadi et Kevin N’doram notamment. Surtout ce qui me plait chez lui, c’est qu’il argumente, qu’il donne ses raisons. Ça veut donc dire qu’il est à l’écoute, alors que je suis supposé être en dehors de son réseau. Donc on peut vraiment dire que c’est quelqu’un d’ouvert." Des qualités qui pourraient lui ouvrir les portes de la Commanderie, dans un futur proche…