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LES CHANTIERS DE MCCOURT
En attendant la vente effective, toujours prévue pour octobre, l’Américain et le futur président Jacques-Henri Eyraud ont déjà commencé à plancher sur plusieurs dossiers. Le marketing, secteur stratégique
McCourt n’est pas philanthrope, c’est surtout un homme d’affaires avisé, qui a réussi à revendre la franchise de baseball des Dodgers environ 2 milliards de dollars, soit cinq fois la mise de départ. Avec l’OM, qu’il a obtenu à un prix d’ami (voir par ailleurs), l’Américain a acheté une marque française forte qu’il va falloir développer à l’international. Avant même de parler de mercato et d’investissements, Jacques-Henri Eyraud, dans une interview au JDD, a annoncé la couleur pour les mois à venir : « On fixera les bases de l'organisation du club ainsi que les sources de revenus et de développement en France et à l'étranger, notamment en Afrique. » Pour ce qu’on appelle couramment le merchandising, le futur président marseillais n’a pas parlé du continent africain par hasard. Des études de notoriété ont déjà été livrées à la nouvelle direction pour évaluer la marque OM dans le monde. Le poste de directeur marketing, actuellement vacant, est vu comme stratégique, au même titre que celui de directeur général ou financier. Les contrats de sponsoring maillot (Intersport, 5,5 M€ cette saison, fin de contrat en juin 2017) et équipementier (22 M€ pour la période 2016-2018, mais 15 M€ récupérés par MLD pour combler sa trésorerie) seront à négocier dès cet automne. Et l’OM de McCourt peut rêver de chiffres plus ambitieux, une remarque valable pour les recettes au Vélodrome. Le nombre d’abonnés (17 520) cette saison est famélique. La nouvelle équipe de dirigeants ne devrait pas tarder à rencontrer les groupes de supporters, en conflit depuis des mois avec la direction actuelle. La question des prix des futurs abonnements sera sûrement posée. Pour les autres sources de revenus, l’Américain, comme il l’a laissé entendre aux instances françaises, compte beaucoup sur l’explosion des droits télé en Ligue 1 mais surtout en Ligue des champions. Encore faudra-t-il y participer.
La question du Vélodrome
Pour l’instant, McCourt n’a pas mis les pieds dans le plat. Mais il n’est pas interdit de penser que l’Américain, qui a fait fortune dans l’immobilier et qui avait beaucoup investi dans le Dodgers Stadium, imagine être un jour propriétaire du Vélodrome. Le maire actuel, Jean-Claude Gaudin, est farouchement opposé à cette idée depuis toujours. Et le fait que la société Arema exploite l’enceinte dans le cadre d’un partenariat public-privé rend l’affaire complexe. « Mais en 2020 (date des prochaines élections municipales), la question pourrait se poser », explique-t-on dans l’entourage de l’actuelle direction. Cela reste de la fiction, la réalité des prochains mois sera déjà de renégocier le loyer. L’accord actuel dure jusqu’à la fin de la saison actuelle (4 M€, plus un pourcentage variable sur les recettes de billetterie, quand elles dépassent 20 M€). La mairie négociera à la hausse, sur la base, sûrement, d’une somme avoisinant les 9 M€ par saison. Dans les faits, un accord pourrait être trouvé autour de 6 M€, plus une part variable.
Jacob et Passi en sursis, Leonardo approché
Déjà sollicité par des agents, Jacques-Henri Eyraud, le futur président, ne semble pas pressé de donner suite. Peut-être parce que la priorité, avant de plancher sur le recrutement des joueurs, est de trouver un directeur sportif costaud. Gunter Jacob, qui a signé deux ans, n’a pas le profil, malgré ses appels du pied aux futurs propriétaires dans la Provence, hier. Dans un contexte difficile, le Belge n’a brillé ni sur les ventes ni sur les arrivées et encore moins dans les négociations, cet été. Ce n’est pas passé inaperçu en plus haut lieu. Ce qui ne veut pas dire qu’il quittera le club. Un poste dans la cellule recrutement ou à la formation n’est pas à exclure. De par sa fonction, Eyraud sera obligé de s’intéresser au mercato, mais ses réseaux dans le football sont très limités. Et on ne peut pas dire que l’avocat Didier Poulmaire, qui a pris part au dossier du rachat, soit une garantie suffisante à ce niveau-là, même s’il a été l’agent de Yoann Gourcuff. Comme révélé dans le JDD, des contacts ont bien été établis avec Leonardo. Mais cette piste s’annonce très compliquée et le challenge n’est peut-être pas à la hauteur des attentes du Brésilien. Même si McCourt devrait investir une belle enveloppe avoisinant les 100 M€ l’été prochain, elle ne permettra pas au club de rivaliser avec les plus grosses écuries européennes. Et rien ne dit que l’Américain sera aussi généreux sur la durée. Pour le poste de directeur sportif, Luis Campos, l’ancien Monégasque, et Franco Baldini, l’ex de l’AS Rome et de Tottenham, ont aussi le profil. Mais, approchés par l’entourage de Margarita Louis-Dreyfus cet été, ils avaient décliné une première fois. Concernant Franck Passi, l’entraîneur, l’issue devrait être la même que pour Jacob, c’est-à-dire bye-bye. Rapidement si les résultats ne sont pas bons ou en fin de saison si l’équipe tient la route.