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OM, fini de rigoler
Les incidents au Vélodrome, dimanche, ont pollué l'environnementdu club marseillais. Michel en a perdu son sourire.
La crispation est contagieuse. Les mauvaises ondes diffusées dimanche soir par certains supporters marseillais se sont propagées sur la préparation du déplacement à Toulouse, ce soir, alors que l'OM, douzième avec sept points, reste en retard sur son tableau de marche.Au lendemain du nul arraché à dix contre onze à l'OL (1-1), l'ambiance était pourtant détendue, lundi après-midi, pour l'entraînement ouvert en partie au public et à la presse, au cours duquel Michel a joué le jeu des photos avec les fans. Mais l'entraîneur espagnol a vécu hier une conférence de presse nettement moins enjouée que les précédentes. La tension s'est invitée d'entrée puisque, malgré l'insistance des interrogations sur les incidents de dimanche, Michel avait décidé de ne pas y répondre.
« J'en ai déjà parlé dimanche(*) , s'est-il justifié. Il y a des responsables au club qui s'occupent de résoudre ce genre de problèmes. Vous n'allez pas demander à mon président quelle équipe je vais mettre mercredi. » Son agacement est devenu encore plus visible lorsqu'un confrère lui a demandé s'il ne pensait pas que sa déclaration sur Mathieu Valbuena (« il ne faut pas qu'il s'attende à recevoir des fleurs »), la veille du match, avait pu être mal interprétée. « Vous savez le ton sur lequel je l'ai dit, celui qui l'a mal interprété, c'est qu'il a de mauvaises intentions », a-t-il rétorqué, avant d'ajouter, à l'adresse de son interlocuteur : « Je n'ai pas aimé cette question. »
Le climat s'est ensuite apaisé, mais la légèreté qui avait accompagné les premières semaines de Michel à l'OM s'est dissipée, pas seulement à cause des débordements du Vélodrome. Après un gros mois de mandat, les décisions de l'Espagnol, comme ses exigences à l'égard de ses joueurs, sont plus explicites.
Dja DjÉdjÉ écarté, Cabella dans le collimateur
À Toulouse, l'ancien entraîneur de l'Olympiakos n'alignera pas Brice Dja Djédjé, qui n'avait déjà pas joué les deux matches précédents et qui est pourtant tout à fait remis de sa blessure aux ischio-jambiers. Titulaire la saison passée, Dja Djédjé n'a même pas été retenu dans le groupe, comme dimanche, et il ne peut pas se satisfaire d'être aussi peu utilisé, même si Michel assure que son absence « ne veut rien dire » à propos de la hiérarchie au poste de latéral droit, où il est en concurrence avec Javier Manquillo et Mauricio Isla. De manière plus directe, le technicien marseillais a exprimé son insatisfaction au sujet de Rémy Cabella, remplacé à la mi-temps de la rencontre contre Lyon, au profit de Georges-Kevin Nkoudou. Interrogé sur le positionnement de l'ancien Montpelliérain à gauche de l'attaque, alors qu'il est plus à l'aise dans l'axe, Michel a déplacé le problème. « Je n'ai pas de doute sur sa position, mais sur son rendement, a-t-il répliqué. Il doit s'améliorer. » Cabella, dont la préparation à Newcastle avait été perturbée par une blessure (cuisse), sait que ses performances sont insuffisantes pour le moment, en partie en raison de son manque de rythme. « Il a montré qu'il pouvait jouer à ce poste, où on ne l'utilise pas comme un ailier mais pour faire d'autres choses », a précisé Michel.
La place de titulaire de l'international français est donc en danger, alors que Nkoudou a séduit lors des deux derniers matches. Mais, puisque Michel a décidé de piquer Cabella, il aura peut-être envie d'observer sa réaction, ce soir, alors qu'il a annoncé « des changements » par rapport au onze aligné contre Lyon.
(*) « Je suis bien évidemment contre toutes les situations qui pourraient nous conduire à jouer devant un stade vide, car sans supporters le foot n'est plus un spectacle », avait-il déclaré.
Le chiffre
4
Marseille n'a gagné que quatre
de ses seize derniers déplacements en Ligue 1 (3 nuls, 9 défaites).
Affaire OM-OL : Labrune a vu le préfet
De source policière, sept individus ont été interpellés à la suite des incidents d'OM-OL, dimanche. Certains sont passés en comparution immédiate, hier, et trois ont été condamnés à six mois de prison ferme. Six ont été arrêtés sur la voie publique et un seul à l'intérieur du Vélodrome, pour lancer de fumigène.
Un chiffre dérisoire vu les multiples lancers de projectiles qui ont conduit à l'interruption de la rencontre durant vingt minutes. Les forces de l'ordre vont essayer d'identifier d'autres fauteurs de trouble, sur la base des images à disposition et des informations fournies par la sécurité de l'OM, qui a confisqué quelques cartes d'abonnement.
Des interdictions administratives de stade seront prononcées. Actuellement, il y a environ une trentaine d'IDS à Marseille. La préfecture de police des Bouches-du-Rhône entend multiplier ce genre de procédure et le club a promis de coopérer. Hier, le préfet de police, Laurent Nunoz, a rencontré Vincent Labrune, le président de l'OM. Le club s'est engagé à doubler le nombre de stadiers, notamment pour la palpation, qui concernera aussi les 600 supporters qui arrivent plus tôt pour préparer les animations.
Des filets de protection seront installés, virages sud et nord, pour le match contre Angers, dimanche, même si la menace d'un huis clos plane sur cette rencontre (décision de la commission de discipline, jeudi).
Aujourd'hui, 600 supporters marseillais sont attendus à Toulouse.