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Michy, on l'a à l'oeil
L'international belge, dans le viseur de la Premier League, fait partie des attaquants européens les plus prometteurs. Sa saison sera l'une des clés de la réussite de l'OM, où, en tant que seul avant-centre, il sera très exposé.
DEPUIS qu'Anthony Martial a signé à Manchester United pour 50 M€ (+ 30 M€ de bonus), les nuits des dirigeants de l'OM doivent être douces. Puisque c'est le business et les gros sous qui ont guidé une grande partie du mercato marseillais, comme dans beaucoup d'autres clubs français d'ailleurs, autant le dire tout de suite : avec Michy Batshuayi sous la main, ils possèdent eux aussi un avant-centre jeune (21 ans) et prometteur qui pourrait faire sauter la banque l'été prochain. « C'est l'un des attaquants les plus talentueux de sa génération, affirme Guy Luzon, son ancien entraîneur au Standard de Liège, aujourd'hui à Charlton (D 2 anglaise). Il a tout : puissance, pied droit, pied gauche. S'il arrive à être constant dans ses performances, il finira rapidement dans un grand club européen. »
Pour celui qui n'était finalement que le remplaçant d'André-Pierre Gignac et sans l'exposition offerte par une Coupe d'Europe, l'OM a eu déjà des approches assez concrètes. Et les sommes qui ont filtré, venant « du top 6 anglais », dixit son agent Meissa Ndiaye, donnent déjà le vertige : 30 M€ ? On sait que la Premier League n'a plus vraiment de limites et que ce sera encore plus fou l'été prochain. En Ligue 1, Batshuayi a déjà des stats équivalentes à celles de l'ancien Monégasque (11 buts, dont 2 cette saison) avec un temps de jeu bien moindre. Sur ce dernier point, les choses vont changer.
L'international belge, sans concurrent à son poste, va multiplier les rencontres. Ça ne choquait pas grand-monde – dirigeants et supporters – quand Marcelo Bielsa l'avait décidé. C'est devenu un problème ensuite, quand l'OM a échoué en catastrophe dans le dossier Wissam Ben Yedder, qui a le même représentant. L'idée n'était pourtant pas de mettre les deux joueurs en concurrence, mais de les associer le plus souvent. Le Toulousain, retenu par son club, n'a pas signé. Et Marseille fera au moins six mois avec un seul avant-centre, une situation assez surréaliste, plus pour le club d'ailleurs que pour Michy, qui avait parfois trouvé le temps long sur le banc la saison dernière.
DÉJÀ UNE SAISON D'ENFER AU STANDARD
Enchaîner les matches tous les trois jours ? Le Belge, qui sera suspendu (déjà) contre Toulouse en cas de carton jaune ce soir, l'a déjà fait au Standard. Sélections Espoirs comprises, il avait disputé cinquante-cinq rencontres dont quarante-cinq comme titulaire en 2013-2014. Avec une différence de taille, cependant. « À Liège, il évoluait toujours avec Ezequiel en pointe, jamais seul, note Marc Wilmots, le sélectionneur de la Belgique, qui lui préfère pour l'instant Lukaku, Benteke et même Origi comme titulaires. Ezequiel trouvait des espaces dont il profitait. Je vais voir comment il va s'adapter à l'OM. Porter le numéro 9 de Marseille, c'est un honneur, mais aussi une responsabilité. C'est un passage très intéressant dans sa carrière. »
Pour bien négocier ce tournant, Batshuayi, pendant ses vacances d'été, s'est entraîné dix jours à l'INSEP à Paris, ce qui montre au moins une certaine motivation. « J'ai essayé de mettre toutes les chances de mon côté », a simplement expliqué l'attaquant, vendredi, en conférence de presse. « L'objectif était de faire un gros travail de développement athlétique avec du renforcement musculaire, de la technique de course et du travail de sprint adapté au poste de numéro 9, au rythme de deux séances par jour, soit quatre à cinq heures de travail quotidien, raconte Renaud Longuèvre, qui s'est occupé de lui. Sur les tests que j'ai faits, je le compare un peu à Stéphane Sessègnon, qui est quelqu'un de très explosif et de puissant. Physiquement, Michy, c'est costaud. »
Dans ce domaine, il vaut mieux qu'il tienne le coup. La saison de l'OM en dépend. « Il a toutes les qualités pour devenir le buteur que tout le monde attend, assure Dimitri Payet, qui aurait pu former avec le Belge un duo destructeur. Il ne faut juste pas qu'il s'énerve. Si les choses ne se passent pas comme il veut, il peut parfois sortir de son match. Mais il a réussi quand même à concurrencer et à mettre la pression sur Gignac pour sa première saison à l'OM. C'est fort. » Seul au poste le plus exposé, avec toute la pression du Vélodrome sur les épaules, une épreuve encore plus difficile l'attend aujourd'hui.