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Michel : " Parfois, l'équipe est suicidaire "
MICHEL, l'entraîneur espagnol de Marseille, dresse un premier bilan après un mois à l'OM.
I l y a un mois, Michel rencontrait Vincent Labrune pour déclarer sa candidature à la succession de Marcelo Bielsa, démissionnaire au soir de Marseille-Caen (0-1), deux jours plus tôt. Avec une victoire et une défaite, qui s'ajoutent aux deux revers initiaux, le technicien espagnol (52 ans) n'a pas encore fait décoller l'OM, déjà sous pression avant la réception de Bastia, dimanche. Aux commandes depuis trois semaines, l'ancien joueur du Real Madrid détaille son projet pour Marseille.
« VOUS ÊTES ARRIVÉ à Marseille dans une situation très particulière. N'avez-vous pas peur de traîner toute la saison l'héritage de ce début de saison rocambolesque ?
– Non, pas du tout. Être arrivé un mois après (la reprise) ne sera pas une excuse, ni un alibi. C'est vrai que tout a été un peu étrange dès le départ. Bielsa était arrivé plus tard, il n'avait pas fait la première partie de la présaison… Tout s'est passé à contre-courant. Mais, avec la fin du mercato, c'est plus calme.
Justement, pourquoi y a-t-il eu autant de mouvements à l'OM dans les deux derniers jours du mercato (départs de Doria et Lemina, arrivées d'Isla, De Ceglie et Rolando) ? Est-ce dû à la défaite à Guingamp (0-2) ?
– Pour ce que je sais, cela n'a rien à voir avec le résultat de Guingamp ni celui de Troyes (6-0). Les possibilités étaient identiques avant. Il aurait pu y avoir une recrue supplémentaire (l'Argentin Erik Lamela) mais les circonstances ne l'ont pas permis. Pour le reste, c'était pareil. Lemina, comme Thauvin, constituaient deux situations très limites. C'était très difficile de les retenir. Dès mon premier entretien avec le club, on m'avait parlé de la possibilité que Thauvin parte et que Cabella vienne. Économiquement, c'était très profitable pour le club et, en plus, Cabella peut avoir un rendement identique. Lemina, lui, avait été un peu déconcentré par son possible départ durant tout le mois d'août. Il était inévitable qu'il parte.
Votre président, Vincent Labrune, a expliqué que, d'après vous, l'équipe manquait d'expérience et de puissance physique.
– Oui. Comme joueurs expérimentés, nous avons Mandanda, Nico (Nkoulou), Lass' (Diarra), Diaby quand il reviendra. Sinon, les joueurs ont entre vingt et un et vingt-cinq ans, voire moins, et manquent d'expérience car ils n'ont pas beaucoup de matches de Première Division.
À cet égard, les arrivées d'Isla ou Rolando peuvent-elles vous aider ?
– Oui, De Ceglie et Lucas Silva aussi. On va essayer de faire un mix. On ne peut pas faire une équipe seulement avec des joueurs expérimentés ou seulement des jeunes. L'incorporation de ces joueurs va améliorer la concurrence.
Quel a été votre rôle dans le recrutement ?
– Le but, ce n'est pas de dire : “Je veux ce joueur”, et qu'on me réponde qu'il est hors de portée. Donc, on a déterminé avec le club quels étaient les besoins, le club s'est activé et des possibilités ont été avancées. Sur trois noms, je peux dire : “Je préfère celui-là.” Parfois, je peux aussi dire : “Si ce joueur-là ne vient pas, je n'en veux pas d'autre.” J'ai toujours fonctionné comme ça. Je ne peux pas obliger le club à m'acheter un joueur si le budget ne le permet pas. Mais ce que je veux, c'est qu'on connaisse mon avis en permanence. Après, le club décide. Mais les débats resteront toujours internes. Je n'irai jamais en conférence de presse dire : “On ne m'a pas apporté ce joueur” ou “Je voulais vendre celui-là.”
En quoi votre travail et votre jeu sont-ils différents de ce que proposait Bielsa ?
On base toujours nos entraînements sur une idée de jeu en vue du match du week-end. C'est beaucoup moins un travail individualisé sur l'adversaire. On ne fait pas de marquage individuel, on défend plus en zone, avec un milieu de terrain organisé différemment. Notre manière d'attaquer est aussi moins directe, plus posée, et cet aspect est lié au positionnement des joueurs. En regardant comment l'équipe jouait, on a constaté qu'ils attaquaient depuis l'endroit où ils récupéraient le ballon. Nous, on a besoin de plus de calme : on ne veut pas d'un match qui serait fait d'allers-retours permanents. Cela nous conduirait à trop de précipitation. Mais les joueurs étaient habitués à ce style de jeu. On veut profiter en partie de ces idées-là, mais tout en rapprochant l'équipe de nos idées.
Sur quels aspects du jeu insistez-vous le plus ?
– Sur les coups de pied arrêtés, offensifs et défensifs, sur la manière de poser notre jeu, de placer notre attaque comme on place notre défense, d'être plus agressifs… Être plus agressifs cela ne veut pas dire se dépêcher d'aller d'un endroit à l'autre. Non, cela signifie que, quand on prend une décision, ce n'est pas seulement individuellement mais collectivement et pour qu'elle soit utile. Si on part à la chasse et qu'on commence tout de suite à tirer des cartouches en direction de la montagne, on se retrouve vite sans munition. Sur deux tirs, il faut au moins attraper une pièce (sourire).
Vous voulez une équipe qui joue plus avec sa tête…
– Cette équipe est très jeune ! Elle a beaucoup d'audace, elle est courageuse mais parfois suicidaire. Donc il faut refroidir un peu ses émotions, pour qu'elle ait les clés afin de savoir où presser, comment doivent se dérouler nos phases de possession, par où il faut attaquer, etc.
Mais avec trois défaites en quatre journées, vous êtes déjà en situation d'urgence.
– Oui, je le sais. Mais il y a encore beaucoup de journées pour remettre les choses en ordre. Vous parlez d'urgence, de la situation du club. Mais s'ajoute aussi à cela le fait que le marché des transferts est très difficile pour une équipe comme celle-là. Il y a beaucoup de joueurs à qui on dit qu'ils vont partir, leurs agents, les autres clubs. On leur dit : “On va t'acheter, ils vont te prêter, etc.” Et tout ça, pfff… Cela crée une grande instabilité. Et elle s'est répercutée sur l'équipe.
C'est une des raisons du mauvais début de saison ?
– Oui, et c'est normal. Il faut aussi prendre en compte le fait que les joueurs, surtout les jeunes, avaient perdu ceux qui incarnaient le leadership. Ils avaient perdu leur leader, Bielsa, comme moi je suis aujourd'hui leur leader. Et ils ont perdu des partenaires qui étaient aussi des leaders : Ayew, Gignac, Imbula… Des références dans le vestiaire. Aujourd'hui, on en a d'autres. Et d'autres encore qui sont en train de se former.
Cette urgence, la ressentez-vous au quotidien ?
– Non, les gens sont très agréables avec nous. Logiquement, on a été accueillis, on l'a remarqué, avec un peu de scepticisme. (Il mime une interrogation) : “Ce gars-là ?”
Comment l'avez-vous ressenti ?
– Je n'ai pas une très grande expérience (d'entraîneur) et, quand quelqu'un vient de l'extérieur, si tu ne le connais pas beaucoup, ça interpelle.
Vous ne parlez pas encore français. Cela peut-il poser un problème ?
– Oui, mais on parvient déjà à transmettre notre message parce que les joueurs ont les oreilles grandes ouvertes. Les joueurs savent déjà ce qu'on veut. Et on ne maîtrise pas encore le français ! (Rires.) Je ne suis pas convaincu que, même en améliorant beaucoup mon français, j'améliorerai beaucoup la compréhension des joueurs. Cela fonctionne déjà et l'exemple de l'entraîneur précédent (Bielsa) le montre. Il ne parlait pas français et se faisait comprendre.
Allez-vous prendre des cours ?
– Oui, mais là, mon professeur est en congés (il sourit). Il revient la semaine prochaine. J'aurai des cours quatre fois par semaine. J'ai déjà un niveau de compréhension intéressant mais je préfère le parler.
Vous avez évoqué le rôle que jouait déjà Abou Diaby. Pourquoi n'a-t-il pas été inscrit sur la liste de la Ligue Europa ?
– D'abord, c'est un joueur dont on a besoin dans le vestiaire et, ça, on l'a déjà. Il montre aux autres son caractère. Il travaille très dur et c'est rare de voir un joueur qui a passé autant de temps sans jouer et qui ne se démoralise pas. C'est un exemple. Ensuite, on aura besoin de lui sur le terrain.On en avait parlé avec lui avant (de La Ligue Europa). On lui a présenté la situation, il nous a dit comment il se sentait et c'est une manière de lui démontrer qu'on ne voulait pas qu'il souffre de la pression d'avoir à revenir pour être dans cette liste. Le but, c'est qu'il soit tranquille.
Rejouera-t-il avant la trêve ?
– C'est certain. D'ici moins d'une semaine, on s'attend à ce qu'il reprenne progressivement l'entraînement collectif. Si tout se passe bien, je croise les doigts, il est possible qu'il rejoue dans un mois.
Quels changements avez-vous introduits dans la vie de groupe ?
– Pas beaucoup car c'est une équipe bien éduquée. Du moins, c'est ce qu'on ressent. On n'a pas eu à travailler beaucoup là-dessus, 95 % des choses que l'on demande sont respectées.
Et les 5 % qui restent ?
– Il y a de petites choses qu'on doit inculquer, sur l'alimentation, le repos, pour que le joueur comprenne qu'il est footballeur vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Pour qu'il sente qu'il se passe quelque chose de spécial quand il met ce maillot.
Ferez-vous toujours des mises au vert avant les matches ?
– En fonction du calendrier, parfois on n'en fera pas et on se retrouvera le matin car on a l'habitude de retravailler les coups de pied arrêtés le matin des matches. Il y aura aussi des mises au vert après les matches. On écoute aussi les joueurs. On veut qu'ils se sentent libres de nous demander des choses et qu'ils se responsabilisent. Si on est partis longtemps et qu'ils préfèrent ne pas faire de mise au vert, fantastique. Mais ce n'est pas pour en retrouver un par là…
Vos joueurs prennent leur petit déjeuner ensemble avant l'entraînement.
– Toujours. Ils doivent être là une heure avant et la cuisine ferme une demi-heure avant l'entraînement, pour qu'ils aient le temps de se préparer. Deux ou trois fois par semaine, on mange aussi ensemble après la séance. C'est une bonne manière de montrer au joueur ce qu'il faut faire après l'entraînement, la glace, les massages, la prévention des blessures, etc.
Craignez-vous le match de dimanche ?
– On ne peut plus se permettre de se tromper beaucoup. C'est un match très important, comme l'étaient ceux de Troyes ou de Guingamp. On ne peut pas commencer à penser à où on sera en mai. On ne pourra arriver loin en mai que si on gagne contre Bastia. »
TROIS POINTS, COMME EN 2011
Il faut remonter quatre ans en arrière, c'est-à-dire à la saison 2011-2012, pour trouver un aussi mauvais départ de l'OM en Championnat après quatre journées. Cette saison-là, Marseille, entraîné alors par Didier Deschamps, totalisait trois points, comme celui de Michel, et pointait à la 16e place du classement (15e actuellement). En fin de saison, l'OM avait terminé 10e mais avait remporté sa troisième Coupe de la Ligue d'affilée.
Dix jours pour s'apprivoiser
Depuis la défaite à Guingamp (0-2), le 28 août, l'entraîneur espagnol a appris à mieux connaître son effectif, tout en dévoilant des prémices de sa méthode.
LA FIN de mercato boulimique a presque occulté le mois d'août chaotique de l'OM, entre le départ rocambolesque de l'entraîneur Marcelo Bielsa, les trois défaites en quatre journées et les retouches frénétiques de l'effectif. Dans la dernière semaine du marché des transferts, Mario Lemina a été prêté à la Juventus Turin, Paolo De Ceglie et Mauricio Isla effectuant le trajet inverse. Enfin, Matheus Doria a de nouveau été envoyé en prêt, mais à Grenade cette fois, alors que Rolando est arrivé de Porto. Au total, quinze arrivées pour dix-huit départs (et on vous épargne les retours de prêt ou les transferts définitifs…). Une véritable tornade. Intronisé le 19 août, le nouvel entraîneur, Michel, doit désormais tenter de reconstruire une équipe tout en surveillant la vie sociale d'un vestiaire réputé agité et amputé de plusieurs cadres, partis cet été.
Justement, la trêve internationale n'a pas été aussi saignante que celle de la saison passée puisqu'il n'y a plus autant d'internationaux dans l'effectif marseillais, considérablement rajeuni. Restés à la Commanderie, Lassana Diarra, Romain Alessandrini et consorts ont donc pu apprivoiser un peu mieux les méthodes du technicien espagnol, qui ne veut toutefois pas tout révolutionner, même s'il se réserve un droit d'inventaire (voir par ailleurs). Il a d'ailleurs maintenu un match amical face au Spartak Trnava (1-0), en Slovaquie, le 4 septembre. Une rencontre amicale prévue avant sa nomination et qui aurait rapporté près de 100 000 euros à l'OM.
DES ENTRAÎNEMENTS PLUS SOUPLES ET PLUS LUDIQUES
À cette occasion, l'ancien milieu du Real Madrid a retenu une seule recrue (De Ceglie), les autres étant encore à court de rythme (Rolando) ou appelé en sélection (Isla). Mais il a surtout convoqué des jeunes de la réserve et même des moins de 19 ans. Une façon de les observer de plus près, ce qu'il n'avait pas eu le loisir de faire jusqu'à présent.
De retour dans la nuit de ce voyage express en Slovaquie, Michel et ses adjoints se sont aussitôt envolés pour Madrid. Deux jours et demi de repos, avant une reprise fixée au lundi après-midi. C'est une nouveauté avec l'Espagnol, la fréquence des entraînements a été assouplie et, désormais, les Marseillais n'ont plus qu'une séance par jour, souvent fixée en matinée.
Le contenu des entraînements est aussi légèrement différent, ce qui n'est pas pour déplaire à Michy Basthuayi et ses partenaires. Ils effectuent davantage de jeux de conservation et ils terminent souvent les séances par des oppositions. De quoi déjà conserver une ambiance ludique à la Commanderie. Mais cette bonne humeur ne suffira pas, et l'urgence des résultats va rapidement rattraper les Marseillais. Dès dimanche soir, face à Bastia.
Le changement, c'est progressivement
Michel ne devrait pas modifier radicalement son équipe dimanche face à Bastia. Mais le calendrier chargé de l'OM va sans doute entraîner des aménagements en septembre.
VINCENT LABRUNE n'avait sûrement pas imaginé ce scénario lorsqu'il avait soumis ses souhaits à la commission calendrier de la LFP. Comme la saison d'avant, le président de l'OM avait donc demandé de ne rencontrer aucune équipe du premier tiers du classement précédent, en août, et ses voeux avaient été exaucés (Caen, Reims, Troyes et Guingamp).
Trois défaites en quatre journées plus tard, le bilan n'est pas loin d'être catastrophique et la réception de Bastia (dimanche), qui lance un tunnel de sept matches en trois semaines, devient presque capitale. Après avoir dû composer deux onze de départ dans l'urgence, Michel en sait désormais un peu plus sur son effectif et certaines tendances se dégagent. L'Espagnol a précipité le retour à la compétition de Lassana Diarra face à Troyes (6-0, le 23 août).
Avec deux semaines de travail supplémentaire, le milieu international a encore peaufiné sa préparation et il devrait bien tenir sa place face à Bastia. À son côté, une recrue pourrait être alignée, et si la balance penche pour le très polyvalent Mauricio Isla, son aller-retour au Chili, où il a disputé un match amical face au Paraguay (3-2), devrait avoir laissé des traces. Lucas Silva pourrait-il en profiter ?
ROLANDO BIENTÔT DISPONIBLE
En défense, Javier Manquillo devrait de nouveau occuper le couloir droit puisque Brice Dja Djédjé se remet à peine de douleurs aux ischio-jambiers et au pied. L'international ivoirien pourrait effectuer son retour dans le groupe la semaine prochaine à l'occasion des débuts de l'OM en Ligue Europa, à Groningue.
Même s'il a été le dernier à revenir de son déplacement avec la sélection Espoirs des Pays-Bas, Karim Rekik devrait pouvoir tenir sa place au côté de Nkoulou en défense centrale. Mais Rolando, dernier arrivé de Porto, sera bientôt disponible et des premiers indices, observés à la Commanderie, laissent deviner que les deux joueurs seront mis en concurrence.
Enfin, en attaque, Batshuayi, seul véritable attaquant de pointe de l'effectif, ne devrait pas être inquiété malgré un mois d'août frustrant et inabouti. Romain Alessandrini et Rémy Cabella devraient être maintenus eux aussi, même si leur dernière sortie à Guingamp a été terne. Mais Michel souhaite maintenir la pression sur son groupe et les remplaçants auront bientôt l'occasion de prouver qu'ils peuvent s'installer dans l'équipe de départ puisque l'OM va désormais jouer tous les trois jours…
Il coupe le cordon
Entre les lignes de l'interview que nous a accordée Michel hier, il faut lire la volonté explicite du technicien espagnol de ne pas être comparé en permanence à Marcelo Bielsa, son envahissant prédécesseur. Un entraîneur qu'il « respecte » mais dont il s'éloigne dès qu'il le peut, par exemple lorsqu'il explique sa façon de travailler et l'identité de jeu qu'il souhaite donner à l'OM.
L'Espagnol veut presque apparaître comme un simple cadre du club, dont l'avis aurait la même valeur que celui du directeur marketing. Quand il assure qu'il n'étalera pas sur la place publique d'éventuelles divergences avec sa direction sur le recrutement et qu'on lui fait remarquer que c'est exactement ce qu'avait fait Bielsa il y a un an, Michel marque sa surprise, réelle ou feinte : « Ah ? » Sur ce plan-là, le technicien de l'OM présente aussi le partage des responsabilités : on a bien compris que « le club », c'est-à-dire Vincent Labrune, était au moins autant responsable que lui des modifications de l'effectif dans les derniers jours du mercato.
Sa philosophie dans le jeu veut aussi s'éloigner de celle de l'Argentin, dont il critique en creux le manque de maîtrise, tout en reconnaissant que c'est un bagage qui peut être utile à son équipe. Diplomate, Michel n'est à Marseille que depuis trois semaines mais il semble savoir où il a mis les pieds : du bout des lèvres, il demande un peu de patience, mais il sait très bien que l'urgence est là.
L'ombre de Doyen
SI MICHEL a été nommé sur le banc de l'OM, il le doit notamment à Nelio Lucas, patron de Doyen, le puissant fonds d'investissement qui détient les droits de dizaines de joueurs en Europe. Ce Portugais, à l'origine du transfert de Giannelli Imbula à Porto et du départ de Modou Sougou à Sheffield Wednesday, est devenu cet été un proche de la direction de l'OM.
C'est donc lui qui a avancé la candidature du technicien espagnol quelques heures après le départ de Marcelo Bielsa. De quoi alimenter les interrogations autour d'une future implantation de ce fonds à Marseille. Des questions renforcées depuis l'arrivée du défenseur Rolando, pour laquelle Doyen a servi d'intermédiaire, et la candidature au poste de numéro 9 du Brésilien Leandro Damiao, qui « appartient » à Doyen.
Michel repousse toute influence : « Mais Doyen est aussi dans d'autres clubs importants et je n'ai pas eu accès à eux. C'est comme ça, selon d'où on regarde, on peut dire que je viens de tel ou tel côté. Mon représentant travaille pour Doyen mais moi, je ne suis pas de Doyen, explique l'Espagnol. Dans tous les clubs où j'ai été, on m'a toujours jugé pour mon travail. Je suis au-dessus de tout soupçon des possibles réseaux d'affaires. Je ne sais pas qui a amené les joueurs qui sont arrivés. Cela ne m'intéresse pas. »