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MICHEL allume la mèche
À LA VEILLE DE SON MATCH DE LIGUE EUROPA, L'ENTRAÎNEUR DE L'OM S'EN EST PRIS HIER À LA MENTALITÉ DE SES JOUEURS, ALORS QUE SON ÉQUIPE EST EN CRISE DE RÉSULTATS.
D'un gros tacle adressé à ses joueurs, Michel a sous-titré, à sa manière, la crise sportive traversée par son équipe. La défaite contre Angers (1-2), dimanche, a encore dégradé le début de saison de l'OM, quinzième de Ligue 1, mais elle a aussi provoqué les premières critiques à l'encontre de l'entraîneur espagnol.
Les joueurs directement visés
À une question sur les rotations à attendre pour les deux prochaines rencontres de l'OM, contre le Slovan Liberec puis au Parc des Princes, dimanche, le technicien a répondu par une critique, d'abord voilée, sur l'attitude de certains de ses joueurs : « Certains me disent qu'ils sont fatigués, qu'ils ont de petites gênes et qu'ils doivent se reposer, c'est une chose à laquelle je ne suis pas habitué. » Il est ensuite allé beaucoup plus loin et à plusieurs reprises, puisque la suite de sa conférence de presse a essentiellement tourné autour de ce sujet. Extraits : « Il paraît que, dans le football français, les joueurs se préservent pour ne pas jouer trop de matches d'affilée et qu'ils choisissent leurs matches dans la mesure du possible. Cela m'interpelle mais je dois m'adapter. (...)
On me dit que quand il y a des matches importants qui arrivent, contre le PSG par exemple, c'est une habitude. Je dois l'accepter mais j'ai du mal à le comprendre. » Des joueurs douillets ? Dimanche, Steve Mandanda s'en était aussi pris à ses partenaires (« On joue comme des sénateurs »). Mais cette attaque publique est beaucoup plus violente, même si Michel a fait référence à une mentalité qui serait plus largement française, commune à « d'autres équipes » et à « d'autres époques ». Un peu avant, l'implication de Benjamin Mendy avait aussi été visée par l'une de ses réflexions : « Il a de très grandes qualités, s'il commence à "vivre" sa profession, il sera un grand joueur. »
Un entraîneur qui se protège
Jusqu'à présent, si l'on excepte une critique du rendement de Rémy Cabella, il y a huit jours, Michel avait plutôt protégé son groupe, répétant que ses jeunes joueurs avaient beaucoup de « pression ». Mais, alors que ses derniers résultats sont décevants (trois matches sans victoire) et que le jeu de son équipe ne décolle pas, Michel est maintenant là depuis assez longtemps pour être, lui aussi, jugé sur son travail. L'une des interrogations qui a surgi après la défaite de dimanche reposait sur le turnover opéré à Toulouse (1-1) puis contre Angers. Or, les arguments qu'il a déployés hier visaient précisément à justifier ces choix. « On dirait que l'entraîneur est fou parce qu'il ne met pas l'équipe à laquelle tout le monde s'attend, a-t-il commenté. Mais, moi, j'ai des informations et je dois faire avec. » Le technicien espagnol a déjà rappelé plusieurs fois que les circonstances de son arrivée n'étaient pas idéales, ce qui est incontestable. Avec ses déclarations d'hier, il montre qu'il ne veut pas être considéré comme le seul responsable de ce début de saison raté. « C'est toujours la faute de l'entraîneur, sauf quand on gagne », a-t-il lancé, un sourire ironique aux lèvres.
Un stade encore vide
Trois jours après avoir joué dans un stade vide aux deux tiers, en raison de la fermeture des virages, l'OM devrait être soutenu ce soir par 10 000 supporters environ.
Dans cette ambiance tristounette, un nouveau couac serait terrible, trois jours avant le Classique.Au contraire, une victoire permettrait à l'OM de prendre une première option sur la qualification et de décompresser un peu. À leur initiative ou à celle de leur entraîneur, certains titulaires pourraient souffler. Hier, lors de l'entraînement à huis clos, Michel a travaillé avec un onze en 4-2-3-1 où Cabella évoluait en meneur de jeu. Pour lui comme pour tous ses coéquipiers, ce rendez-vous contre le Slovan Liberec, qui s'annonçait confidentiel, a pris une tout autre ampleur.