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Après Marcelo Bielsa et Franck Passi, Michel s'installe ce soir sur le banc de l'OM, qui a déjà un besoin urgent de victoire.
AVEC DEUX DÉFAITES en deux matches et un troisième entraîneur en trois journées, l'OM vient d'explorer de nouveaux territoires d'instabilité. Ce début de saison préoccupant est aux antipodes de ce qu'espéraient les dirigeants du club quand ils avaient soumis leurs préférences à la Ligue de football professionnel pour le calendrier 2015-2016, c'est-à-dire ne pas affronter des équipes du haut de tableau de la saison passée. Avec Caen, Reims, Troyes, Guingamp et Bastia, leur requête a été entendue mais, pour le moment, les temps de passage ne correspondent pas aux prévisions. Battu à domicile par Caen (0-1), puis à Reims (0-1), l'OM a déjà vécu la démission d'un entraîneur adulé, Marcelo Bielsa, le court intérim d'un adjoint qui aspirait au poste de numéro 1, Franck Passi, et l'arrivée d'un nouveau patron qui doit relancer une équipe scotchée dans ses starting-blocks.
Aux commandes depuis jeudi, Michel débute donc son mandat dans un contexte délicat. Il n'y est pour rien, mais son équipe est à zéro point après avoir croisé Caen et Reims, et les supporters marseillais bouillent d'une impatience qu'il ne faudrait pas trop exciter. Il sera trop tôt, même après le match de ce soir, pour savoir ce qu'est capable d'apporter à l'Olympique de Marseille l'ancien entraîneur de Getafe, du Séville FC et d'Olympiakos. Mais la réception de Troyes, sur une nouvelle pelouse, est déjà importante pour l'orientation de la saison. D'abord, parce qu'une nouvelle contre-performance placerait vraiment l'OM en situation d'urgence, ensuite, parce que les premières décisions du technicien espagnol donneront des indications intéressantes sur le premier regard qu'il a porté sur son effectif.
DORIA DANS LE GROUPE
En trois jours, Michel a déjà essayé d'améliorer certains aspects du jeu marseillais (défense, relance, pressing) et il ne faut pas écarter quelques innovations dans l'organisation ou dans le choix des hommes. Outre la titularisation attendue de Lassana Diarra (voir par ailleurs), qui intervient plus vite que prévu, Michel pourrait ainsi opter pour un système en 4-3-3, comme l'a annoncé Benjamin Mendy devant les médias, vendredi après-midi, au grand étonnement de son entraîneur.
Lors de la dernière séance d'entraînement, hier, l'OM s'est en tout cas préparé dans une organisation qui y ressemblait, avec Rémy Cabella à gauche de l'attaque et Romain Alessandrini à droite. Absent le week-end dernier à Reims, en raison d'une blessure à une cuisse, Abdelaziz Barrada est remis et pourrait évoluer comme meneur de jeu reculé, à un poste où Michel considère que ses qualités peuvent mieux s'exprimer que derrière l'attaquant.
C'est déjà pas mal mais ce n'est peut-être pas tout. Avec l'entraîneur espagnol, le défenseur brésilien Matheus Doria semble en effet être revenu en grâce. Aligné en CFA le week-end dernier, il a cette fois été retenu dans un groupe de dix-neuf hommes, comme André-Frank Zambo Anguissa (19 ans), milieu camerounais arrivé de la réserve de Reims. À l'entraînement, cette semaine, Doria a même souvent été aligné aux côtés de Nicolas Nkoulou, y compris hier, au sein de la défense des probables titulaires, avec Brice Dja Djédjé et Benjamin Mendy. Avec l'OM, il faut toujours s'attendre à des surprises.
Lass ", un retour tant attendu
Lassana Diarra devrait effectuer ses débuts avec l'OM ce soir, quinze mois après son dernier match officiel, dans une équipe qui a vraiment besoin de lui.
IL AVAIT DISPARU des radars depuis si longtemps que le retour de Lassana Diarra sur les écrans est un petit événement. Selon toute vraisemblance, le premier match de Ligue 1 de l'international français (30 ans, 28 sélections) est pour ce soir, moins d'un mois après son retour en France mais plus de quinze mois après son dernier match de compétition, le 15 mai 2014, puisqu'un contentieux avec son ancien club, le Lokomotiv Moscou, l'a empêché de jouer durant toute la saison passée .
Les interrogations sur son niveau de forme sont légitimes, après plus d'un an sans jouer, mais, avant de le vérifier dès ce soir contre Troyes, les premières informations qui remontent de la Commanderie sont plutôt encourageantes, pour l'ancien joueur de Chelsea et du Real Madrid, comme pour sa nouvelle équipe.
Arrivé à Marseille le 24 juillet, Lassana Diarra a très vite pu s'intégrer aux entraînements collectifs, auxquels il participe normalement depuis deux semaines. Physiquement, Diarra s'était entretenu avec un préparateur personnel aux États-Unis avant de s'engager à l'OM pour quatre ans. Les renseignements pris auprès de West Ham et de l'Inter, avec lesquels Diarra s'était entraîné ces derniers mois, puisque les deux clubs étaient intéressés pour l'engager, ont aussi rassuré les dirigeants marseillais sur ce plan-là.
La compétition sera un tout autre révélateur, mais les derniers jours ont au moins confirmé que Diarra avait de bonnes jambes, même si la suspension d'Alaixys Romao a peut-être accéléré son agenda de reprise.
Mendy : « Pour nous tous, c'est un grand frère »
Certains de ses coéquipiers ont même été impressionnés par sa semaine d'entraînement. Hier matin, au cours de l'opposition, un gros tacle de Diarra a ainsi fusé dans les jambes de Rémy Cabella, provoquant quelques exclamations chez ses partenaires. Dans la foulée, Diarra est venu taper dans la main de son partenaire pour éviter tout malentendu. Son nouvel entraîneur, Michel, a dû apprécier la séquence : le technicien espagnol sait qu'il aura besoin de l'expérience et de l'agressivité de Diarra, dans une équipe plutôt jeune et qui vient de perdre ses deux premiers matches. Au sein d'un tel vestiaire, si ses prestations se révèlent à la hauteur des attentes, Diarra peut vite prendre du poids. « Il nous parle tous les jours et, avec son expérience, sa présence ne peut être que du bonus, note déjà Benjamin Mendy. Pour nous tous, c'est un grand frère. » La semaine dernière, Franck Passi l'avait ainsi emmené à Reims pour encadrer le groupe, une semaine après la démission de Marcelo Bielsa. Avant de signer à l'OM, Diarra avait insisté pour parler au technicien argentin, afin d'être certain qu'il validait son recrutement. On ne sait pas ce qu'il a pensé de l'épisode du 8 août, mais l'arrivée de Michel, qui l'a vu jouer en Liga pendant trois ans, l'a sans doute tranquillisé.
Après deux saisons en Russie (Anji Makhatchkala puis Lokomotiv Moscou) et une année blanche, Diarra, qui n'a plus joué en équipe de France depuis cinq ans, est venu à Marseille pour se relancer, pas pour se cacher. Cette semaine, il a ainsi troqué le numéro 6 contre le numéro 10, laissé libre par le départ de Florian Thauvin à Newcastle, deux chiffres qu'il avait déjà portés pendant deux ans au Real. Diarra a d'ailleurs prêté une grande attention au flocage de son maillot. Il a ainsi demandé à la LFP l'autorisation d'y inscrire « Lass », plutôt que « Diarra ». Comme au Real aussi.
LA PELOUSE A ÉTÉ REMPLACÉE
En mauvais état lors des deux matches disputés par l'OM à domicile cet été, contre la Juventus en amical et Caen en L 1, ce qui avait déclenché la colère de Marcelo Bielsa et des joueurs, la pelouse du Stade-Vélodrome a été changée depuis. La nouvelle surface a été replaquée la semaine dernière. Par ailleurs, le bas du virage nord sera de nouveau vide ce soir. La commission de discipline de la LFP avait en effet sanctionné l'OM d'une fermeture de cette partie des tribunes pour deux rencontres, après des incidents lors de la réception de Bastia, en fin de saison passée.