par fourcroy » 18 Aoû 2015, 13:50
Je pense exactement comme Boodream. Et j'avais, dans mon post précédent, fait la différence entre un entraîneur et un supporteur. Un Bielsa, comme un grand entraîneur qu'il est, n'ergote pas sur l'arbitrage et agit sur ce sur quoi il peut agir (bon, Mourinho, Wenger, Dupraz et d'autres sont aussi de grands entraîneurs et ils n'arrêtent pas de pleurer). Mais nous, supps, nous n'avons aucune façon d'influer sur le jeu, sur la psychologie des joueurs, ni sur le contenu des entraînements. Ce n'est donc pas faire injure à San Marcelo que de prendre en compte, comme un facteur parmi d'autres, l'intervention de l'arbitrage ou de la chance.
Pour ce qui est de Morel, la question est plus complexe qu'il n'y paraît. Car si Peezee a raison sur ses 3000 jets de dés, c'est parce que 3000 est un nombre relativement grand (et encore, pas tant que ça, c'est ce qui explique la "variance" dans les tournois de poker). Alors que sur une petite dizaine de situations, bah, il est vraiment possible de ne pas avoir de cul (à nouveau, pour Inzaghi, il s'agit de toute une carrière et c'est différent. Au reste, il est évident qu'Inzaghi est un mec qui savait sentir les coups et qui avait une science du placement, même si, en tant qu'entraîneur, il ne semble pas avoir réussi à la transmettre).
Cela dit, N'Koulou est meilleur que Morel et ça se voit en général, autant que dans un petit nombre de situations-clés... qui ont de l'influence sur d'autres situations que l'on pourrait attribuer à la chance (on a vu plus d'une fois N'Koulou échapper à un carton rouge qui n'eût pas été immérité). Mais N'Koulou dégage une telle impression de sérénité et de retenue que dans le doute, l'arbitre va plutôt s'abstenir.
Enfin, pour ce qui est des pressions sur les arbitres, je ne suis pas contre, mais je reste plus circonspect. Qu'Aulas leur mette la pression, je veux bien et que cela ait pu influer sur telle ou telle décision dans les OL-OM, c'est bien possible. En revanche, je ne vois pas le rapport avec le viol de Bordeaux-OM. En ce cas, il s'agit d'une unique erreur, aux conséquences très lourdes, sur le match et, probablement, sur la suite (on peut penser que le match à Nantes aurait été différent après une victoire historique à Bordeaux).
En conclusion, pour revenir sur le nombre d'expériences, le problème, que j'ai déjà expliqué ici, est que ce faible nombre d'expériences entraîne que les erreurs ou, plus largement, les coups de chance, ne se compensent pas sur une saison. Alors, oui, ce n'est pas de la chance, ni les arbitres, si le PSG a terminé devant Bastia. En revanche, quand la différence entre deux clubs n'est que de quelques points, il aurait suffi d'une de ces décisions pour inverser le classement. Même si, bien entendu, d'autres facteurs auraient pu, tout aussi bien, obtenir le même effet, par exemple, pour l'OM, ne pas se vautrer complètement à domicile contre Caen ou Lorient. C'est aussi ce qui fait que certains clubs relativement anonymes se retrouvent inexplicablement désavantagés par l'arbitrage sur une saison : ce n'est pas alors la faute d'Aulas, juste que quand on joue dix fois à pile ou face, cela n'a rien d'extraordinaire de faire deux fois pile et huit fois face.
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fourcroy le 18 Aoû 2015, 13:55, modifié 1 fois.
"La société de surconsommation, fruit d'un capitalisme dérégulé, relève d'une logique compulsionnelle dénuée de réflexion, qui croit que le maximum est l'optimum et l'addiction, la plénitude." Cynthia Fleury