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Protégé par la police, dans une ambiance assez surréaliste, Marseille a été le premier club à reprendre l'entraînement hier. L'ombre de Marcelo Bielsa planait.
IL EST ENVIRON 8 H 30 hier. Sur les hauteurs de la Valentine, quartier où est installé le centre d'entraînement de l'OM, une chaleur piquante a déjà pris possession des lieux en cette heure matinale. Trois fourgons, quatre motards, soit au total une vingtaine de policiers, investissent l'entrée de la Commanderie et en barrent les deux accès étroits. Leur mission du jour : interdire l'entrée du centre d'entraînement aux supporters venus accueillir les joueurs (non internationaux) convoqués à 9 h 30 en ce premier jour de reprise et les repousser 200 mètres plus loin. L'appel à manifester lancé sur Facebook le week-end dernier et intitulé « Mouvement anti-Labrune, Commanderie » et les tags sur les murs adjacents au centre d'entraînement – « MLD, casse-toi ! », « Labrune dégage ! », « L'OM ne joue pas le maintien ! » – effacés très rapidement vendredi, ont alourdi l'atmosphère. À ce contexte déjà pesant s'ajoute l'absence de Marcelo Bielsa, qui, selon le communiqué du club ce week-end, étirera ses congés en Argentine pour ne (re)prendre en charge le groupe qu'à partir de début juillet. Une ambiance suffisamment lourde donc, pour que la direction du club olympien fasse appel aux forces de police. Mais la scène a quelque chose de surréaliste, même pour les historiques du roman marseillais. « Cela fait des années et des années que je suis à la reprise, c'est la première fois que je vois ça. Tout ça pour trente supporters avec deux panneaux… » glisse, blasé, un habitué présent sur place. Alors qu'effectivement se pressent une quarantaine de personnes, pas des plus virulentes, les joueurs, parmi lesquels les deux recrues, le gardien Yohann Pelé et le milieu offensif Georges Kévin Nkoudou, et certains « cadres » de l'an dernier – Florian Thauvin, Romain Alessandrini –, accèdent à la Commanderie. Peu de cris, pas de fumigènes, encore moins de violence. Juste quelques pétards. Ici, ce début de mercato jugé faiblard par nombre de supporters marseillais et la défiance envers la direction ne provoquent pas les scènes d'émeute redoutées. Devant la faiblesse de l'assistance et l'absence d'animosité, les forces de police lèvent l'imposant dispositif avant midi. La fin d'une scène au mieux surprenante, au pire assez pathétique…
Bielsa a fixé le programme
À l'intérieur des locaux, les quinze joueurs convoqués sont notamment pris en charge par le médecin Christophe Baudot, le préparateur physique Jan Van Winckel, l'entraîneur des gardiens Stéphane Cassard et l'adjoint Franck Passi. L'ancien milieu est devenu le spécialiste des reprises sans numéro 1. Pour la troisième fois lors des quatre dernières années, c'est lui qui assure la reprise de l'entraînement. Comme l'an dernier à pareille époque, la batterie d'examens médicaux et physiques fixés par Marcelo Bielsa et qui va durer trois jours est très complète. Les kilos de chacun sont comptés et photographiés… En aparté les joueurs parlent de leur avenir. À tous les interlocuteurs qu'il croise, – et ce depuis plusieurs jours – Florian Thauvin fait part de sa détermination à réussir sa troisième année. Michy Batshuayi évoque sa récente préparation physique individualisée à Paris. Les nouveaux sont présentés brièvement. Leur bizutage attendra. Comme le retour des internationaux (Payet, Mandanda…), prévu le 7 juillet. Jeudi, l'OM partira en Espagne pour un stage. La chaleur rappellera celle de la Commanderie. L'atmosphère, elle, sera sans doute plus légère…