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En marge de la large victoire de l’OL féminin contre Arras (lire ici), Jean-Michel Aulas est revenu sur ces derniers propos qui ont provoqué une vive polémique. Le président de l’OL assure qu’il ira jusqu’au bout de sa démarche.
Quelle est votre réaction après le recadrage de Frédéric Thiriez (lire ici), le président de la Ligue de football professionnel ?
Jean-Michel Aulas : Je ne sais pas si on peut appeler ça un recadrage. Je pense que Frédéric Thiriez a exprimé un certain nombres d’excuses en ce qui le concerne lui et la Ligue. Tout le monde a bien compris que ce n’était pas un sujet qui visait spécifiquement le Paris Saint-Germain. Il s’agit de gouvernance et de forme d’expression de certaines décisions. Il ne fallait pas contourner la décision de la commission de discipline qui dépend de la Ligue et encore moins faire en sorte de faire valider une proposition de transaction qui était faite par le CNOSF, lors d’une réunion qui n’a jamais eu lieu. Le président Thiriez parle du terrain, de l’esprit de jeu…C’est vrai que lorsqu’on n’a jamais été dirigeant d’un club et qu’on n’a jamais joué, c’est plus facile de parler des coulisses. En l’occurrence, je ne considère pas que c’est une réponse. La réponse se situera à partir de lundi quand le CNSOF recevra le mémoire que nous avons préparé et qui démontrera que j’avais raison d’exprimer certaines craintes et de mettre en exergue un certain nombre de choses qui ne favorisent pas la promotion du football. Ceci dit, je souhaite bonne chance au PSG dont les joueurs sont suffisamment forts et solidaires pour être à égalité à quatre journées de la fin. Je pense qu’il faut laisser les gens parler et se concentrer sur l’essentiel : l’esprit du jeu.
Vous aller donc intenter une action au nom de l’Olympique lyonnais ?
Il y aura effectivement une action, pas au nom de l’OL, mais par l’un des membres du conseil d’administration de la Ligue, qui plus est vice-président, pour des provocations que j’aurais pu avoir et dont je n’ai jamais eu.
Le président de Nantes n’envisage pas de déposer une réserve…
Oui, je l’ai eu et il a raison. Il pense être suffisamment fort avec son équipe pour battre le PSG ce que je ne crois pas du tout (rires). Ceci étant la décision lui appartient et dans mon propos il n’ y a jamais eu la volonté de pousser le Paris Saint-Germain ou Nantes à s’expliquer par voie de réserve. Chacun réagit en fonction de ce qu’il souhaite.
Le président de la LFP estime que vous essayer d’intimider l’adversaire…
Le président Thiriez lorsqu’il prend ses propres décisions, il doit les assumer. Tout le monde sait que ce qui est en jeu n’est pas un problème entre l’OL et le PSG. C’est un souci de gouvernance. Un joueur du PSG et de l’OM ont exprimé un certain nombre d’insultes. Il a été confirmé, par la commission de discipline dans des règles de jurisprudence qui sont très précises et qui s’appliquent à tous les autres, une sanction. L’argumentation déployée devant le CNSOF, qui n’aurait pas dû être saisie immédiatement par les parties y compris la LFP, semble être de dire que des images avaient été amplifiées par les médias. Il y a eu donc une transaction pour que le PSG et l’OM retirent leur décision de boycotter une chaîne de télévision et en contrepartie, il y a eu une réduction des peines au détriment des autres équipes. C’est dommage que, pour une raison politique, les deux clubs concernés arrêtent de boycotter un média. Je suis très à l’aise pour ne pas prendre en compte les reproches formulés par le président de la Ligue car je suis dans mon bon droit et je mets l’accent sur quelque chose qui ne s’était jamais fait depuis vingt-cinq ans que je siège à la LFP. Cela ne devrait plus se reproduire.
Vous êtes vice-président de la Ligue, Frédéric Thiriez président, comment pouvez-vous continuer à travailler ensemble ?
Rien ne vous dit que nous allons continuer à travailler ensemble.
Envisagez-vous de démissionner ?
Écoutez, on verra les choses telles qu’elles vont se passer. De toute façon, il y a les réformes de gouvernance qui sont en cours. Puis, je pense que cette affaire ne fait que commencer. On verra ce qui doit se passer. Vous savez, lorsqu’on appelle individuellement les gens alors qu’on doit réunir un bureau de la Ligue et qu’on dit que le bureau a été réuni et que Jean-Michel Aulas a voté contre alors qu’il n’a pas été interrogé à ce sujet… On peut véritablement se poser certaines questions. D’ailleurs, à ce que j’ai pu comprendre, le président de la Fédération française de football (FFF) n’a pas été convoqué à ce bureau. Je pense qu’il y aura des explications à avoir. Mais je n’admets pas qu’on me fasse des reproches qui sont injustifiés et qui démontrent un manque de connaissance du terrain et de la gestion des clubs.
Quitte à agacer, vous irez jusqu’au bout ?
Je n’ai, pour moi, aucune ambition de traiter les affaires de la Ligue. Je l’ai déjà exprimé, j’ai eu à gérer le G14 (groupement des plus gros clubs européens), je suis vice-président de la Ligue, je suis président de mon club depuis 28 ans, et évidement mon ambition est de faire en sorte qu’on puisse grandir à travers l’esprit des clubs plutôt que de gérer des institutions. Comme ce n’est pas ma tasse de thé, je vais faire en sorte que le droit soit poussé au bout. Et que l’on puisse s’exprimer librement en particulier vis-à-vis des médias, ce que j’ai toujours fait depuis je suis dans le football.
Vous n’avez-vous pas peur que votre action porte préjudice à l’image de votre club ?
Mais ce sont les gens du PSG qui disent ça et ça m’insupporte au plus haut point. Soit vous vous couchez devant l’argent et devant ces « relations obscures » ou alors vous exprimez les choses. Moi, j’ai choisi la parole. Vouloir brader la bonne image contre le bon droit, cela n’a jamais été ma façon de faire que ce soit dans le football ou dans les affaires. J’ai toujours fait en sorte d’exprimer les choses de manière claires.