[Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

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Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

Messagepar Vodevil » 16 Fév 2023, 17:56

Encore heureux, Nasser est sûrement le mec le plus honnête et intègre du monde.
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Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

Messagepar jarlandine » 16 Fév 2023, 18:31

Lo Provençau a écrit:En quoi ça a mal fini Nicollin ? (A part qu'il est mort).

Quand il a voulu suivre Tapie et prendre des joueurs trop chers , il a failli couler son entreprise , sans compter les contrôles fiscaux qui sont tombés de tous côtés !
" L’équité, c’est une certaine logique, du bon sens, alors que l’égalité est impossible, dans le football." Pape Diouf :diouf:
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Messagepar Betsamee » 16 Fév 2023, 21:26

Quelle farce immense Tebas et le Barca :lol:

Les faits sont "prescrits" 3 ans apres, on parle de probable corruption d'arbitre :lol: quelle fumisterie, en tous cas ca explique pas mal de choses
"Mieux vaut consacrer son intelligence à des conneries, que sa connerie à des trucs intelligents"@ un mec bien!
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Messagepar meidhi » 16 Fév 2023, 22:24

J’ai halluciné quand j’ai vu ça …

Le Barca est clairement intouchable et archi protégé.

Quand on voit ce qu’a subit un club du Sud de la France dans les années 90.
L’UEFA ne peut pas s’emparer du dossier?
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Messagepar Remind » 16 Fév 2023, 22:25

Tebas peut se foutre de la gueule du PSG après ça…
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Messagepar jarlandine » 17 Fév 2023, 17:17

Reconversion de Zizou en sport automobile, ambassadeur de la nouvelle monoplace Alpine avec 2 pilotes français pour 3 millions d' € pendant 4 ans ou plus si résultats .
DD peut finir ses 4 ans en EDF tranquilou , reste à chercher le remplaçant du Graton :-k
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Messagepar Gastibelza » 17 Fév 2023, 17:57

Betsamee a écrit:Quelle farce immense Tebas et le Barca :lol:

Les faits sont "prescrits" 3 ans apres, on parle de probable corruption d'arbitre :lol: quelle fumisterie, en tous cas ca explique pas mal de choses


3 ans de prescription alors que les éléments pouvant accréditer la corruption sont retrouvables 15 ans après. C'est une blague cette loi. Elle a été faite pour ne pas trop gêner.
Donnez-moi vos pauvres, vos exténués,
Envoyez-moi vos cohortes qui aspirent à vivre libres,
Les rebuts de vos rivages surpeuplés ;
Envoyez-les moi, les déshérités que la tempête m’apporte.
J’élève ma lumière et j’éclaire la porte d’or


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Messagepar Kenshi » 17 Fév 2023, 19:47

jarlandine, pas de reconversion, il fait ça en plus et il a prévenu qu'il pouvait reprendre un poste de coach à tout moment d'après son itw à l'équipe
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Messagepar spy » 17 Fév 2023, 22:56

Almeria vient se prendre un 6-2. Je ne sais pas quelle est la cote, mais je suis prêt à mettre tout mon épargne sur le retour de Luis Suarez l’année prochaine :lol:
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Messagepar randoulou » 17 Fév 2023, 23:23

Ils vont se taper Barca Villareal et Seville dans les prochains matches en plus
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Messagepar gigi » 18 Fév 2023, 00:32

Je sens qu’après la vague qatarie on va beaucoup aimer les footix saoudiens :tv:

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Messagepar spy » 18 Fév 2023, 20:34

Elle est lunaire sa passe :hein:

C’est ce que j’aurais dit si je n’étais pas un gigix
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Messagepar fourcroy » 01 Mar 2023, 11:16

jarlandine a écrit:Décès de Just Fontaine, une légende nous quitte, le gouffre entre cette génération et l' actuelle , rip Monsieur Fontaine :prosterne:

Une légende internationale. Ses 13 buts en une unique coupe du monde ne seront peut-être jamais égalés. Merci à vous.
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Messagepar ville » 01 Mar 2023, 14:41

fourcroy, au contraire, le record risque de vite tomber avec une coupe du monde à 76 équipes et 25 matchs pour aller en finale.
http://www.chamoisniortais.fr/
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ou pas...
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Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

Messagepar Jester » 01 Mar 2023, 15:24

et avec Kyky le génie français !
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“Nothing’s sad until it’s over, and then everything is.”
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Messagepar Dragan » 03 Mar 2023, 18:36

Information
«Je vis avec l'idée que la carrière de footballeur qui m'attendait s'est arrêtée à 22 ans»; YANN M'VILA Promis à un brillant avenir, l'ex-international français a vu ses plans lui échapper après une virée en boîte de nuit en 2012. Aujourd'hui joueur de l'Olympiakos à Athènes, il revient auprès de «Libé» sur son enfance difficile, son parcours et la dépression qu'il a traversée. INTERVIEW

A

ucun international tricolore n'aura jamais connu une ascension aussi fulgurante que celle de Yann M'Vila, étoile filante qui aura fait fantasmer à 20 ans les plus grands clubs d'Europe. Avant de brusquement plonger une nuit d'octobre 2012, quand cinq joueurs dont lui se sont offert un aller-retour express entre Le Havre et une boîte de nuit parisienne lors d'un rassemblement de l'équipe de France Espoirs entre deux matchs de barrage. Depuis lors, l'international tricolore aux 22 sélections marche à l'ombre : une vie d'homme et de joueur dans des clubs (Saint- Etienne, Rubin Kazan en Russie, Sunderland en Angleterre…) moins prestigieux que ceux qui lui étaient promis, tout en brillant à intervalles réguliers, en finale de Coupe de France sous le maillot stéphanois contre le Paris-SG en 2020 (0-1) par exemple, ou en Ligue des champions avec son club actuel, l'Olympiakos Le Pirée, la saison passée. Une trajectoire secrète - le natif d'Amiens, dans la Somme, s'exprimant peu - mais que l'on a toujours pressentie édifiante et cosmique : le destin d'un joueur de son niveau traversant des épreuves d'une intensité et d'une variété - on parle de sport mais aussi d'économie, de psychologie, d'éducation, du regard des autres - racontant tout le foot à haute altitude.

M'Vila, 32 ans aujourd'hui, avait des choses à raconter : mi-février, il s'est longuement posé dans un restaurant d'Athènes, s'exprimant avec une franchise absolue sur une vie à la fois commune et extraordinaire, deux jours avant d'emmener ses enfants skier à 1 h 30 de route puisqu'il était suspendu pour le match du week-end.

Une virée au ski, en pleine saison… J'ai l'autorisation du club et je ne skie pas, hein (sourire). J'ai quatre enfants, donc… Vous n'avez pas toujours… (Il coupe) Oui, il y a une époque où j'aurais fait autrement : la bringue, les copains, prendre l'avion et aller quelque part… Ou bien j'aurais emmené mes enfants à la plage là [il montre un banc de sable à une cinquantaine de mètres, ndlr]. Maintenant non. Ecoutez, j'ai eu deux enfants à 20 ans, j'étais titulaire chez les Bleus à la même époque… Après, tu grandis et tu vois les choses différemment. Aujourd'hui, dès que je peux faire quelque chose, c'est avec mes enfants et ma mère. Parce que votre mère n'est pas toujours passée avant les autres ? Bien entendu. Mais je savais aussi qu'elle serait toujours là quoi que je fasse.

Comment jugez-vous le Yann M'Vila des années 2010-2012, celui qui voyait s'ouvrir devant lui toutes les portes ? Le 16 août 2009, je rentre en jeu avec le Stade rennais à Nice pour mon tout premier match de Ligue 1. Dix mois plus tard, je suis dans les 30 [une liste élargie, réduite ensuite à 23 sans lui] partants pour disputer la Coupe du monde avec les Bleus. Dix mois ! Personne ne fait un bond pareil en dix mois. C'est allé beaucoup trop vite pour que je réalise. J'aurais dû plus me concentrer, me protéger aussi mais quand tu as dit ça… J'ai 20 ans, un jet privé affrété par un sponsor vient me chercher à Rennes pour m'emmener sur un shooting photo à Barcelone : normal. Tu te vois mesurer huit mètres de haut sur la boutique Nike des Champs-Elysées, comme Kylian Mbappé aujourd'hui : normal. Ce n'était même pas que je me voyais fort. J'avais juste l'impression de vivre la vie de tous les footballeurs. Et je ne me prenais pas la tête. Tous les footballeurs ne font pas huit mètres

de haut sur les Champs-Elysées… D'accord. Mais ils y sont plus ou moins préparés. J'ai connu la mère de Kylian Mbappé à

Rennes, elle était là pour Jirès Kembo Ekoko [le demi-frère de la star du Paris-SG] : grande dame, le CPE du collège allait la voir pour lui dire qui déconnait dans la classe et elle tombait sur l'élève. Elle m'a déjà engueulé. Moi, quand j'étais petit, on n'avait rien. Des boîtes de conserve données par des associations, ma mère qui m'envoie chez mes grands-parents pour récupérer une pièce de 20 francs. Avec mon grand frère et mes deux petites soeurs, on passait les samedis soir chez les grands-parents. J'en garde un souvenir extraordinaire. La chaleur de la famille, les sandwichs au Cousteron… Mais quand on repartait le dimanche chez ma mère avec une pièce de 10 francs pour nous, on la donnait à notre mère direct et on partait faire les courses chez Lidl pour acheter du Cola Freeway.

Quel est le problème ? Aucun. Vous pouvez venir chez moi là, tout de suite : il y a encore du Cola Freeway Lidl et mes enfants me ramènent du Cousteron quand ils viennent. J'achète encore la baguette chez Lidl parce que je préfère la baguette Lidl. Après, vers 14, 15 ans, le Stade rennais me verse un salaire : 292 euros par mois. Mon père a la procuration. Il prend tout : le salaire tombe le 6 du mois, il n'y a plus rien le 6. Donc, je vais

au distributeur le 5, juste avant minuit. J'attends cinq minutes et je le prends de vitesse. Vous lui en voulez ? J'ai vu des choses qui marquent. Un vendredi, la police est venue me chercher à l'école un peu avant midi pour m'emmener dans un foyer pour femmes battues, parce qu'ils venaient d'y mettre ma mère : le jour des frites, je suis parti avant (sourire). Je vais allumer la télé et entendre des trucs sur l'éducation, "frapper ses enfants, c'est mal, etc." Avec moi, oui, mon père était dur. A 6 ans, quand il me dit "mets tes crampons, on va courir une heure", j'ai intérêt à le faire. Mais quand j'arrive au centre de formation de Rennes à 14 ans, je suis toujours premier au test Vameval [test physique consistant à augmenter la vitesse par paliers, particulièrement redouté par les sportifs de haut niveau] alors que la plupart ne peuvent pas le terminer. Après oui, le foot n'était pas un loisir. J'avais un but et

j'avais faim. Vous pouvez tout m'enlever, mais pas mon mental. J'ai le mental et le caractère de ma mère. Sans ça, je ne suis pas là. Et si mon père n'est pas dur avec moi, je ne suis pas là non plus.

Vous en êtes où avec lui aujourd'hui ? Notre relation est bonne. Je l'aime et je lui ai pardonné. lll

lll

Le foyer ? Je n'ai jamais retrouvé une entraide pareille, à la fois sociale et psychologique. Tu arrives et les mamans qui sont là te donnent toutes quelque chose, de l'huile, un paquet de pâtes… Tout le monde dans le même bateau. Quand l'une d'elles partait parce qu'on lui avait trouvé un appartement, il y avait une fête pour lui permettre de… s'envoler, en quelque sorte. Derrière le foyer, il y avait une petite place à côté d'un cirque où je jouais au foot. C'est là que Gérard Bréant, scout [recruteur] à l'Amiens SC [en charge des U13], m'a vu et m'a demandé de venir. Peut-être que sans le foyer… Quand j'ai commencé à gagner beaucoup d'argent, je ne trouvais pas ça anormal pour autant. Là aussi, c'était le foot. Ça tombait, je ne savais pas jusqu'à quand, mais je n'allais laisser personne manquer de ce qui m'avait manqué à moi. Et j'ai fait venir ma famille à Rennes.

Quel regard vos entraîneurs portaient-ils sur vous ? Frédéric Antonetti [entraîneur à Rennes entre 2009 et 2013, actuellement en poste à Strasbourg] a été un deuxième père pour moi. Il m'a fait un calendrier : "Tiens, note tout ce que tu manges pendant une semaine." Je n'ai pas triché, ni en marquant n'importe quoi ni en changeant d'alimentation. Il a jeté un oeil et m'a dit : "Si je mange ça, je meurs." Et il m'a demandé de vivre chez lui. Comme j'étais avec ma famille, il m'a envoyé un cuisinier à demeure. Si je devais revenir en arrière et écouter un mec, c'est lui. Il disait toujours : "Tout part du terrain et revient au terrain." Parce que c'est toujours là que l'on te juge à la fin. Il avait raison.

Et qu'est-ce qu'il n'aimait pas chez vous ? Les distractions qui existent autour des joueurs.

Quand est-ce que les choses ont tourné ? Antonetti, Rennes, la Ligue 1, les Bleus… tout va bien. Le tournant, c'est l'Euro 2012. Durant le quart de finale perdu (0-2) devant la sélection

espagnole, je suis remplacé par Olivier Giroud. Je sors du terrain au plus court pour gagner du temps. Bon, je ne tape pas non plus dans la main du sélectionneur, Laurent Blanc. Aucun problème avec lui ni avec Giroud, qui est une crème. Mais il y a eu des histoires autour de ce match [concernant Samir Nasri et Jérémy Menez, notamment], on fait l'amalgame, on me convoque, on me sucre ma prime de match et on me fait redescendre en Espoirs. Des mecs qui ne tapent pas la main du coach, on voit ça tous les week-ends. Certains entraîneurs s'en foutent, d'autres te punissent en te disant "toi, ne fais pas le malin"… C'est du foot, ça arrive. Après, c'est vrai que je n'ai rien dit. Pourquoi ? Je sentais que je ne maîtrisais pas. J'avais peur que des choses m'échappent. Et je ne me voyais pas changer quoi que ce soit à la situation.

Quelques mois plus tard, la fameuse virée à cinq (1) a marqué, de fait, l'arrêt de votre carrière internationale. Aucun des autres joueurs n'ayant payé ce prix-là, n'avezvous pas ressenti une forme d'injustice ? Non.

Pourquoi ? Parce que je suis le plus ancien, le seul à avoir déjà des sélections en A : 22, dont 19 comme titulaire. Si je dis "personne ne part à Paris", personne ne bouge.

Donc, vous êtes éliminé parce que cinq joueurs ont fait une virée en boîte à Paris ? Je ne dis pas ça non plus. On fait l'aller-retour sur Paris dans la nuit de samedi à dimanche et on joue en Norvège le mardi. Là, il pleut, on joue sur un synthétique, ils nous mettent une pression d'enfer… Je ne pense pas qu'on perd parce que cinq joueurs ont fauté. Mais ils ont fauté quand même.

Si le résultat est différent, personne n'en parle.

Ce serait sorti quand même. Mais on aurait sans doute raconté une histoire différente. Tu peux construire un groupe en prenant ce genre d'initiative, par exemple. Quand j'étais au Rubin Kazan en Russie, une fois par mois, on privatisait un resto : on se fait un câlin, on sort le karaoké parce que les Russes adorent le karaoké et on passe à autre chose. C'est parfois là que tu adresses la parole à un mec pour la première fois. Pour en revenir à la virée de 2012, c'est vrai qu'on est jugé par rapport à ce qui s'est passé après. Mais c'est le jeu. Tu le connais

et tu assumes. Avant cette histoire, j'étais en contact avec Manchester City, qui m'avait demandé mon numéro de maillot. Ensuite… … On vous a vu autrement.

Ecoutez, j'adore le foot. A Athènes, je vais voir jouer les moins de 18 ans de l'Olympiakos parce que j'aime ça, comme j'aime regarder les matchs à la télé pour voir ce que font ceux qui jouent à mon poste - Rodri [milieu de terrain espagnol de Manchester City, l'un des meilleurs milieux du monde] cette semaine, tenez. Après l'histoire des Espoirs, j'ai joué au foot et la vie a continué. Pourtant, je vis avec l'idée que ma carrière, du moins celle qui m'attendait, s'est arrêtée à 22 ans. On m'a collé une étiquette impossible à enlever. Peu ont essayé d'apprendre à me connaître pour savoir si elle était justifiée ou non.

C'est un peu dur… Vous savez quoi ? J'ai quitté Rennes pour le Rubin Kazan parce que les Russes proposaient 12 millions d'euros de transfert à mon club formateur, alors que les Queens Park Rangers en mettaient 10. Moi, je gagnais plus à Londres et la Premier League m'attirait. Mais le Stade rennais a fait l'homme et le joueur que je suis, mon deuxième fils est né à Rennes et c'est le club qu'il soutient encore aujourd'hui. On m'a aussi raconté que l'entraîneur qui m'avait fait venir à Kazan, Kurban Berdyev, a mis 2 millions de sa poche. Je voulais juste jouer au foot.

Pourquoi est-ce que ça a mal tourné ? Le successeur de Berdyev [Rinat Bilyaletdinov] m'a sorti de l'équipe et Kazan m'a prêté à l'Inter Milan, où je ne jouais jamais non plus. Je me souviens d'une semaine internationale [dévolue aux sélections, où de nombreux joueurs quittent le club pour revenir dans leur pays] alors que l'équipe est coachée par Walter Mazzarri : je fais des séances de folie, il le voit et me le dit. Derrière, on joue Naples. Mazzarri me convoque : "Voilà, au milieu, ils sont petits à Naples, donc je vais aussi mettre des petits." Non mais vous vous rendez compte ? Et c'est Gary Medel qui joue à ma place, un international chilien qui vient de faire un aller-retour en Amérique du Sud pour jouer avec sa sélection. Roberto Mancini [actuel sélectionneur de l'Italie] lui succède, celui-là même qui était en poste à Manchester City quand ils en étaient à me demander mon numéro de maillot. Il me le rappelle. Bon. Le mardi, Mancini prend son onze prévu pour débuter le match du weekend

suivant et travaille avec eux à part. Les autres font des toros [un exercice de conservation de balle plutôt récréatif] à côté toute la semaine. Moi, je fais les toros et certains joueurs qui s'entraînent avec moi ont 16 ans : un manque de respect. Je craque : on casse le contrat, vous ne me devez rien. Et comme j'appartiens encore à Kazan qui ne veut pas me reprendre, je n'ai plus de salaire. Je ne suis plus joueur de foot. Je ne suis plus rien.

Vous ne vous êtes pas entretenu physi - quement ? Non. Je suis rentré à Paris. J'ai pris 8 kilos. Si c'était à refaire… (Il coupe) Je fermerais ma gueule. Mais j'étais en colère.

Qui vous a sorti de là ? Mes avocats. Ils m'ont trouvé Suite page 18

Suite de la page 17

une porte de sortie au bout de quelques mois à Sunderland, en Angleterre. Je suis arrivé en surpoids. On m'avait dit : tu verras, la Premier League, il n'y a rien de mieux. Je répondais ouais, ouais… Et c'était ? Magique. En Angleterre, le foot, c'est la joie de vivre. Sunderland jouait pour une place comprise entre la 15e et la 20e mais en réalité, tu disputes la Ligue des champions tous les jours, avec les gens qui t'applaudissent quand tu prends une raclée contre une grosse équipe. Les pelouses, les fans… Un jour, dans le derby du Tyne and Wear [un comté du nord-est de l'Angleterre], on met 3-0 à Newcastle [le 25 octobre 2015], ce qui est très important pour les supporteurs tant la rivalité est forte entre les deux clubs. Sur le troisième but, les fans descendent sur la pelouse, nous embrassent. Mais le match n'est pas terminé. Alors, les gens sont remontés en tribune et se sont rassis sur leur siège. Il n'y a que là-bas que tu vois ça.

Ils m'avaient écrit une chanson ! Le club voulait me garder. Je signe un pré-contrat et je m'en remets aux dirigeants pour qu'ils discutent avec Kazan, auquel j'appartiens toujours. Quelques jours plus tard, j'apprends qu'ils font venir Didier Ndong, qui joue à mon poste, depuis Lorient pour 17 millions d'euros. Je ne vais pas mentir : je l'ai très, très mal pris. J'étais venu à Londres pour signer avec eux le dernier jour du mercato, j'avais confiance en ce qu'on m'avait raconté. Encore aujourd'hui, la plupart des gens qui me suivent sur Instagram sont des fans du club de Sunderland. J'avais trouvé ma place.

Financièrement… (Il coupe) Rien à voir. Quand je retourne à Kazan en 2016, les dirigeants me font le plus gros contrat qu'il m'ait jamais été donné de signer [autour de 6 millions par an selon la presse de

l'époque, avec une grosse prime à la signature]. L'argent ne fait pas le bonheur, j'en parle en connaissance de cause : c'est à ce moment-là que je plonge dans une profonde dépression. Comment s'est-elle manifestée ? Par des crises d'angoisse. Il y avait un contexte aussi : l'éloignement, la solitude, l'impression que l'étiquette qu'on m'a collée ne s'effacera jamais… J'angoissais aussi de tout perdre. Matériellement, mais aussi la possibilité de

pratiquer le sport auquel j'ai dévoué ma vie. Je me suis réveillé un matin en tremblant. Je croyais que j'allais mourir. Je suis allé sur Internet et j'ai vu qu'en fait, on ne mourrait pas comme ça, ce qui m'a un peu rassuré. Je suis sorti prendre l'air mais ça n'est pas passé. Comment avez-vous fait face ? Le médecin du club m'a fait des piqûres dans les fesses tous les soirs. Bon… la dépendance rentre dans ta tête, elle peut t'emmener vers autre chose type Lexomil, Xanax… Avant les matchs, j'avais envie de vomir. Et sur le terrain : nickel.

Rien ? Rien. Du coup, j'avais peur que l'entraînement se termine. Quand je sentais que ça tirait vers la fin, j'appréhendais. Mes enfants ou ma

mère avaient aussi le pouvoir de me sortir de là. J'ai ressenti le besoin de me renfermer sur moi-même. Ça m'a aidé. Les joueurs de foot sont comme tout le monde alors qu'ils ne vivent pas les mêmes situations que les autres. J'ai lu récemment un livre qui parlait de ça, Football et dépression, dossier classé sans suite (2), écrit par Ibra Ndaw, un joueur amateur. Tout ce qu'il écrit, je l'ai vécu. A 14 ans, tu n'as plus d'amis, tu es à sept par classe si tu choisis comme moi la voie du BEP ou même tout seul si tu prends la filière S… La vie sociale, tu ne la connais pas. On te dit : "Attention aux réseaux sociaux… attention à l'entourage… attention ci…" mais en fait, on ne te parle pas. Certains passent quatre ans en centre de formation pour se faire jeter à 18 ans et ils se retrouvent à porter des palettes. Je suis convaincu que c'est cette fragilité-là qui m'a rattrapé en 2016.

Malgré des centaines de matchs en pro ?

Oui. Parce que j'aurais pu me faire jeter comme eux. En formation, quelle liberté tu as ? Tu ne vois ni tes parents, ni tes frères, ni personne… La liberté d'un joueur de foot, franchement… Même sur les réseaux sociaux, un joueur n'est pas libre. Il ne peut pas parler de religion, de politique… même pas d'arbitrage (sourire), tenez. En France, tu ne peux pas parler. En 2018, Jean-Louis Gasset m'appelle pour que je vienne relancer l'AS Saint- Etienne : je lui dois deux magnifiques années en équipe de France [Gasset était l'adjoint du sélectionneur Laurent Blanc entre 2010 et 2012], j'accepte. Un an plus tard, en répondant à une question que l'on me pose, je lâche

: "Si Gasset s'en va, je m'en vais." Je m'exprimais par rapport à une fidélité ancienne. Je n'avais rien contre un éventuel successeur. Je n'exigeais aucun droit de regard. Mais on l'a vu comme ça.

Comment avez-vous vécu ce retour en Ligue 1 ? Quand Gasset te parle, ça sonne vrai. Il va chercher l'homme avant le joueur et je n'ai jamais, jamais vu le foot autrement. Il m'a déjà chopé devant tout le monde : quand il pousse une gueulante, tu te dis chaque seconde qui passe que ça doit être la dernière (sourire). Certains joueurs sont différents, bonjour-bonsoir, chacun fait son truc, etc. Mais moi, je dois croire à quelque chose qui me protège, où tu ne te demandes pas quand tu vas prendre un couteau dans le dos. Il me faut un écho, de… l'électricité. A Saint-Etienne, j'ai joué un match avec deux déchirures à la même cuisse parce que Gasset me l'avait demandé. Dans le foot, on est tous différents. Neymar se nourrit des

sifflets, des fautes, de tout ce qui va contre lui : à la limite, si tu veux le contenir un peu, dis-lui

qu'il est trop fort. Sincèrement, je ne sais pas si j'ai besoin d'un truc paternel. Mais je dois savoir que l'entraîneur me voit et vivre avec l'idée que je dois lui rendre quelque chose.

Et le regard des autres ? J'étais jeune et j'ai profité. Aller en boîte, sympathiser avec la table d'à côté et leur mettre 10 000 euros de bouteilles, filer ma carte bleue à des proches… des bêtises oui, mais j'ai vécu, et il fallait sans doute en passer par là pour voir les choses différemment ensuite. Et j'ai aussi rencontré quelqu'un de spécial, qui a réussi à me canaliser. Vous savez, même la virée au Havre, elle fait partie du tableau. Si ça n'était pas arrivé, j'aurais pu faire la même connerie à Chelsea. Et même en faire d'autres. Après, j'ai toujours assumé. Et passer dix ans là-dessus, c'est beaucoup quand même.

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Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

Messagepar randoulou » 03 Mar 2023, 19:10

Touchante son itw
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Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

Messagepar Lordi0m » 03 Mar 2023, 20:47

Franchement intéressant comme interview.
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Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

Messagepar randoulou » 07 Mar 2023, 12:59

Le coach d'Angers :shock:
Il fait jouer son joueur qui a admis avoir touché une femme et sort à son groupe "on a déjà tous fait ça" pour justifier sa présence :shock:
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Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

Messagepar aristote2 » 07 Mar 2023, 13:59

Si on ne peut plus toucher une femme... :menes:
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