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Jacques Cardoze en partance pour l’OM : «Je réalise un rêve de gosse»
Après trois saisons, le présentateur de « Complément d’enquête » quitte France Télévisions et rejoint le club de football phocéen en tant que directeur de la communication. Il nous explique son choix
Il avait créé la surprise en remplaçant Thomas Sotto à la présentation de « Complément d’enquête », il y a deux ans. Cette fois, Jacques Cardoze change carrément de vie ! Le 15 juin, il rejoindra le club de l’OM, présidé par Pablo Longoria. Pas sur le terrain. Du moins, pas avec des crampons. Son poste, tout aussi stratégique, sera derrière un micro : à 51 ans, il endosse le maillot de directeur de la communication dans une ville qu’il connaît déjà. De 1997 à 1999, le fils de Michel Cardoze a été correspondant pour France Télévisions à Marseille. Mais ça, c’était sa vie d’avant.
Vous quittez vraiment « Complément d’enquête » à la fin de la saison ?
JACQUES CARDOZE. Absolument. Mais je pars le cœur lourd. « Complément d’enquête », c’est une émission qui m’est chère. D’autant plus que c’est Benoît Duquesne qui m’a fait débuter à France 2. Il m’avait parlé de ce projet avant de le lancer. C’est la synthèse de tout ce que j’aime dans ce métier, de l’investigation et de l’analyse. Cela permet de donner de la hauteur, en interviewant des philosophes ou de sociologues, des observateurs de la vie. Nous avons également les moyens de bien travailler, avec une équipe de neuf enquêteurs. Je suis heureux de ce que je vais trouver et triste de ce que je perds.
Votre choix de prendre la communication de l’Olympique de Marseille en a surpris plus d’un ?
Pas mon père, qui m’a bien reconnu dans ce choix. Mais je peux comprendre que ça en étonne plus d’un. C’est un choix transgressif. J’assume. C’est une nouvelle vie. J’aime le risque et les défis. Ça fait 35 ans que je suis journaliste. France Télévisions m’a tout donné. À part peut-être présenter le 20 heures, mais ma chance est passée. Rejoindre l’OM, ce n’est pas le choix du confort. Je réalise un rêve de gosse.
Vous étiez supporter de l’OM ?
Regardez mes anciens tweets ! Le foot, c’est une vraie passion. Mon fils dit que je ne suis pas fan de foot, mais fan de l’OM. J’ai cette flamme depuis l’adolescence.
Comment s’est négocié votre recrutement en coulisses ?
J’étais demandeur. En janvier, quand j’ai vu mon club de cœur qui tournait mal, avec l’invasion de la Commanderie, j’ai eu envie de m’en rapprocher. Pour ça, j’ai eu neuf entretiens. Quatre en France, y compris avec Pablo Longoria (Le président, NDLR). Et cinq aux Etats-Unis, dont un avec Frank McCourt (NDLR : promoteur immobilier et propriétaire de l’OM) pour qui j’ai une admiration en tant que bâtisseur. Pendant cette période, ils ont bien fait attention à éplucher mon comportement sur les réseaux sociaux. Comme l’ont fait les supporters, qui ont notamment retrouvé un message de soutien à Gignac il y a une dizaine d’années.
Votre nouveau job ressemble à une couverture pour mieux enquêter sur le club ?
(Rires). Pas du tout. Je suis quelqu’un d’entier. Je deviens un grand protecteur du club, de l’équipe, de l’équipe dirigeante. Pablo Longoria est une chance pour l’OM.
Des appréhensions ?
Pas vraiment, même si je dors très peu depuis 3 mois. L’OM est un lieu plus agité que le service public. J’ai l’impression que les supporters sont très contents de mon arrivée, qu’ils m’apprécient. J’ai envie de compter dans ce club. La victoire se gagne sur le terrain, mais aussi en dehors. L’OM doit revenir dans les trois premiers du championnat pour jouer des coupes d’Europe.
Est-ce que la crise sanitaire a pesé dans votre décision ?
Laurent Guimier (NDLR : patron de l’information de France Télévisions) m’a posé la même question. Il n’a pas compris mon choix et m’a dit que j’étais une icône de France 2. Après, c’est vrai que j’ai eu le temps de me regarder dans un miroir. J’avais envie de reconversion. C’est une chance.
Qui voyez-vous pour reprendre la présentation de « Complément d’enquête » ?
J’ai un nom en tête. Mais que je garde pour moi. Plusieurs journalistes ont candidaté (NDLR : dont Arnaud Comte et Tristan Waleckx, selon nos informations). Ils auront l’embarras du choix.