[Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

Actualité, matchs, Olympique de Marseille, Ligue 1, championnats étrangers et football en général, c'est ici que ça se passe !

Modérateur: Modérateurs

Retourner vers Foot masculin



Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar Fennec » 26 Fév 2015, 10:39

Oui, c'est la FFF qui nous rétrograde à l'issue de la saison 93-94. L'UEFA qui nous avait exclu des compétitions européennes l'année précédente nous laisse jouer la Coupe UEFA.
La médiocrité commence là où les passions meurent.
Avatar de l’utilisateur
Fennec
coupé grandes oreilles
coupé grandes oreilles
 
Messages: 33974
Enregistré le: 08 Avr 2009, 17:13
Localisation: RP

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar dlb1664 » 26 Fév 2015, 10:41

En effet c'est bien ça :

Information
Le 10 février 1994, le président de l'OM Bernard Tapie est mis en examen pour corruption et subornation des témoins Boro Primorac et Jean-Jacques Eydelie, puis Jacques Mellick 3. Le 22 avril l'Olympique de Marseille, second du championnat de D1 en 1993-1994, est rétrogradé en deuxième division par la FFF, qui retire sa licence de dirigeant à Bernard Tapie. Le club garde le droit de disputer la Coupe UEFA 1994-1995.

L'OM, déjà endetté à hauteur de 407 millions de Francs en 1993 (contre 105 millions de Francs à l'arrivée de M. Tapie), ne s'en remettra pas, se retrouvant du jour au lendemain avec des salaires de joueurs de Division 1 qui continuent d'être dus (les contrats sont conclus généralement sur plusieurs années) et des recettes, en particulier de télévision, en très fort recul du fait de se trouver en 2e division. Le club est contraint de déposer le bilan dans les mois qui suivent.

Le club parvient, malgré une interdiction de recruter des joueurs sous contrat (c'est-à-dire dans l'obligation de ne recruter que des joueurs sans club), à remporter le championnat de Ligue 2, mais la DNCG lui interdit de remonter en Ligue 1 étant donné l'état de ses finances. Il est repris par Robert-Louis Dreyfus en 1996 et remonte en Division 1 pour la saison 1996-1997.
ImageImage
Si l'homme est l’œuvre de dieu, alors les religions sont celles du diable.
Avatar de l’utilisateur
dlb1664
Des seins animés addict
Des seins animés addict
 
Messages: 41571
Enregistré le: 17 Juin 2005, 14:05
Localisation: Jura Sick Park

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar Tahiice » 26 Fév 2015, 10:51

On a marqué l'histoire de la ligue 2 en remontant en ligue 1 deux ans de suite, et on a même failli être champions les deux fois .
"On a tous le droit à une deuxième vie, elle commence le jour ou on s'aperçoit qu'on en a qu'une"
Avatar de l’utilisateur
Tahiice
Habituel
Habituel
 
Messages: 8184
Enregistré le: 23 Jan 2007, 18:16

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar gaby » 26 Fév 2015, 10:54

dlb1664, ça reste du Wikipédia ^^

Moi j'ai ça:
Information
L’apartheid européen de Marseille en 1993-1994 n’est que le début de la fin, car la DNCG rétrograde club provençal en D2 pour la saison 1994-1995, malgré sa place de dauphin du championnat 1994. L’exode massif sera terrible, seul Fabien Barthez restant en D2 avec le club. Mais le grand espoir français au poste de gardien de but, pour ne pas hypothéquer ses chances de jouer la Coupe du Monde 1998, rejoindra sagement l’AS Monaco en 1995.

[...]

Edouard Balladur, via un autre de ses Ministres, Nicolas Sarkozy (ministre du Budget), va épargner l’OM qui risque d’être réduite en charpie sur le plan financier sans aide du pouvoir. Un moratoire de trois ans est accordé au club provençal pour éponger sa dette de 123 millions de francs, qui risque d’asphyxier un club déjà proche de l’agonie en 1981 à l’époque des Minots.


La version Wikipédia est confuse puisqu'elle parte d'un trou financier également. Ce qui rejoindrait le fait que ce soit la raison première de la rétrogradation du club.

D'ailleurs, l'OM avait été interdit de recrutement par la DNCG la saison suivante.
Avatar de l’utilisateur
gaby
Floodeur pro
Floodeur pro
 
Messages: 36007
Enregistré le: 12 Mai 2018, 21:31

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar dlb1664 » 26 Fév 2015, 10:58

gaby, y'a rien de confus, la FFF rétrograde l'OM suite à l'affaire VA-OM, et la DNCG rétrograde l'OM en 1995 pour ses dettes.
ImageImage
Si l'homme est l’œuvre de dieu, alors les religions sont celles du diable.
Avatar de l’utilisateur
dlb1664
Des seins animés addict
Des seins animés addict
 
Messages: 41571
Enregistré le: 17 Juin 2005, 14:05
Localisation: Jura Sick Park

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar Jester » 26 Fév 2015, 11:00

C'est bien la FFF qui nous rétrograde pour l'affaire. La DNCG nous empêchant l'accession en L1 malgré notre titre. Rétrogradation de ce fait. Normal vu 'écart entre les entrées et sorties prévues mais pas pour la L2 malgré nos efforts.
“Sometimes, the only choices you have are bad ones, but you still have to choose.”
“Nothing’s sad until it’s over, and then everything is.”
Image
Avatar de l’utilisateur
Jester
Fast Reply
Fast Reply
 
Messages: 85622
Enregistré le: 13 Jan 2002, 04:12
Localisation: Dans mon TARDIS

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar gaby » 26 Fév 2015, 11:08

Je n'ai pas cette version, et celle que j'ai avait également été reprise dans un reportage sur Tapie diffusé il y a plusieurs années.

Je me méfie de Wikipédia, et encore plus de certains témoignages. Quoi qu'il en soit, si jamais c'était la FFF qui avait rétrogradé l'OM, elle avait dû acter sa décision en tenant compte du gouffre abyssal dans les finances du club que la DNCG n'aurait pas toléré pour continuer en L1.

Quand l'OM débute en L2, il est interdit de recrutement et bénéficie d'un moratoire de 3 ans pour combler ces dettes. Le club dépose le bilan et est à deux doigts de disparaître.
Avatar de l’utilisateur
gaby
Floodeur pro
Floodeur pro
 
Messages: 36007
Enregistré le: 12 Mai 2018, 21:31

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar Betsamee » 26 Fév 2015, 11:25

gaby, tu crie a l'obscurantisme mais tu verse dans le revisionnisme la.

La premiere retrogadation est due a l'affaire VA-OM, et ce sont les consequences de cette affaire qui detruisent les finances du club.
"Mieux vaut consacrer son intelligence à des conneries, que sa connerie à des trucs intelligents"@ un mec bien!
Avatar de l’utilisateur
Betsamee
Jean jacte debout
Jean jacte debout
 
Messages: 69376
Enregistré le: 05 Jan 2003, 13:45
Localisation: Somewhere

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar gaby » 26 Fév 2015, 11:35

Betsamee, j'ai demandé plus d'informations au rédacteur.

Je vous publie l'article en entier. C'est un mec qui rédige régulièrement sur BeinYZ. J'accorde beaucoup de crédit à ce qu'il dit parce qu'il a des références historiques très pointues.
D'ailleurs, pour les amateurs de cyclisme (fennec, Fidel...), je vous invite à lire ces publications.

Spoiler: montrer
OM – AEK Athènes, le match qui n’a jamais eu lieu


En 1993-1994, la Ligue des Champions a lieu sans son tenant du titre, l’Olympique Marseille. Puni par l’UEFA après l’affaire OM – VA, le club phocéen est donc suspendu de compétition européennes mais également internationales. Son dauphin de la finale bavaroise, l’AC Milan de Fabio Capello, va le remplacer en Supercoupe d’Europe face à Parme, en Coupe Intercontinentale face au Sao Paulo FC avant de lui succéder en C1 en surclassant la Dream Team catalane de Johan Cruyff, le FC Barcelone dans une finale à Athènes, ville que l’OM aurait pu voir deux fois en cas de participation à la Ligue des Champions 1993-1994 : au premier tour de la compétition face au champion de Grèce, l’AEK Athènes, puis en finale au printemps 1994, mais le rêve vira au cauchemar durant l’été 1993.

Mercredi 26 mai 1993, en Bavière, stade Olympique de Münich. Sous la célèbre toile d’araignée imaginée par l’architecte Frei Otto pour les Jeux Olympiques d’été de 1972 ? l’OM atteint le pinacle du football européen en battant le Milan AC de Fabio Capello (1-0), pour ce qui sera le dernier match professionnel de Marco Van Basten. Sur un corner d’Abedi Pelé, son virtuose ghanéen, Basile Boli venge le souvenir douloureux de Bari en dominant Frank Rijkaard dans les airs.

Après leur légendaire joute en quart de finale de la Coupe des Champions 1991, Marseillais et Milanais s’offrent une revanche dans une finale de rêve, alors que l’édition 1992 avait sacré la troisième force du Vieux Continent, la Dream Team barcelonaise de Johan Cruyff. Lauréat face à la Sampdoria Gênes à Wembley, le Barça sortait enfin de l’ombre du Real Madrid, six fois champion d’Europe et recordman des trophées devant Liverpool et l’AC Milan (quatre fois vainqueurs de la C1).

En 1991-1992, l’ogre catalan profite de l’échec phocéen face au Sparta Prague au deuxième tour, et du Scudetto perdu par l’AC Milan face à la Sampdoria de Gianluca Vialli.

Contrairement aux éditions 1989-1990 et 1990-1991 où il participait comme tenant du titre à défaut d’avoir remporté le Scudetto (propriété de l’Inter de Lothar Mätthaus en 1989 puis du Napoli de Diego Maradona en 1990), le club lombard est suspendu de toute compétition européenne après les incidents du Vélodrome en mars 1991 (Baresi et ses coéquipiers avaient quitté la pelouse marseillaise avant la fin du match retour, l’UEFA appliquant ensuite la loi du talion envers Milan pour la saison européenne 1991-1992). Avec son nouvel entraîneur Fabio Capello, le Milan AC se transforme en bulldozer et gagne le Scudetto 1991-1992 en restant invaincu, avec 22 victoires et 12 nuls en 34 matches. Les Rossoneri sont au paroxysme de leur domination, ils resteront invincibles jusqu’en mars 1993 contre Parme, soit 58 matches de Serie A sans mordre la poussière.

Favori suprême de l’édition 1993 malgré le FC Barcelone et l’Olympique Marseille, le club de Silvio Berlusconi se voit déjà débarrassé de la Dream Team catalane pour les phases de poules … Comme l’OM un an plus tôt face au Sparta Prague, l’automne est fatal aux Blaugrana de Johan Cruyff, qui se font piéger au Nou Camp par l’épouvantail russe du CSKA Moscou.

Tombant dans deux poules séparées, orphelins des tenants du titre du Barça, l’OM et l’AC Milan sont programmés pour se retrouver en finale le 26 mai 1993 à Münich. C’est ce qui arrive, mais le parcours des Lombards et des Phocéens n’a pas grand-chose en commun. L’hégémonique club italien, tel un rouleau-compresseur, impose violemment sa férule au FC Porto, à l’IFK Göteborg puis au PSV Eindhoven de Romario : 6 victoires en 6 matches de poules, plus 4 victoires au premier tour et deuxième tour éliminatoires … Avec 10 victoires en 10 matches, 23 buts marqués pour un 1 seul but encaissé (exploit du lutin brésilien Romario), l’AC Milan fait figure de Goliath invincible, de colosse indéboulonnable tutoyant la perfection avec sa myriade de stars et ses statistiques stratosphériques qui lui attirent tous les superlatifs. Cannibalisant l’Italie comme l’Europe du football, le Milan de Capello semble intouchable, après avoir atteint son climax en terme de qualité de jeu et de résultats.

En face, le David marseillais, orphelin de Chris Waddle, Jean-Pierre Papin et Carlos Mozer partis respectivement à Sheffield Wednesday, à l’AC Milan et au Benfica Lisbonne, atteint péniblement la finale dans un groupe composé des Glasgow Rangers, du FC Bruges et du CSKA Moscou.

Dominant de peu le club écossais au classement final après deux matches nuls en confrontation directe (2-2 à Ibrox Park, 1-1 au Vélodrome), l’OM atteint presque son Graal, deux ans après Bari.

Les recrues marseillaises de l’été 1992 sont d’un renfort précieux pour le noyau dur de Raymond Goethals. Le gardien de but Fabien Barthez (Toulouse), le défenseur Marcel Desailly (Nantes), les attaquants Rudi Völler (AS Rome) et Alen Boksic (Cannes) s’intègrent parfaitement au groupe composé de Pascal Olmeta, Manuel Amoros, Jocelyn Angloma, Eric Di Meco, Basile Boli, Bernard Casoni, Franck Sauzée, Abedi Ayew Pelé.

La finale de Münich est une apothéose, une délivrance, une acmé émotionnelle. Après 37 ans d’échecs, la France décroche enfin son billet pour l’Eldorado, la victoire dans cette C1 qu’elle a créé sur une idée des journalistes de L’Equipe, Jacques Ferran et Gabriel Hanot. En face, sous le maillot rossonero, Jean-Pierre Papin, entré en cours de match en lieu et place de Roberto Donadoni aux côtés de Marco Van Basten Daniele Massaro, revit lui le cauchemar de la défaite de Bari, contre la plupart de ses anciens coéquipiers. Bernard Tapie est porté en triomphe par ses joueurs sur la pelouse de Münich, comme l’avait été Silvio Berlusconi en mai 1989 sur la pelouse du Nou Camp de Barcelone, théâtre du retour en grâce de l’AC Milan face au Steaua Bucarest (4-0).

Tout réussit à Tapie en ce printemps 1993, lui qui a sauvé son siège de député des Bouches-du-Rhône malgré la Berezina socialiste face à la droite républicaine, qui reprend l’Assemblée Nationale après un véritable raz-de-marée électoral aux élections législatives.

Longtemps restée utopique, l’accession d’un club française au gotha européen est concrétisée par l’OM après cette prouesse titanesque face au redoutable club milanais. Marseille rejoint donc des clubs mythiques du football européen ayant inscrit les uns après les autres leurs noms en lettres d’or au palmarès de la plus prestigieuse compétition continentale : Real Madrid (1956), Benfica Lisbonne (1961), Milan AC (1963), Inter Milan (1964), Manchester United (1968), Ajax Amsterdam (1971), Bayern Münich (1974), Liverpool (1977), Juventus Turin (1985), FC Porto (1987) et FC Barcelone (1992).

Trois jours après ce 26 mai 1993 inoubliable en Bavière, Marseille s’offre la cerise sur le gâteau dans un duel au sommet pour la victoire en Championnat de France. Au stade Vélodrome, dans une ambiance exceptionnelle, le club phocéen s’offre le rival parisien. Ouvrant le score, le PSG est renversé par la volonté marseillaise, notamment un but de légende de Basile Boli (encore de la tête, trois jours après le sommet de Münich …).

Mais l’OM, club le plus aimé de l’Hexagone avec ce cinquième titre national consécutif (1989, 1990, 1991, 1992, 1993) soit mieux que la série des Verts de Saint-Etienne (1967, 1968, 1969, 1979), va tomber de son piédestal.

Car avant les deux succès de Münich face au Milan AC de Fabio Capello et du stade Vélodrome face au PSG d’Artur Jorge, le club phocéen a franchi le Rubicon, remportant une victoire à la Pyrrhus le dimanche 20 mai 1993 contre Valenciennes Anzin, au stade Nungesser, du nom de cet as aérien mythique de la Première Guerre Mondiale.

Bernard Tapie, monté très haut dans le ciel de la France, va se noyer dans la mer Egée, et ne verra jamais Athènes et l’AEK en septembre 1993 pour défendre le trophée conquis en Bavière. Tel Icare, Tapie a voulu approcher de trop près le Soleil : non content d’avoir conquis le monde des affaires, racheté Adidas en juillet 1990, gagné deux fois le Tour de France cycliste avec Bernard Hinault (1985, ainsi que le Giro en Italie) puis Greg LeMond (1986), acheté le yacht luxueux Phocéa, frôlé le transfert à sensation de Diego Maradona en juin 1989, été nommé Ministre de la Ville depuis avril 1992 dans le gouvernement socialiste de Pierre Bérégovoy, l’homme d’affaires, dont le modèle est Silvio Berlusconi, va tomber du Capitole à la Roche Tarpéienne. Devenu machiavélique à force d’évoluer dans les hautes sphères d’influence, le Faust s’est rapproché du Mephistopheles qu’incarne le Cavaliere italien, Silvio Berlusconi. Ce n’est pas l’usure du pouvoir qui causera la chute de Bernard Tapie, mais son péché d’orgueil. Vitrine médiatique comme pour Berlusconi en 1994 avant son entrée en politique comme président du Conseil italien, le football va causer la perte de l’extraverti homme d’affaires français. L’OM aura été son plus bel atout médiatique mais également son talon d’Achille, avant que tous ses soutiens le lâchent progressivement. Comme Icare, Tapie a voulu monter trop haut, trop vite, lui avait été entraîné dans une spirale positive fulgurante, gravissant l’une après l’autre les marches de l’échelle de la gloire à une vitesse foudroyante.

Alchimiste des succès du club phocéen depuis son arrivée en 1986, où il a fait venir des joueurs du calibre de Papin, Cantona, Förster, Tigana, Giresse, Waddle, Mozer, Stojkovic, Francescoli, Klaus Allofs, Boli, Völler, Deschamps, Sauzée et autres Desailly, des entraîneurs de la renommée de Raymond Goethals et Franz Beckenbauer (qu’il a épuisé par son ingérence, comme avec le directeur sportif cycliste Paul Koechli en 1985 et 1986), le président Bernard Tapie va s’enfoncer de Charybde en Scylla.

C’est un défenseur de VA, Jacques Glassmann, qui va sonner le tocsin pour les Marseillais, en révélant une affaire de corruption qui concerne aussi deux de ses coéquipiers du club nordiste, Christophe Robert et Jorge Burruchaga, coéquipier du Pibe del Oro Diego Maradona en sélection argentine. En effet, on a retrouvé la somme de 250 000 francs dans le jardin de la tante de Christophe Robert le 24 juin.

Le club de Valenciennes est proche de Jean-Louis Borloo, maire de la ville depuis 1989, président du club entre 1986 et 1991, et surtout avocat de Bernard Tapie. La consanguinité des liens entre OM et VA éclate soudain au grand jour. Le juge Bernard Beffy et le procureur de la République Eric de Montgolfier sont chargés du dossier dans cette affaire présumée de corruption sportive, déjà vue dans le football à divers niveaux (Totonero italien de 1980, paris clandestins au Milan AC, affaires de matches arrangés du Standard Liège et d’Anderlecht).

L’entraîneur du CSKA Moscou, Guennadi Kostiliev, dont le club a été battu 6-0 par l’OM en Coupe d’Europe, alimente les rumeurs de corruption à l’encontre des nouveaux champions d’Europe, avec un appel téléphonique anonyme lui enjoignant de laisser filer le match en contrepartie d’une énorme somme d’argent, et du thé frelaté. Les boissons des joueurs moscovites auraient été trafiquées.

Dans le passé, le club polonais de Lech Poznan, ou le Stade Rennais, affirment avoir été victimes de jus d’orange drogués dans des hôtels de Marseille avant d’affronter l’OM.

Marseille aurait versé plus de 311 000 francs à une banque bruxelloise, via un compte suisse, somme retirée par un intermédiaire belge pour financer la victoire phocéenne contre le FC Bruges (1-0), match décisif pour se qualifier pour la grande finale européenne contre le Milan AC.

Après les aveux de Jean-Jacques Eydelie dans le bureau du juge Bernard Beffy, beaucoup d’informations vont circuler, alors que l’affaire s’est politisée, avec une déclaration du porte-parole du Parti Socialiste, Jean Glavany, évoquant une jalousie face à la réussite insolente de Bernard Tapie.

La justice sportive et ses différentes instances (FIFA, UEFA) ne va pas tomber à sonner le glas des espoirs de l’OM de rester sur le toit du Vieux Continent, alors que la France peine à se remettre de l’euphorie née du triomphe de Münich.

Marseille, incrédule, pense d’abord à un complot venu de Paris, ville du rival honni du PSG, le club de Canal + qui a supplanté l’AS Monaco d’Arsène Wenger comme dauphin en cette saison 1992-1993.

La rumeur d’un complot parisien pour récupérer le titre de champion de France 1993 et le précieux sésame pour la C1 se transforme en amalgame sur le Vieux Port.

Depuis la Suisse, l’UEFA informe la FFF qu’elle lui donne un délai jusqu’au 30 août pour désigner un éventuel remplaçant à l’OM pour la Ligue des Champions 1993-1994. Le camouflet serait terrible pour l’OM, qui trouve un allié objectif en la personne de Jean-Fournet Fayard, le président de la FFF, qui ne souhaite absolument pas ouvrir la boîte de Pandore du football français, et souhaite adopter la position de Ponce Pilate, en restant au-dessus du panier de crabes. Celle-ci s’ouvrira comme un diable avec OM – VA puis le coup de poignard bulgare signé Emil Kostadinov, revenant tel un boomerang en pleine face du président Fournet-Fayard entre juillet et novembre 1993. L’affaire VA – OM va porter une première banderille au football français après les agapes münichoises, avant que la Bulgarie ne crucifie la France pour porter l’estocade au football hexagonal, plongeant la France du football dans les ténèbres. Il faudra attendre 1998 et un Messie nommé Zinédine Zidane pour l’en sortir.

Un mois avant le terrible France – Bulgarie du 17 novembre 1993, alors que Hristo Stoïtchkov dînait paisiblement dans un restaurant de Barcelone avec des coéquipiers blaugranas, un serveur vint lui annoncer au moment du dessert que la France vient de s’incliner contre Israël. Les coéquipiers de Ronny Rosenthal avaient semé le chaos au Parc des Princes, battant la France de Papin et Cantona (3-2), plaçant une terrible épée de Damoclès au-dessus des Bleus de Gérard Houllier, déjà privés (sous Michel Platini) de la Coupe du Monde 1990 en Italie.

L’affaire OM – VA est suivie par le procureur de la République de Valenciennes, Eric de Montgolfier. Ce dernier va subir une double pression dans le cadre de son instruction, médiatique et politique, alors que le club provençal agonise financièrement (123 millions de francs de dette) et que Jean-Jacques Eydelie va rapidement briser une omerta entretenue par Bernard Tapie et Jean-Pierre Bernès.

Médiatique, car l’OM a atteint la quadrature du cercle. Dans le contexte de 1993, avant que Zidane et ses coéquipiers ne marchent sur le toit du monde puis de l’Europe en 1998 et 2000, la France du football est encore bien loin d’avoir rassasié son appétit de victoires.

Loin d’un Pantagruel, l’Hexagone est surtout connu pour avoir épousé la martingale de Raymond Poulidor : victoires de la sélection à l’Euro 84 (finale remportée contre l’Espagne) puis aux Jeux Olympiques de Los Angeles 1984 (médaille d’or face au Brésil), mais tant de défaites cruelles (Colombes 1938 contre l’Italie de Meazza et Piola, Stockholm 1958 contre le Brésil de Pelé et Garrincha, Séville 1982 contre la RFA de Rummenigge et Schumacher, Guadalajara 1986 contre la RFA de Mätthaus et Völler) ou de traversées du désert (1966-1978). Le bilan des clubs au niveau européen est encore plus douloureux : défaites en finales de C1 pour le Stade de Reims, à deux reprises contre le Real Madrid d’Alfredo Di Stefano (1956 à Paris et 1959 à Stuttgart), pour Saint-Etienne contre le Bayern Münich de Gerd Müller et Franz Beckenbauer (1976 à Glasgow), pour Marseille contre l’Etoile Rouge Belgrade de Darko Pancev, Robert Prosinecki et Dejan Savicevic (1991 à Bari), sans oublier les accessits en C2 pour Monaco contre le Werder Brême de Klaus Allofs et Wynton Rufer (1992 à Lisbonne au lendemain du drame de Furiani) et en C3 pour Bastia contre le PSV Eindhoven des frères Van der Kerkhof (1978).

Loin de jeter l’opprobre à Bernard Tapie et à l’OM, l’opinion française soutient la cause du club provençal. Comme tous les hommes politiques, François Mitterrand est une girouette et va donc suivre le sens du vent, qui souffle pour gonfler les voiles phocéennes.

Incroyable mais vrai, lors de la traditionnelle interview du 14 juillet, le président de la République François Mitterrand, sorte de mentor du jeune loup Tapie, va sortir du silence et de la neutralité en matière de commentaire judiciaire. Descendant de sa tour d’ivoire, comme aux obsèques de Pierre Bérégovoy deux mois plus tôt (Toutes les explications du monde ne justifieront pas qu’on ait pu livrer aux chiens l’honneur d’un homme et finalement sa vie, au prix d’un double manquement de ses accusateurs aux lois fondamentales de notre République, celles qui protègent la dignité et la liberté de chacun d’entre nous), le chef de l’Etat donne l’illusion de briser le nœud gordien

Lors de la garden-party élyséenne, François Mitterrand soutient ostensiblement Bernard Tapie par sa gestuelle.

Violant le principe d’indépendance de la justice, Mitterrand n’est plus à un paradoxe près, lui qui a épousé les puissances de l’argent, son ennemi lors de la campagne de 1981 : dîner à la brasserie Bofinger au soir de son élection le dimanche 10 Mai 1981, pléthore d’affaires politico-financières de son ami Roger-Patrice Pelat, accession du golden boy Tapie au gouvernement en avril 1992.

Eric de Montgolfier se permet un commentaire au Vitriol sur le pensionnaire de l’Elysée : Décidément, l’Elysée n’est pas un bon observatoire pour la justice.

Le parallèle et clin d’œil historique renvoie à l’affaire de l’Observatoire, obscur canular monté de toutes pièces par François Mitterrand en octobre 1959, où il avait déclaré avoir été victime d’un attentat de la part de l’extrême-droite dans la rue Guynemer près du jardin du Luxembourg.

Le panache et l’abnégation d’Eric de Montgolfier seront vains. Car la pression politique va agir sur lui, via un cheval de Troie du nom de Pierre Méhaignerie. Garde des Sceaux du gouvernement d’Edouard Balladur, ce dernier agit pour son Premier Ministre et convoque le procureur de Valenciennes à la Chancellerie, via son directeur de cabinet, Philippe Léger.

Car malgré la cohabitation avec François Mitterrand, le pensionnaire de Matignon veut conserver des relations courtoises avec le président de la République en vue des échéances électorales de 1995.

En cas de candidature de sa part si les sondages lui servent de tremplin, le soutien du patriarche Mitterrand serait un talisman précieux face à la clé de voûte de la droite républicaine, Jacques Chirac, maire de Paris et chef implacable du RPR, mais également face aux multiples Rastignacs de la rue de Solferino, tous dévorés d’ambition à l’idée de succéder à la clé de voûte du socialiste gouvernant (François Mitterrand), Michel Rocard, Lionel Jospin ou encore Laurent Fabius.

Edouard Balladur, via un autre de ses Ministres, Nicolas Sarkozy (ministre du Budget), va épargner l’OM qui risque d’être réduite en charpie sur le plan financier sans aide du pouvoir. Un moratoire de trois ans est accordé au club provençal pour éponger sa dette de 123 millions de francs, qui risque d’asphyxier un club déjà proche de l’agonie en 1981 à l’époque des Minots.

Même si Eric de Montgolfier est bridé dans son action judiciaire, la pression sur la FFF va venir de l’extérieur, de Zürich. C’est en personne Joao Havelange, président de la FIFA, qui menace la France d’une exclusion pour la World Cup américaine 1994, alors que la sélection de Gérard Houllier croise encore le fer avec la Bulgarie et la Suède pour récupérer le précieux sésame vers les Etats-Unis.

Le compte à rebours a été terrible du côté marseillais, avec une nervosité ambiante. Le club phocéen a repris le championnat dans un contexte sentant le soufre, tel un volcan prêt à rentrer en éruption.

Au sein du Vésuve provençal, Jean-Pierre Bernès a mangé son pain noir avec dix-huit jours de détention provisoire du 6 au 23 juillet près de Lille, avant une remise en liberté sous contrôle judiciaire sur décision de la cour d’appel de Douai. Après avoir goûté au nectar et à l’ambroisie sur la pelouse de Münich, l’adjoint de Bernard Tapie a fini en prison tel un paria, loin des fastes de la Canebière.

Lors de la reprise du championnat de France contre Lens, Bernès salue le public du stade Vélodrome du centre de la pelouse. Les caméras extérieures aux chaînes alliées de Tapie (TF1 et Canal +) sont persona non grata. Un cameraman de France 2 est agressé d’un coup de tête après le feu d’artifice célébrant la victoire phocéenne contre Lens.

Ce dernier subit le courroux marseillais, deux jours plus tôt un de ses collègues de France 3 avait vu son matériel jeté dans la mer Méditerranée par Bernard Tapie en personne, au large du golfe d’Hyères.

Quelques jours plus tôt, lors du stage d’entraînement à Font-Romeu dans les Pyrénées, le coach phocéen Marc Bourrier, successeur de Raymond Goethals, avait vu douze de ses joueurs entendus par les SRPJ de Lille, Paris et Montpellier, ce qui irritait au plus haut point Bernard Tapie.

Harcelés par Joao Havelange (FIFA) ou Lennart Johansson (UEFA), Jean Fournet-Fayard et Noël Le Graët sont devant un dilemme : faire exploser le club phare du pays, plébiscité porte-drapeau du football hexagonal, ou subir les foudres des instances suprêmes du football européen comme mondial.

La pression vient aussi de Bernard Tapie qui n’abdique pas dans son lobbying et fait tout pour souffler sur les cendres encore chaudes du complot parisien. Le phénix marseillais ne renaîtra pas de ses cendres nauséabondes.

Le lundi 6 septembre 1993, Fournet-Fayard et Le Graët sont convoqués à un comité exécutif de l’UEFA à Zürich auquel se joint Joao Havelange, venu spécialement pour soutenir Lennart Johansson, bien que les deux fins politiciens que sont le Brésilien et le Suédois se détestent cordialement en coulisses …

La guillotine tombe sans surprise sur Marseille, privé de Coupe d’Europe et donc d’une précieuse manne financière qui rend le club exsangue, au bord de la faillite. Malgré les départs de Franck Sauzée (Atalanta Bergame), Manuel Amoros (Lyon), Abedi Ayew Pelé (Lyon), Pascal Olmeta (Lyon) et Alen Boksic (Lazio Rome), Bernard Tapie devait absolument éviter le scénario catastrophe du tonneau des Danaïdes afin de pérenniser l’existence du club provençal.

A cette interminable litanie de départs allait s’ajouter le nom de Marcel Desailly au mois de novembre. Entre les besoins de trésorerie urgents de l’OM et le talent de négociateur de Pape Diouf, l’ancien joueur de Nantes allait rejoindre le grand Milan AC et succéder à Frank Rijkaard dans l’entrejeu rossonero, devant les légendaires Alessandro Costacurta et Franco Baresi. En moins d’un an et demi, le natif d’Accra passait de la Jonelière à Milanello.

Habile négociateur sur le marché des transferts, Bernard Tapie réussissait quelques jolis coups pour garder l’OM compétitive en championnat de France de D2 : l’espoir brésilien Sonny Anderson (Servette Genève), le milieu de terrain portugais Rui Barros (Monaco), le Yougoslave Dragan « Pixie » Stojkovic et sa technique de velours (Hellas Vérone), les Français Alain Boghossian (Istres), William Prunier (Auxerre), Daniel Dutuel (Auxerre) et le goleador portugais Paulo Futre (Atletico Madrid), dauphin de Ruud Gullit au Ballon d’Or européen en 1987, rejoignaient la Commanderie, dans un club bientôt condamné au purgatoire de la D2.

Le lendemain de la réunion de Zürich, mardi 7 septembre 1993, les présidents de la FFF et de la Ligue Nationale de Football convoquent à Paris, avenue d’Iéna, tous les présidents des clubs qualifiés pour la Coupe d’Europe : Michel Denisot (PSG, 2e du championnat de France 1993), Jean-Louis Campora (AS Monaco, 3e), Alain Afflelou (Girondins de Bordeaux, 4e), Guy Scherrer (FC Nantes, 5e), Jean-Claude Hamel et Guy Roux (AJ Auxerre, 6e). Le grand argentier du football français, Jean-Claude Darmon, se greffe à la réunion qui durera jusque tard dans la nuit.

L’objectif de la réunion est simple, désigner le nom du club imposteur, celui qui va remplacer le champion de France mais surtout champion d’Europe en C1 face aux ténors du Vieux Continent, les Milan AC de Fabio Capello (Baresi, Donadoni, Papin, Savicevic, Boban, Paolo Maldini, Albertini, Brian Laudrup), FC Barcelone de Johan Cruyff (Romario, Stoïtchkov, Zubizarreta, Koeman, Michael Laudrup, Guardiola) et Manchester United d’Alex Ferguson (Cantona, Schmeichel, Ince, Giggs, Keane, Irwin et Kanchelskis)

Ce ne sont malheureusement pas les considérations sportives qui vont rentrer en ligne de compte pour cette désignation. Car avec George Weah, Rai, David Ginola, Valdo, Bernard Lama, Ricardo, Paul Le Guen, Daniel Bravo, Vincent Guérin, Xavier Gravelaine, Patrick Colleter et Alain Roche, le PSG avait une longueur d’avance indiscutable sur les autres clubs français.

- Monaco, coaché par Arsène Wenger, avait une belle équipe avec Jean-Luc Ettori, Emmanuel Petit, Enzo Scifo, Youri Djorkaeff et Jürgen Klinsmann

- Bordeaux avaient pour fers de lance trois grands espoirs du football français, Zinédine Zidane, Christophe Dugarry et Bixente Lizarazu, ainsi que le Néerlandais Richard Witschge et l’ancien international Philippe Vercruysse.

- Nantes était aussi une fontaine de jouvence, avec Nicolas Ouédec, Reynald Pedros, Christian Karembeu, Patrice Loko et Claude Makélélé, encadre par le virtuose Tchadien Japhet N’Doram.

- Auxerre comptait sur Corentin Martins, Bruno Martini, Gérald Baticle, Lilian Laslandes, Moussa Saïb, Frank Verlaat ou encore Christophe Cocard

La logique sportive désignerait Paris, dauphin de l’OM en 1993 en championnat, ayant marqué les esprits au printemps par l’élimination du Real Madrid, et club le plus fort de la liste des prétendants par son effectif, bien que moins expérimenté que Monaco en compétition européenne (le club princier ayant fini demi-finaliste de la C2 en 1990 puis finaliste de la même C2 en 1992). Arsène Wenger, coach du club monégasque, défendait lui-même la position d’une participation parisienne à la C1.

Mais Canal + refuse de tuer sa poule aux œufs d’or, à savoir son alliance objective avec Bernard Tapie et l’OM, qui leur assure des audiences phénoménales. La chaînée cryptée menace de se retirer du club parisien si on impose de force au PSG de remplacer l’OM pour la saison 1993-1994 en C1. Le chantage va marcher, bien que les autres dirigeants ne soient pas sur la même longueur d’onde.

Côté bordelais, Alain Afflelou est opposé au principe même du remplacement de l’OM, quel que soit le nom du club désigné, ce qui créé des tensions avec Jean-Claude Hamel et Guy Roux, l’AJ Auxerre souhaitant une récupérer une place en Coupe UEFA par le jeu des vases communicants. Du côté nantais, Guy Scherrer s’agace du refus parisien.

En coulisses, le maire de Paris Jacques Chirac renforce le veto de Pierre Lescure, Bernard Brochand et Michel Denisot, qui ne veulent pas jouer les charognards, les vautours et profiter des malheurs de l’OM. Devant les déboires du club phocéen, les Parisiens préfèrent rester humbles et conquérir le maillot jaune sur le terrain, via le championnat de France 1993-1994, tandis que Pierre Lescure pense logiquement aux intérêts de Canal Plus. Quant au maire de Paris, Jacques Chirac, il a bien d’autres raisons de vouloir laisser le PSG à sa place théorique, la participation à la Coupe des Coupes.

Après le tsunami de la droite aux élections législatives de mai 1993, Chirac a refusé une deuxième cohabitation avec François Mitterrand, laissant Edouard Balladur descendre en gladiateur inexpérimenté dans la fosse aux lions de l’exécutif … Ancien Ministre des Finances de Jacques Chirac lors de la première cohabitation (1986-1988), Edouard Balladur accède à son bâton de maréchal avec cette nomination à Matignon. A l’apogée de sa carrière politique, Balladur va se plonger dans le panier de crabes, l’enfer de Matignon, Chirac restant dans l’ombre. Les deux hommes ont un pacte implicite : Matignon dès 1993 pour Balladur, l’Elysée en 1995 pour Chirac. Le pacte est trahi par Balladur qui espère surfer sur les sondages après une popularité impressionnante. Mais l’effet bandwagon ne le propulsera pas à l’Elysée en 1995. Après des mois à se regarder en chiens de faïence avant les déclarations de candidature, les deux poids lourds du RPR s’affrontent dans un duel fratricide qui profite au premier tour au candidat socialiste Lionel Jospin. L’effet underdog propulse Jacques Chirac à l’Elysée.

Deux ans avant l’élection présidentielle de 1995, Jacques Chirac lit déjà quotidiennement les sondages, nationaux ou régionaux. Le baron du RPR sait via le journal Le Parisien du 7 septembre 1993 que 61 % des sondés sont contre l’exclusion de l’OM de la Coupe d’Europe, et 47 % pour conserver Bernard Tapie à la présidence du club marseillais. En région Provence – Alpes – Côte d’Azur, le sondage tourne au plébiscite pro-OM, avec 77 % des sondés s’opposant à la décision prise la veille par l’UEFA.

Le puissant maire de Paris ne souhaite prendre aucun risque à moins de deux ans de ce qu’il espère être pour lui l’accession aux plus hautes fonctions de l’Etat, la présidence de la République.

3e du championnat de France 1993, l’AS Monaco est mise au pied du mur dans cette réunion tournant à la mascarade. Acculé, le président Jean-Louis Campora accepte au nom des intérêts supérieurs du football français.

Car rien n’aurait été pire qu’une place vacante, l’UEFA aurait alors utilisé le sceau de la vengeance.

Noël Le Graët justifie ce tour de bonneteau par le prestige de la Coupe de France, dont le dernier vainqueur, le PSG doit honorer le gain par la participation à la C2. C’est donc Monaco qui jouera le rôle ingrat de l’imposteur, tandis que Marseille est également privée des matches contre Parme de Nevio Scala (tenant du titre en C2) en Supercoupe d’Europe, puis contre le Sao Paulo FC de Tele Santana en Coupe Intercontinentale (double tenant du titre en Copa Libertadores et vainqueur sortant de la Coupe Intercontinentale). C’est le dauphin européen de l’OM, l’AC Milan de Fabio Capello, qui affrontera le club parmesan et le club brésilien. Malgré son hégémonie en Italie et en Europe, l’ogre milanais échoue face à son voisin parmesan puis face au club pauliste. Ironie du destin, les hommes de Silvio Berlusconi n’auront donc pas profité des malheurs phocéens, mais ils sont lancés vers le Scudetto et un nouveau titre européen.

La défense du titre européen devenue utopique pour Marseille, seul l’espoir d’un titre national reste possible mais le PSG d’Artur Jorge fera un impressionnant cavalier seul en championnat de France durant la saison 1993-1994, fort de son tandem offensif David Ginola – George Weah.

L’apartheid européen de Marseille en 1993-1994 n’est que le début de la fin, car la DNCG rétrograde club provençal en D2 pour la saison 1994-1995, malgré sa place de dauphin du championnat 1994. L’exode massif sera terrible, seul Fabien Barthez restant en D2 avec le club. Mais le grand espoir français au poste de gardien de but, pour ne pas hypothéquer ses chances de jouer la Coupe du Monde 1998, rejoindra sagement l’AS Monaco en 1995.

Tous les autres avaient fui à l’été 1994 : Rudi Völler (Bayer Leverkusen), Sonny Anderson (Monaco), Eric Di Meco (Monaco), Didier Deschamps (Juventus Turin), Paulo Futre (Reggina), Rui Barros (FC Porto), Dragan Stojkovic (Nagoya Grampus Eight), Jocelyn Angloma (Torino), Alain Boghossian (Naples), Basile Boli (Glasgow Rangers), attirés pour la plupart par les sirènes italiennes.

La cité phocéenne retrouvera l’ivresse des soirées européennes en C3 en 1994-1995. Ironie du destin, le tirage au sort désigne un adversaire grec, athénien même pour l’OM, au premier tour : l’Olympiakos Le Pirée, rival de l’AEK Athènes que l’OM aurait du affronter un an plus tôt au premier tour de la C1. Vainqueur du club grec, Marseille tombe au tour suivant face aux Suisses du FC Sion.

En 1993-1994, l’AS Monaco passe les poules contre Galatasaray, le Spartak Moscou et le Barça. En demi-finale, le club princier subit l’impitoyable joug du grand Milan AC de Fabio Capello.

En finale, bien qu’outsider et privé de sa charnière centrale Baresi / Costacurta, le club lombard marche sur l’eau et pulvérise la Dream Team de Johan Cruyff (4-0). Auteur du quatrième but italien, Marcel Desailly gagne de nouveau la C1, un an après l’épilogue heureux de Münich. Le club de Silvio Berlusconi égale au palmarès Liverpool, club qui a tant souffert de la tragédie du Heysel (1985), des cinq ans de suspension européenne imposée aux clubs de la Perfide Albion par l’UEFA, et du drame d’Hillsborough (1989), comme l’OM va souffrir de l’affaire OM – VA.

L’élan marseillais qui aurait dû entraîner le football français de club vers le haut ne sera guère suivi. Fauché en plein vol, le football français gagne la C2 en 1996 avec la victoire du PSG à Bruxelles contre le Rapid Vienne.

Quatre autre finales seront décrochées par les clubs de l’Hexagone, toutes perdues : en 1996 par Bordeaux en C3 (face au Bayern Münich de Franz Beckenbauer assurant l’intérim derrière Otto Rehhagel), en 1999 par l’OM en C3 (face au Parme d’Alberto Malesani), en 2004 par l’OM en C3 (face à Valence de Rafael Benitez) et en 2004 également par Monaco en C1 (face au FC Porto de José Mourinho).

Les triomphes viendront de l’équipe de France, avec la Coupe du Monde 1998 gagnée face au Brésil et l’Euro 2000 arraché à l’Italie dans l’inoubliable finale de Rotterdam.

Viscéralement attaché au football comme bien des cités populaires en Europe (Bilbao, Liverpool, Manchester, Turin, Dortmund, Porto …), Marseille a mis du temps à effacer la cicatrice de l’affaire OM – VA. Le capitaine de 1993, Didier Deschamps, devenu entraîneur en 2009, a ramené quatre trophées en trois saisons : le championnat de France (2010) et trosi Coupes de la Ligue consécutives (2010, 2011, 2012), dans un club qui aura vu des étoiles (plus ou moins décevantes) défier après le départ de Bernard Tapie fin 1994 : Tony Cascarino, Iordan Letchkov, Reynald Pedros, Andreas Köpke, Fabrizio Ravanelli, Claudé Makélélé, Robert Pires, Laurent Blanc, Didier Drogba, Franck Ribéry, Samir Nasri, Boudewijn Zenden, Matthieu Valbuena, Loïc Rémy, Steeve Mandanda, André-Pierre Gignac.

Mais dans l’intervalle, d’autres clubs français ont su prendre leur envol sur le plan national : Bordeaux et ses succès réguliers (championnat de France gagné en 1999 et 2009, Coupe de France en 2013, Coupe de la Ligue en 2002, 2007 et 2009), Lyon et son septennat hégémonique (sept titres nationaux en 2002, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007 et 2008), sous l’égide de Jean-Michel Aulas qui a appris les ficelles de président avec Bernard Tapie … Et le PSG version Qatari depuis 2011, avec les stars Zlatan Ibrahimovic, Edinson Cavani, Javier Pastore, Marco Verratti ou Thiago Silva aux commandes de ce bulldozer.

Marqué au fer rouge par le Heysel, Liverpool ne s’en est jamais vraiment remis, malgré le succès de folie d’Istanbul un soir de mai 2005 contre l’AC Milan de Carlo Ancelotti. Mais la disette, dans l’ombre de Manchester United ou encore Chelsea, Arsenal, Manchester City se poursuit depuis 1990, soit près d’un quart de siècle.

Revenue du diable vauvert après le Calciopoli de 2006, la Juventus Turin attend toujours de retrouver les sommets européens, elle qui ne cesser de voltiger sur le Calcio après trois Scudetti de rang en 2012, 2013 et 2014, du jamais vu en Italie depuis le grand Milan AC de Fabio Capello. La Vecchia Signora avait pu effacer sa victoire endeuillée lors de la finale de C1 1985 au Heysel par un souvenir plus heureux en 1996 contre l’Ajax Amsterdam, à Rome.

A Marseille de retrouver les sommets et d’offrir de nouveau des montagnes russes d’adrénaline aux spectateurs de France et de Navarre, avant d’espérer un jour de reconquérir l’Europe du football, comme en 1993, année zéro du football français. Mais il faudra déjà détrôner l’ogre parisien sur le plan national.


Sans être à l'abri d'une erreur, je pense que le mec sait de quoi il parle un minimum. Et j'accorde plus de crédit à lui qu'à une page Wikpédia et à a la caste conspirationniste du forum. Il fait un vrai travail de fond et de recherche.
Avatar de l’utilisateur
gaby
Floodeur pro
Floodeur pro
 
Messages: 36007
Enregistré le: 12 Mai 2018, 21:31

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar Betsamee » 26 Fév 2015, 11:50

Je suis jamais a l'abri de me tromper mais je parle de faits dont je me rappelle personellement et pas d'articles ecrits 20 ans apres.
"Mieux vaut consacrer son intelligence à des conneries, que sa connerie à des trucs intelligents"@ un mec bien!
Avatar de l’utilisateur
Betsamee
Jean jacte debout
Jean jacte debout
 
Messages: 69376
Enregistré le: 05 Jan 2003, 13:45
Localisation: Somewhere

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar gaby » 26 Fév 2015, 11:53

Je vous propose, pour ceux qui ont du temps devant eux, quelques uns de ses articles sur le football des années 90'



Lisez en au moins un si vous avez le temps. Vous allez voir ce qu'est un vrai travail de journaliste et vous allez apprendre pas mal de choses.
Modifié en dernier par Anonymous le 26 Fév 2015, 11:57, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
gaby
Floodeur pro
Floodeur pro
 
Messages: 36007
Enregistré le: 12 Mai 2018, 21:31

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar Jester » 26 Fév 2015, 11:57

gaby, moi j'accorde rien à Wikipédia, j'accorde à ce que j'ai vécu en direct et crois j'avais tous les articles de l'époque.
“Sometimes, the only choices you have are bad ones, but you still have to choose.”
“Nothing’s sad until it’s over, and then everything is.”
Image
Avatar de l’utilisateur
Jester
Fast Reply
Fast Reply
 
Messages: 85622
Enregistré le: 13 Jan 2002, 04:12
Localisation: Dans mon TARDIS

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar dlb1664 » 26 Fév 2015, 12:02

Pareils me rappelle très bien de cette triste époque, et la première rétrogation était bien une conséquence direct de l'affaire VA-OM, ensuite bien sur la DNCG s'en est mêlé l'année d’après pour nous retrogader une seconde fois à cause des finances du club.
ImageImage
Si l'homme est l’œuvre de dieu, alors les religions sont celles du diable.
Avatar de l’utilisateur
dlb1664
Des seins animés addict
Des seins animés addict
 
Messages: 41571
Enregistré le: 17 Juin 2005, 14:05
Localisation: Jura Sick Park

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar gaby » 26 Fév 2015, 12:06

Tu t'en souviens tellement bien que t'as argumenté par Wikipédia et que tu t'es trompé dans les années avant d'éditer. :lol:
Avatar de l’utilisateur
gaby
Floodeur pro
Floodeur pro
 
Messages: 36007
Enregistré le: 12 Mai 2018, 21:31

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar dlb1664 » 26 Fév 2015, 12:11

gaby, j'ai mis l'article Wiki pour appuyer mes dires, je vois pas le rapport ...
Tu t'es trompé et t'essayes de faire passer le poisson en dénigrant les autres ou en postant des articles qui n'ont rien avoir pour masquer ton erreur, assumes pour une fois.
ImageImage
Si l'homme est l’œuvre de dieu, alors les religions sont celles du diable.
Avatar de l’utilisateur
dlb1664
Des seins animés addict
Des seins animés addict
 
Messages: 41571
Enregistré le: 17 Juin 2005, 14:05
Localisation: Jura Sick Park

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar jarlandine » 26 Fév 2015, 12:34

Une chose est sûre, tout le monde était ok pour saquer l' OM redaface2

Si Nanard avait eu l' intelligence de ne pas bouger un poil de nez et fermer sa gueule huit jours, l' affaire aurait été enterré illico, dixit Eric de Montgolfier !!!!
Et n' oubliez pas que Tapie avait mis un pied en politique et que ceux qui avaient des vues sur la mairie de Marseille se faisaient dessus, l' argent enterré dans le jardin de l' autre c .. et les aveux à charge de la petite frappe de Bernès ont bien arrangé tout le monde , sauf nous, évidemment :cry: :cry: :cry: :cry:
" L’équité, c’est une certaine logique, du bon sens, alors que l’égalité est impossible, dans le football." Pape Diouf :diouf:
Avatar de l’utilisateur
jarlandine
Floodeur pro
Floodeur pro
 
Messages: 24141
Enregistré le: 28 Mar 2011, 14:00
Localisation: 04

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar Bibpanda » 26 Fév 2015, 13:49

Je me souviens très bien aussi c'est la dncg qui avait interdit l'om de monter. Guimgamp club de qui on sait fini deuxième cette année là.
Big brother is watching you
Bibpanda
Rédacteur
Rédacteur
 
Messages: 50897
Enregistré le: 24 Déc 2005, 20:11

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar gaby » 26 Fév 2015, 14:17

dlb1664, si l'article que j'ai posté a à voir. Si tu l'avais lu, tu t'en serais rendu compte. Mais comme il est plus long qu'un tweet, fainéantise intellectuelle, toussa, toussa...

A part ça, s'il y'a des mecs ici qui bossent dans le marketing:
L’Olympique de Marseille, couramment abrégé en OM, est un club de football français fondé en 1899. Onze titres de champion de France, dix Coupes de France, trois Coupes de la Ligue, deux Trophées des champions et une Ligue des champions de l’UEFA composent le palmarès du club le plus titré et le plus populaire du football français.

Poste
• Rôle: Intégré à l’équipe Marketing de l’OM.
• Responsabilités:
– Développement des licences (de la prospection à la gestion des contrats),
– Développement des académies OM dans le Monde,
– Suivi de la mise en place des gammes « licences » en boutiques,
– Nouveaux projets (Fans Wall, Expérience clients boutiques (photomaton, NFC…)).

Profil
• Etablissement: Ecole de commerce ou équivalent,
• Niveau: Au minimum Bac+5,
• 3 à 5 ans d’expérience dans le licensing,
• Expérience dans un pays anglophone souhaitée,
• Disponible: dès que possible.

Vous avez les aptitudes suivantes:
– Maîtrise des outils informatiques (Word, Excel, Powerpoint, Photoshop) et des logiciels de gestion,
– Anglais courant,
– Disponibilité pour les déplacements,
– Aisance relationnelle,
– Aptitudes « footballistiques » : compréhension et pratique,
– Expérience dans l’animation souhaitée.

Type de contrat : CDI


Veuillez postuler sur http://emploi.moyalpartners.fr/jobs/5540 ou par mail : ressources.humaines@omfr.com
Avatar de l’utilisateur
gaby
Floodeur pro
Floodeur pro
 
Messages: 36007
Enregistré le: 12 Mai 2018, 21:31

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar dlb1664 » 26 Fév 2015, 14:55

gaby, je te parle des autres articles, le premier je l'ai lu.
Gardes tes convictions à mon égard pour toi stp ;)
ImageImage
Si l'homme est l’œuvre de dieu, alors les religions sont celles du diable.
Avatar de l’utilisateur
dlb1664
Des seins animés addict
Des seins animés addict
 
Messages: 41571
Enregistré le: 17 Juin 2005, 14:05
Localisation: Jura Sick Park

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar OMlive **

Messagepar John » 26 Fév 2015, 23:57

gaby a écrit:
OM – AEK Athènes, le match qui n’a jamais eu lieu



Quand je relis tout ça, ça donne presque envie de chialer. Qui sait ce qu'il serait advenu si on avait pas détruit le club au plus mauvais moment.
John
La nonne
La nonne
 
Messages: 6894
Enregistré le: 15 Déc 2005, 01:54

PrécédenteSuivante

Retourner vers Foot masculin

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : dxd92 et 28 invités