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Copa America
Les États-Unis sous le feu des critiques au niveau de l'organisation de la Copa America, à deux ans de la Coupe du mondeLes fans se bousculent pour entrer dans le Hard Rock Stadium, dimanche lors de la finale de la Copa America. (Nathan Ray Seebeck/Usa today sports via reuters con)
Des problèmes d'accès et une sécurité débordée autour du stade de Miami dimanche ont retardé la finale entre l'Argentine et la Colombie (1-0 a.p.) de plus d'une heure. Le point culminant d'une série de problèmes pointés du doigt par les joueurs, les entraîneurs, les spectateurs et les médias pendant tout le tournoi, à deux ans d'une Coupe du monde coorganisée par les États-Unis.
Loïc Pialat, à Los Angeles publié le 16 juillet 2024 à 00h35
Miami avait des airs de Saint-Denis, dimanche. Les images aux alentours du Hard Rock Stadium, théâtre de la finale de la Copa America entre l'Argentine et la Colombie (1-0 a.p.), ont fait écho à celle de la finale de la Ligue des champions 2022 au Stade de France entre le Real Madrid et Liverpool (1-0). « Clairement, ils ont eu de la chance que ce ne soit pas pire », confie le caméraman d'une agence de presse.
Des milliers de spectateurs se sont retrouvés écrasés contre les grilles de l'enceinte, fermées pour empêcher l'entrée de spectateurs sans billet. Enfants en pleurs, fans évanouis à cause de l'attente sous le soleil, frustration de spectateurs agitant leur ticket à plusieurs centaines de dollars. Même la porte sud-ouest, réservée aux VIP et aux médias, a été bouclée. La mère d'Alexis Mac Allister, le milieu de l'Albiceleste, a dû appeler son fils à l'aide pour qu'il vienne la chercher.
« C'est une honte internationale »Herculez Gomez, ex-attaquant de MLS et Liga MX (D1 mexicaine) devenu consultant sur ESPN
Les organisateurs ont fini par rouvrir les portes pour soulager la pression. Des agents et des policiers ont ensuite rejoint les tribunes pour évacuer ceux qui n'avaient pas de billet à leur montrer. L'absence d'un vrai périmètre de sécurité à l'écart du stade, nécessaire pour filtrer la foule, a permis à de nombreux fans de s'approcher des portes, laissant le personnel débordé. Résultat, la finale programmée à 20 heures a démarré à 21h22.
« C'est une honte internationale », a déploré Herculez Gomez, ex-attaquant de MLS et Liga MX (D1 mexicaine) devenu consultant sur ESPN. Il a mis en cause les autorités américaines mais surtout la Conmebol, la Confédération sud-américaine, qui organise cette Copa America loin de chez elle, avant tout pour l'argent, selon lui.
Des plaintes se sont fait entendre dès le match d'ouverture dans le sublime Mercedez-Benz Stadium d'Atlanta à la pelouse synthétique peu adaptée au ballon rond. « Ça fait sept mois qu'on sait qu'on va jouer ici et ils ont changé la pelouse il y a deux jours », s'est agacé Lionel Scaloni, le sélectionneur de l'Albiceleste, après la victoire des siens 2-0 contre le Canada.
Des terrains qui posent questionLa dimension des terrains, la plupart dans des stades de NFL, a également posé problème. Moins longs (100 mètres au lieu de 105) et moins larges (64 au lieu de 68), ils ressemblaient plus à des terrains de catégories de jeunes. Le Brésilien Vinicius Jr, lui, avait l'arbitrage et la Conmebol dans le viseur. « Quand on parle, la Conmebol dit qu'on parle trop », a affirmé l'attaquant du Real Madrid.
Après la demi-finale contre la Colombie (0-1), l'attaquant uruguayen Darwin Nunez s'est battu avec des spectateurs qui avaient, semble-t-il, agressé sa famille. « Ils ont été forcés d'agir comme cela ! Comment ne pas défendre votre mère, votre femme, votre bébé ? », s'est énervé Marcelo Bielsa, son sélectionneur.
« C'est une bande de menteurs, a fustigé « el Loco », en parlant de la Conmebol. Ils ont dit que les terrains d'entraînement étaient parfaits. Les terrains d'entraînement sont un désastre. La Bolivie a dû suspendre sa session mais comme c'est la Bolivie, tout le monde s'en fiche. » À deux ans de la Coupe du monde, coorganisée par les États-Unis, le Mexique et le Canada, les problèmes entrevus cet été peuvent inquiéter. Mais le dossier de candidature des organisateurs prévoit par exemple des périmètres de sécurité plus étendus que ceux de cette Copa America. Et la FIFA sera sans doute plus regardante que la Conmebol sur l'état des terrains.