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L' OM a moins de souffle
Des joueurs clés moins efficaces, quelques signes de lassitude et un entraîneur toujours aussi intransigeant : une victoire contre Guingamp ferait le plus grand bien au moral marseillais.
SELON leur entraîneur et d'après ce qu'on a pu en voir sur place aussi, ils n'avaient pas assez couru à Montpellier vendredi dernier. Donc, certains Marseillais, suivis de près par les médias du club, sont allés faire un footing dans les calanques, mardi matin, pour se dégourdir les jambes, qui n'avaient pas beaucoup servi à la Mosson (1-2). L'idée, sûrement, était de montrer aux intéressés mais aussi au grand public que l'OM pourrait se sortir de cette mauvaise passe avec de la sueur et du travail.
Sur la dynamique récente, Marseille, malgré ses neuf victoires d'affilée à domicile, ne semble pas plus serein que le Paris-SG en ce moment. Et c'est inquiétant : les Parisiens, champions en titre, ont prouvé dans le passé qu'ils avaient de la marge, ce qui n'est pas exactement le cas de ce groupe marseillais, sixième la saison dernière. Éliminée en Coupe de France par les amateurs de Grenoble (CFA), battue donc à Montpellier en L 1, l'équipe de Marcelo Bielsa vit une période difficile, qui ne date pas d'hier mais de 2014. Concrètement, cela fait presque un mois et demi, depuis le succès contre Nantes (2-0, le 28 novembre), qu'on n'a pas vu l'OM rendre une copie nette.
Il ne faut pas chercher très loin les raisons de cet essoufflement. Les Marseillais, dont le technicien argentin a tiré 200 % à l'automne, en font moins tout simplement depuis quelque temps : moins de courses, moins de pressing, moins de justesse technique. Plus de vidéos, plus de séances, plus d'heures au centre Robert-Louis Dreyfus : Bielsa, lui, ne dévie pas de sa ligne, malgré quelques signes évidents de lassitude chez ses joueurs. Pour le moment, l'Argentin ignore les signaux envoyés par son groupe, notamment sur le système en 3-3-3-1 qui ne remporte pas un franc succès chez ses hommes.
ALESSANDRINI DE RETOUR AVEC LE GROUPE
Cette mauvaise période peut-elle tout gâcher ? Depuis plusieurs semaines en tout cas, les Phocéens dominent moins leur sujet quand ils ne s'inclinent pas comme à Monaco (0-1), une défaite face à un « gros » qui a fait mal au moral. Celui de Dimitri Payet, exclu du groupe contre Lille (2-1, 21 décembre) à la grande surprise de beaucoup de ses coéquipiers, semble entamé. Le remède a-t-il été plus nocif que le mal ? Depuis sa sanction, le meneur de l'OM, cinq buts, sept passes décisives cette saison, est dans le trou. Mais ce n'est pas le seul. D'André-Pierre Gignac à Giannelli Imbula, c'est toute la colonne vertébrale olympienne qui est touchée sans parler des performances très ternes de Florian Thauvin. S'il a réalisé un doublé contre les Grenoblois, le premier cité vient de passer trois matches sans marquer en L 1. Un temps leader du classement des buteurs, Gignac, beaucoup moins productif depuis mi-octobre (dix buts lors des dix premiers matches de L 1 contre deux buts seulement lors des dix dernières journées), a laissé Lacazette s'envoler. Devant, ça ne va pas fort, même si la bonne nouvelle, cette semaine, est venue de Romain Alessandrini, qui a repris l'entraînement collectif après un mois et demi d'absence suite à une entorse à une cheville. Mais derrière, ce n'est pas mieux. La défense prend beaucoup de buts (un seul match sans en encaisser lors des dix dernières journées). Et le départ à la CAN de Nicolas Nkoulou, le défenseur camerounais, inquiète plus encore que celui d'André Ayew. Mais avec Guingamp, Nice et l'Évian-TG au programme jusqu'à fin janvier, l'OM a le calendrier pour rebondir rapidement et ne pas se faire distancer dans la course au titre.
Dans les temps d'un champion
Lors de son dernier titre en 2010, l'OM ne comptait que 36 points au soir de la 20e journée. Cela n'avait pas empêché les Olympiens de terminer la saison en vainqueurs avec 78 points (six de plus que l'OL, 2e). Avec cinq de plus aujourd'hui, Marseille n'est que 2e mais reste dans les temps de passage d'un futur vainqueur.
L'Equipe