Verbatim
Ce que disait Labrune en février 2013OMMercredi 19/11/2014 à 05H52
Le président de l'OM, en garde à vue depuis mardi, expliquait à La Provence, ce que son staff a mis en place pour faire le "ménage"
C'était le 22 février 2013. Plus d'un mois après les perquisitions menées à La Commanderie, l'OM était ciblé par de nouvelles fuites d'écoutes téléphoniques. En fin de journée, Vincent Labrune nous avait passé un coup de fil pour répondre à nos questions. Non pas pour s'exprimer officiellement au nom du club olympien, mais pour donner son point de vue sur la situation. "La justice est là pour nous aider. Une enquête est en cours, l'OM se constituera partie civile. On a confiance dans la justice, et on collabore. De deux choses l'une : soit il y a quelque chose, soit il n'y a rien. Mais, dans les deux, on est victimes !", tempêtait le président olympien.
Avant de se lancer dans un monologue : "On ne va pas découvrir aujourd'hui, ni vous ni moi ni personne, que Marseille est une ville de voyous. On est d'accord ? On ne va pas découvrir aujourd'hui, ni vous ni moi ni personne, que l'OM est un club qui a un problème avec le banditisme et le grand banditisme depuis 15 ou 20 ans. On est d'accord ? On ne va pas non plus découvrir que le milieu des agents est un milieu pourri", égrenait-il, le ton ferme.
"À l'OM et à Marseille, le ménage ne se fait pas en deux jours""Une fois que j'ai dit ça, on a payé le prix qu'il fallait payer. Je parle bien évidemment pour la famille Louis-Dreyfus car on s'est retrouvé au tribunal, puis condamné dans l'affaire des comptes de l'OM en 2005, je vous le rappelle, et ce n'est pas neutre. Ce qu'on a essayé de mettre en place avec Robert (Louis-Dreyfus, ndlr), en 2008, Xavier Boucobza, son conseiller juridique, et moi-même, au conseil de surveillance, c'était de faire en sorte de 'nettoyer' pour que ça ne se reproduise plus jamais. Sur la base de ce constat, on a mis en place des règles de fonctionnement différentes.
"Dans une ville comme Marseille et un club comme l'OM, tu ne peux pas faire le ménage en deux jours. Surtout quand il y a des habitudes qui sont ancrées. On a pris des positions dures dans le cadre de l'encadrement des opérations de transferts : 100 % des opérations de transferts du club sont légales, encadrées par la commission juridique et validées par les commissaires au compte. Ce n'est pas rien.
"Depuis 2008, on essaie de faire de l'OM une entreprise 'normale'. Cela n'a pas plu à certaines personnes et cela a conduit, un an plus tard, à la révocation de la direction en place (Diouf/Fournier) qui ne voulait pas se plier au fonctionnement qu'on souhaitait, puis à la révocation de la direction suivante (Dassier/Veyrat) qui considérait qu'elle était chez elle et que le conseil de surveillance ne comptait pas. Il y avait une erreur dans nos statuts car le conseil de surveillance n'intervenait qu'a posteriori dans les opérations de transfert.
"Avec l'actionnaire, ces deux décisions successives nous ont conduits à enlever le conseil de surveillance et le directoire pour mettre en place un conseil d'administration. Ce qui nous permet aujourd'hui d'avoir la main en amont sur les opérations de transfert. Que se passe-t-il depuis l'été 2011 ? Aussi bien sur les flux financiers (salaires, achat de joueurs) que sur le cadre juridique, on ne peut pas dire qu'on n'est pas au courant. On est dedans ! Paradoxalement, même si ce n'est pas agréable en termes d'image, ça valide nos choix et ça m'arrange", assurait le président de l'OM, à l'époque.
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Jean-Claude Leblois
http://www.laprovence.com/article/om/31 ... -2013.html