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C.Galtier : « Il n’y a pas d’équité sportive »
Avant le déplacement à Marseille (dimanche, 21h), l’entraîneur stéphanois a insisté sur l’importance du calendrier et des plages de récupération accordées à son équipe, qui ne bénéficie pas du même traitement de faveur que certains adversaires selon lui.
Après le bon match nul face à Bordeaux, avez-vous mené une réflexion pour instaurer de la fraîcheur dans votre groupe ?
Oui, et c’est logique. Le match contre Marseille arrive rapidement mais j’ai encore un peu de temps pour faire le point avec les uns et les autres et savoir dans quel état de forme sont les joueurs.
Nous enchaînons les matches mais nous savions que cela allait être le cas en début de saison. Je suis obligé d’apporter le maximum de fraîcheur, surtout lorsque nous jouons tous les trois jours. Nous nous apprêtons à disputer dimanche notre cinquième match d’une série de sept rencontres en vingt-deux jours. Il faut faire en sorte que les joueurs évitent d’enchaîner trois matches d’affilée pour éviter les blessures et les accidents.
Y’a-t-il en ce moment une grosse débauche d’énergie de la part de votre groupe ?
Il y a effectivement une débauche d’énergie conséquente mais également très peu de temps de récupération. En tout cas pour nous.
Désireriez-vous un réajustement du calendrier ?
Notre calendrier n’est pas un débat. Nous l'avons voulu aussi chargé en faisant tout pour jouer l’Europe. Nous savions que nous aurons des séries des matches dans des laps de temps très réduits. Mais ne nous savions pas que nos adversaires allaient avoir le privilège d’avoir des jours en plus de récupération. C’est quelque chose qui me contrarie beaucoup. Que les diffuseurs, qui ont payé plus de 600 millions d’euros pour les droits de diffusion, veuillent une programmation étalée avec des affiches et des matches presque tous les jours est compréhensible.
Mais, la LFP qui, elle, organise la compétition, devrait, selon moi, exercer un devoir d’équité. Et ce devoir d’équité n’est pas respecté. Quand on voit que Bordeaux a un match avancé avant de nous rencontrer alors que nous, nous sommes au milieu d’une série avec des rencontres européennes, je ne comprends pas. Le diffuseur à le droit de faire cela. Quand on voit que Marseille, que nous rencontrons demain, va se retrouver avec deux jours de plus de récupération de plus que nous alors que nous sommes dans une semaine à trois matches avec une rencontre européenne, je ne comprends pas non plus. Il n’y a pas d’équité sportive. Et seule la Ligue peut la faire appliquer. Cette situation me désole. Je ne suis pas énervé mais je veux que les gens comprennent.
Lorsque nous avons affronté Reims (2e journée), on a programmé notre match le dimanche et non le vendredi alors que nous allions jouer le playoff aller de Ligue Europa, le jeudi suivant. ! C’est comme ça, je n’ai rien dit. Avec notre qualification, nous avons un calendrier compressé, je le conçois. Mais on ne doit pas, en plus, étendre la récupération de nos adversaires. Ce n’est pas possible. Seule la Ligue peut intervenir. J’ai un goût un peu amer.
Qu’attendez-vous de la LFP ?
Pour la 12e journée, qui aura lieu juste avant un match de Ligue Europa, le calendrier prévoit un Lille-Saint-Etienne. J’ose espérer qu’on aura l’intelligence de protéger les deux équipes en leur avançant la rencontre pour leur donner plus de récupération avant le jeudi soir. J’ose espérer. J’attends de voir. Depuis mardi soir, Marseille, dont certains joueurs n’ont joué que 60 ou 65 minutes, est dans son canapé en attendant de voir ce qu’il va se passer du côté de Saint-Etienne. J’aurais préféré qu’ils puissent jour jeudi soir pour que nous soyons tous dans un même état de forme.
Mais, je reste lucide. Marseille est supérieur à nous, Marseille est meilleur. Je le sais. Après, sur un match… Malgré la différence entre les deux équipes en terme de récupération, je ne peux pas aller voir un de mes joueurs pour lui expliquer qu’il ne jouera pas au Vélodrome. Tout le monde a envie de jouer ces matches-là. C’est à moi d’avoir le plus de lucidité possible pour à la fois maintenir une équipe très compétitive et également ménager les organismes qui sont très sollicités.
Une victoire au Vélodrome constituerait-elle un exploit ?
Cela fait 35 ans que Saint-Etienne ne s’est pas imposé à Marseille. Alors, oui, si l’on venait à gagner au Vélodrome dimanche soir, ce serait un exploit. Nous devons jouer le match avec plaisir et pour faire un résultat. Nous n’allons pas y aller en souriant pour faire des photos du stade Vélodrome.