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Pareillement favoris, le Bayern Munich, Barcelone et le Real Madrid aimeraient plutôt se voir offrir le club turinois, à midi, lors du tirage au sort des demi-finales de la Ligue des champions.
Ces dernières années, le programme du printemps de la Ligue des champions était connu à l'avance : l'Union des associations européennes de football (UEFA) procédait au tirage complet du tableau final à partir des quarts de finale et chacun pouvait évaluer par avance les menaces, ou les promesses.
Cette saison, le tirage au sort des demi-finales est revenu à la surface, dans ce printemps où tout accélère, un peu trop même : alors que la mise en scène des huitièmes de finale s'étire sur six semaines, les quarts de finale sont concentrés en huit jours, deux semaines seulement avant l'enchaînement des demi-finales, aussi ramassées dans le temps. Ce n'est pas un sprint du printemps, c'est une cavalcade, qui laisse à peine le temps de se retourner et donne l'impression que l'UEFA est pressée d'en finir.
Le plateau des demi-finales mériterait, pourtant, que l'on prenne un peu son temps. Que l'on ait le loisir de savourer les affiches que livrera le tirage au sort, à partir de midi à Nyon (Suisse). Match aller les 5 et 6 mai, retour les 12 et 13 mai. Ce sera un tirage au sort intégral, sans restriction, et qui décidera également quel vainqueur des demi-finales sera considéré comme l'équipe à domicile lors de la finale du samedi 6 juin à Berlin, ce qui n'est pas un enjeu énorme.
Ce tirage avivera le regret de ne pas voir Monaco avec du si beau linge, alors qu'il le méritait autant, sinon plus que la Juventus, demi-finaliste pour la première fois depuis 2002-2003, selon un scénario et des faits de jeu qui jettent un pont avec son passé. « C'est moche mais ça passe », a dit Patrice Évra, observateur. Pour la première fois depuis l'Inter en 2010, revoilà l'Italie dans ce dernier carré déserté par l'Angleterre pour la deuxième fois en trois saisons.
un quartier très latin
Clairement, le club italien est la cible des trois autres demi-finalistes, tous favoris de l'épreuve dans des proportions comparables, tous abonnés à ces altitudes. Sur ce plateau qui représente 22 victoires en C 1, l'inexpérience récente de la Juve lui donne des airs de proie pour les trois autres, lesquels promènent plutôt des airs de propriétaires. On n'aura pas attendu cette saison pour savoir que le palmarès de la Ligue des champions manquait d'imagination, d'autant que l'instauration du fair-play financier participe à ce que les grands noms soient gravés dans le marbre et à ce que les avantages acquis soient insurpassables.
Dans ce quartier très largement latin, au sein duquel le Bayern Munich fait exception, la possibilité d'une nouvelle finale 100 % espagnole, un an après la finale 100 % madrilène Real-Atlético (4-1 après prolongation), sera l'un des nombreux enjeux de ce tirage au sort. Seul un double Clasico en une semaine pourrait définitivement en écarter la perspective. Pour le coup, quelques jours après des quarts de finale qui ont vu Messi et Cristiano Ronaldo ne pas marquer et le Real sortir l'Atlético (0-0, 1-0), l'affaire ressemblerait à une Coupe du Roi souterraine. En attendant, et pour tout dire, tout ce beau monde a le droit de livrer, dans ce money-time, des soirées un peu plus inoubliables qu'elles ne le sont depuis la sortie des poules. Malgré de très notables exceptions, tout cela a manqué de souffle le plus souvent. Il n'est pas trop tard pour que cela change.