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Bielsa-OM, le poker continue
L'avenir à Marseille de l'entraîneur argentin, qui a rencontré son président lundi, est toujours incertain. Même si certains signes sont positifs…
VINCENT LABRUNE et Marcelo Bielsa ont rétabli un dialogue poli, il y a plusieurs semaines déjà. Le président marseillais et son entraîneur se sont même rencontrés, dans le bureau du premier, à la Commanderie, lundi après-midi (voir L'Équipe d'hier). C'est un signe de relations qui se normalisent entre les deux hommes, après l'épisode de la conférence de presse au napalm du technicien argentin, au sujet de promesses de recrutement qu'il estimait non tenues, le 4 septembre dernier. Mais Labrune et Bielsa ne se sont pas vus pour échanger des amabilités, alors que l'avenir du deuxième est toujours incertain à l'OM. L'intéressé refuse catégoriquement d'aborder ce thème, et le suspense devient presque insoutenable pour le public du Vélodrome, ébloui par « San Marcelo », comme il l'appelle.
IL CONSEILLE DE CONSERVER LUCAS OCAMPOS
Son contrat d'un an doit pourtant être rediscuté par les deux parties, comme prévu initialement. Faut-il alors déceler des signes positifs dans cette entrevue ? Si la teneur des discussions n'a pas filtré, les dirigeants marseillais espèrent toujours convaincre leur entraîneur de rester. C'est aussi le sens de la visite de Margarita Louis-Dreyfus dans le bureau du coach, après la défaite face au Paris-SG (2-3, le 5 avril). Ce soir-là, l'actionnaire de l'OM l'avait félicité pour le travail effectué tout en lui manifestant son désir de le conserver. L'Argentin n'a pas été insensible à la démarche, il l'a dit publiquement. Mais il a aussi envoyé des signaux à ses dirigeants. Il leur a récemment conseillé de conserver Lucas Ocampos, prêté par Monaco en janvier. L'OM devra-t-il alors débourser les 11 M€ de l'option d'achat automatique inscrite dans le contrat ? Celle-ci n'y figure qu'en cas de qualification pour la phase de groupes de la Ligue des champions, et l'OM pourrait parfaitement tenter d'engager l'attaquant (20 ans) pour une somme inférieure. Si Bielsa a des idées précises sur les joueurs de l'effectif professionnel, il a également un regard acéré sur ceux issus du centre de formation. Dans le courant du mois d'avril, il a, par exemple, donné des indications précises à sa direction sur les jeunes, régulièrement observés par Diego Reyes que ce soit aux entraînements ou en match, avec la réserve, promue en CFA.
Ils étaient plusieurs en fin de contrat, et le technicien argentin a donné ses recommandations. Bill Tuiloma, Julien Fabri, Gaël Andonian et Stéphane Sparagna ont donc été prolongés ou ont signé leur premier contrat pro. En revanche, Momar Bangoura et Alexander Ndoumbou n'ont pas été conservés. Au moment de la désignation des superviseurs (parmi Jean-Philippe Durand, François Brisson et Michel Flos) sur les prochains tournois internationaux, Bielsa est également intervenu concernant la Copa America, organisée au Chili. Il a ses relais sur place, et il se fie à leurs jugements. Uniquement. L'entraîneur marseillais n'accorde pas sa confiance facilement, la cellule recrutement a pu s'en rendre compte ces derniers mois. Malgré de nombreux matches observés et plus d'une centaine de rapports, leurs échanges avec l'entraîneur sont inexistants. Dans l'hypothèse où il resterait, ils ne savent pas quel profil de joueur l'entraîneur recherche (âge, poste, etc.). Ce n'est pas franchement une nouveauté à l'OM, où Vincent Labrune a géré le recrutement presque à lui tout seul l'été dernier. Il a payé pour voir. Mais si Bielsa souhaite avoir son mot à dire sur le sujet et obtenir des garanties sportives, il n'est pas certain que ses dirigeants puissent le satisfaire au moment où Marseille pourrait rater une qualification en Ligue des champions pour la troisième fois en quatre ans et donc devoir trouver des liquidités pour combler son déficit. Labrune devrait donc rencontrer de nouveau son entraîneur d'ici à la fin mai pour qu'il lui donne une réponse. Un délai dans lequel des courtisans tentent de s'engouffrer. Car, en parallèle, les contacts de Bielsa avec l'Arabie saoudite ne sont pas rompus. La Fédération saoudienne espère toujours convaincre l'entraîneur, même si les exigences financières de ce dernier sont trop élevées. Pour l'instant…