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La priorité de Vincent Labrune est de conserver l'entraîneur argentin la saison prochaine. Mais si el Loco part, le président marseillais espère convaincre un autre technicien étranger.
L'ACTUALITÉ a encore rappelé hier combien l'avenir de Marcelo Bielsa à Marseille reste fragile. L'entraîneur marseillais est sollicité par l'Arabie saoudite depuis un moment déjà pour devenir sélectionneur (L'Équipe du 21 février) . Mais il n'a pas encore pris sa décision. Au contraire même, les exigences financières de l'Argentin (59 ans), rémunéré 300 000 euros mensuels à l'OM, refroidiraient les dirigeants arabes, même si, dans ce domaine-là, ils n'ont pas vraiment de limites. À Marseille, la majorité des joueurs aimerait qu'« El Loco » reste une saison de plus, sauf peut-être ceux qui jouent un peu moins mais, ça, c'est l'éternelle histoire du foot. Les supporters lui vouent un amour sans limite et, quels que soient les résultats en fin de saison, il est quasiment intouchable, ce qui va très bien à Vincent Labrune.
Mis à mal une fois par son technicien sud-américain lors de la fameuse conférence de presse sur le recrutement en septembre dernier, le président marseillais aimerait pourtant lui aussi qu'il reste encore un an au club. « On travaille à fond pour que Marcelo reste une deuxième saison à l'OM, certifie le dirigeant. D'ailleurs, après le match contre le PSG (2-3, dimanche dernier), Margarita Louis-Dreyfus est allée le voir dans son bureau pour lui dire sa volonté qu'il reste avec nous. »
Ce n'est pas la franche amitié entre les deux hommes, qui communiquent très rarement, mais Labrune est satisfait du travail accompli, surtout avec les jeunes, et il n'a aucun mal à mettre son ego de côté. Bielsa a rappelé récemment qu'il s'entretiendrait sur son avenir avec son patron dès la fin du Championnat et, pour l'instant, le mystère reste entier. Si l'OM se qualifie pour la Ligue des champions, ce sera un argument pour qu'il reste, car il n'a jamais disputé cette épreuve et ses dirigeants pourront lui assurer une équipe compétitive. La politique ne sera pas la même en cas d'une non-qualification en C 1 qui fragiliserait financièrement le club. L'argument est un peu le même pour un éventuel successeur.
EN FRANCE, GALTIER RÊVE D'AVOIR SA CHANCE
Car, évidemment, Labrune a déjà des idées très précises en tête si jamais Bielsa venait à lui filer entre les doigts. Son rêve le plus fou est toujours d'attirer André Villas-Boas, qu'il avait déjà rencontré à Paris et tenté de faire signer la saison dernière. Mais le Portugais (37 ans) s'était engagé avec le Zénith Saint-Pétersbourg. Depuis, Labrune n'a jamais rompu le contact et les deux hommes continuent d'échanger régulièrement par téléphone ou textos. En Russie, l'ancien entraîneur du FC Porto et de Chelsea est premier du Championnat et gagne beaucoup d'argent, bien plus que ce que peut lui offrir l'OM (8,5 M€ annuels). Il n'a donc a priori aucune raison de changer d'air, sauf peut-être la volonté de se rapprocher de son pays natal et celle de revenir dans un Championnat plus exposé. Il a d'ailleurs suivi d'un oeil attentif le travail de Bielsa, regardant plusieurs matches de l'OM cette saison.
Plus raisonnable, la piste de Claudio Ranieri est aussi envisagée par le dirigeant phocéen. L'ex-entraîneur italien de Monaco (63 ans) est à la recherche d'un club et son profil plaît beaucoup à Labrune. Il a deux immenses avantages : il connaît la Ligue 1 et il est libre. Quoi qu'il en soit, en cas de départ de Bielsa, le futur entraîneur de l'OM devrait être encore étranger. Pour deux raisons : d'abord pour conserver un certain standing et maintenir le groupe sous pression, ensuite pour écarter définitivement certains agents qui avaient leurs entrées à Marseille. Vincent Labrune a en effet été marqué par ses deux jours de garde à vue, et il ne veut plus s'exposer.
Quel qu'il soit, l'éventuel élu devra avoir les épaules solides pour passer après l'Argentin. En France, un homme rêve d'avoir sa chance : Christophe Galtier, l'actuel entraîneur de Saint-Étienne. Mais il part de très loin. D'une part, parce que Labrune préfère un technicien étranger, comme on l'a vu, et, d'autre part, parce que les relations entre Jean-Pierre Bernès et les dirigeants marseillais sont redevenues polaires, après un semblant de rapprochement lors de la rencontre OM - Saint-Étienne (2-1, le 28 septembre). En ce moment, l'entraîneur des Verts semble d'ailleurs prendre ses distances avec son agent. Galtier veut mettre toutes les chances de son côté et son entourage a fait quelques appels du pied à la direction marseillaise, mais il n'est pas sûr que cela suffise pour succéder à l'icône Bielsa.