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- Est-ce que vous avez déjà votre onze de départ Monsieur Bielsa ?
Non, pas encore.
- Vous avez quand même fait des essais pour composer votre défense, privés de Nkoulou, de Fanni et de Dja Djédjé ?
Oui, il y a différentes options, et je prendrais ma décision entre aujourd'hui et demain.
- Est-ce que ce sont des décisions de joueurs ou des décisions de système ?
Non, non, ce sont surtout des décisions concernant les joueurs, et après, on adapte le système en fonction.
- L'Olympique de Marseille n'a plus gagné à l'extérieur depuis le début du mois d'octobre. Que ressentez-vous par rapport à cette statistique ? Est-ce que pour vous, pour Toulouse, c'est un facteur de motivation ou c'est un facteur de pression supplémentaire ?
Nous, on est toujours contraints de chercher à gagner, quelles que soient les circonstances.
- En raison des nombreux absents et des mauvais résultats, y compris, même à domicile désormais, est-ce que ça vous incite à changer l'approche tactique de ce match, à prendre moins de risques ? Jérémy Morel nous disait tout à l'heure, "de jouer avec nos armes actuelles."
Nous, on essaye toujours de corriger les erreurs rencontrés lors des matchs que nous disputons.
- Quels enseignements avez-vous tirés des derniers matchs, en particulier contre Caen ?
Il y a eu un déséquilibre défensif. Nous ne sommes pas parvenu à être aussi nombreux que notre adversaire, nous étions toujours en infériorité numérique lors des phases défensives. Et c'est une des erreurs que nous devons corriger.
- Il semble que les joueurs, soit par manque de fraîcheur physique, soit par manque de concentration, lâchent un peu le marquage individuel et n'appliquent pas exactement les consignes. Etes-vous conscient de ces lacunes-là qui empêchent votre système de vraiment bien fonctionner ?
Je crois que physiquement, les évaluations que l'on fait après chaque match nous permettent d'en tirer des conclusions qui sont de plus en positives, que l'équipe court plus que jamais, et qu'il est probable qu'il y ait une fatigue mentale.
Je crois que si nous avions sept points en plus, l'Olympique de Marseille serait en tête du championnat, avec trois points d'avance sur ses concurrents. Je me réfère aux trois derniers matchs. Il ne devrait pas s'être produit des choses si spéciales durant ces trois matchs auxquels je fais référence, de telle sorte qu'ils auraient pu se terminer d'une autre manière.
En ce qui concerne les facteurs que vous mettez en avant, j'écarte les raisons pour lesquelles je ne peux faire de démonstration. Comme par exemple, la dimension ou le sujet "physique", car les données et les évaluations se suffisent à elles-mêmes. Et j'accepte que ce que je ne peux démontrer, ce ne soit pas de cette manière.
La référence que vous faites à la fatigue mentale, je ne peux l'écarter. Mais, tout ceux qui étudient ce sujet, savent que lutter pour des objectifs et ne pas y parvenir, participe de la fatigue mentale de tous les joueurs. Ce qu'il faut savoir, c'est si la fatigue mentale est ce qui produit les mauvais résultats, ou si les mauvais résultats provoquent cette fatigue mentale. Ceci est un procédé très dynamique, et assurément, lors du dernier match, il y a eu des choses de cette nature.
- Comment peut-on lutter contre cette fatigue mentale ? Est-ce que vous, en tant que manager, vous avez des clés, des remèdes, qui peuvent permettre de rebooster le mental d'un groupe ?
Le travail que je fais se base fondamentalement sur l'idée de convaincre. Et l'on peut convaincre quelqu'un en proposant un style. Comme celui qu'on utilise pour parvenir à notre objectif. Dans l'adversité, il y a deux options : abandonner le chemin qu'on a pris, et démontrer que les convictions sont seulement attachées aux effets qu'elles produisent, ou renforcer le fait d'être convaincu en pariant que le chemin que nous avons choisi est le bon.
- Il y a une réunion entre vous et les joueurs, pour évoquer justement les différents points de vue en ce qui concerne le jeu. Est-ce que vous êtes sorti de cette réunion confiant que vos convictions allaient être respectées jusqu'au bout, ou est-ce qu'il va peut-être vous falloir changer votre fusil d'épaule ?
Non, j'ai déjà répondu à cette question. La réponse antérieure fixe mes convictions par rapport au style.
- Est-ce que vous êtes satisfait de ce que vous ont dit les joueurs ?
Regardez, la chose la plus importante est ce que nous exprimons sur le terrain. Ce que moi j'évalue, c'est ce qu'il se passe sur le terrain de jeu. Pour moi, il n'aurait pas dû se passer quelque chose de différent à ce qu'il s'est passé, de telle sorte que l'équipe serait première avec sept points d'avance sur ses poursuivants. Mais je sais que vous, vous ne partagez pas ce point de vue. Et je n'ai pas d'autres choses à faire que d'être résigné, et d'essayer de prouver que je suis dans l'erreur.
Parce que si quelqu'un observe qu'il se trompe, et persiste dans son erreur, cela signifie continuer dans son aveuglement de manière irrespectueuse. Mais toutes les personnes qui sont amenées à devoir convaincre, savent que les interprètes doutent quand les efforts ne sont pas récompensés. Donc, moi, je fais les changements auxquels je crois. Mais, je ne change pas, seulement pour changer.
- Monsieur Bielsa, on parle souvent d'exigence vous concernant. Que ce soit dans le domaine du pressing sur le terrain, ou au quotidien. Est-ce que vous trouvez que le groupe que vous avez, les joueurs dont vous disposez, sont fautifs dans le fait qu'ils n'arrivent pas à assumer cette exigence ? Ou est-ce que, c'est parce que justement vous êtes trop exigeant, qu'à un moment donné, cela craque ?
Comme vous pouvez le vérifier par vous-même, le procédé est le même dans la première partie de l'année que dans cette seconde partie de l'année. Ce qui a changé, comme cela est naturel au fur et à mesure qu'avance le championnat et quand les minutes sont distribuées par treize ou quatorze joueurs, c'est que l'exigence durant la semaine diminue. Bien sûr, durant cette deuxième moitié de saison, les entraînements sont plus courts et moins exigeants.
Mais la seule chose qu'il faut comprendre, c'est que toute personne qui reçoit des directives se sent valorisée si celles-ci lui permettent d'otbtenir des succès. Donc, quand il n'y a pas de succès qui arrivent, il est normal de ne pas être d'accord avec cela. Donc moi, du fait de mon expérience personnelle, je sais que la méthode, le style et le système sont bons si l'on gagne. Et que si l'on perd, cela est mauvais. Et vous, vous agissez selon cette logique, qui est la logique des êtres humains. Donc, durant une période prospère, toutes les évaluations sont favorables, et l'on met en avant les mêmes valeurs qui à l'heure actuelle sont rejetées.
Vous, très certainement, vous pensiez que j'étais bien meilleur que ce que je ne le suis. Ceci se voit clairement quand on observe les opinions que vous avez partagé à mon égard, l'année dernière ainsi que là, maintenant.
Mais, face à la déroute, aucune attitude n'est positive. Vous n'êtes pas en condition de valoriser un message. Quoi qu'il se passe, cela sera mal fait. Je prends un exemple. Quand on a égalisé 2 à 2, les critiques se sont portées vis-à-vis des entrées en jeu d'Aloé et de Tuiloma. Parce que cela a signifié une diminution de l'envie d'attaque, de la possession du ballon et du contrôle du jeu. Et quand j'ai fait entrer Romao, la critique s'est portée sur le fait de renforcer l'aspect défensif de l'équipe et d'avoir souhaité conserver le score. Et toutes ces critiques se produisent sans prendre en compte le contexte, s'il reste cinq minutes... Et toutes les fois où ces critiques sont émises, jamais ce dernier facteur n'est considéré.
J'entends parfaitement la logique avec laquelle vous opérez. Je ne la critique pas, je ne l'accepte pas non plus. Je me soumets à elle, de la même manière que, avec une haute importance, je considère ce qu'on dit de moi. J'écoute et je lis les opinions que vous avez sur mon travail, et je vois clairement que vous vous êtes trompé dans votre évaluation de moi.
Durant la première moitié de championnat, vous pensiez que j'étais très bon et que le football français devait imiter ou observer ma manière de faire. Et maintenant, vous avez changé d'opinion en vous exprimant de manière diamétralement opposée. Pour moi, cela me paraît logique. Cela m'est arrivé durant mes trente-dernières années. Ce que j'essaye de faire, dans l'adversité, c'est de renforcer mes convictions, et ne pas agir aveuglement, en niant des changements qui doivent être faits.
Mais j'ai clairement observé, dans les moments négatifs, que tout le monde [vous] abandonne, les médias, le public et les joueurs. Et c'est naturel, c'est le propre de la condition humaine. On s'approche de celui qui sent bon, et la réussite entretient l'image de celui qui la provoque. Et on s'éloigne de celui qui sent mauvais, et la défaite nous fait entrer dans la catégorie de ceux qui sentent mauvais.
Et j'aimerais vous spécifier que ce n'est ni une victimisation ni une réclamation. C'est la description de quelque chose que je vis depuis trente ans et qui se répète dans n'importe quelle activité humaine. Personne ne t'accompagne sur le chemin de la victoire mais tout le monde t'accompagne si tu l'emportes. C'est une loi de vie, et c'est ainsi que je la perçois et l'accepte. Et je ne demande ni ne réclame rien du tout.
- Excusez-moi de poser encore une question. En fait, non mais... vous concernant Monsieur Bielsa, il n'y a pas tant de critiques que cela. Au contraire, je trouve, que dans les médias français, on pointe beaucoup du doigt les joueurs français pour leur supposée incapacité à supporter des méthodes exigentes comme celles qu'on retrouve à l'étranger. Etes-vous d'accord avec ça ?
(Fabrice Olszewski traduit la première partie : "vous concernant Monsieur Bielsa, il n'y a pas tant de critiques que cela", rire cynique et désabusé de M. Bielsa)
(Fabrice Olszewski lui traduit la seconde et dernière partie de cette question : )
Je pense tout le contraire. Quand j'évalue les conséquences de mon travail, je suis obligé de ne pas tromper les autres, et de ne pas me mentir à moi-même. Peu de fois, j'ai reçu des réponses aussi puissantes que me l'ont offertes les joueurs de l'Olympique de Marseille, en donnant tout de leurs efforts physiques, pour aller de l'avant en ce qui concerne cette année 2015. Ceci s'explique en courant. Parce que courir, c'est être impliqué. Courir, c'est aussi ne pas faire celui qui ne comprend pas. Donc vous, vous me dites que les joueurs sont fatigués et dégoûtés du procédé, très probablement oui, c'est le cas, car je leur offre un chemin qui ne les fait pas victorieux.
Donc il est naturel que celui qui est soumis à un procédé de management se fatigue, se dégoûte et refuse un procédé qui ne lui donne pas la victoire. Ceci est naturel et je l'accepte. Mais il faut aussi analyser comment les leaders agissent face à l'adversité. Il y a des leaders qui changent leurs discours, d'autres le maintiennent. J'ai vu des leaders qui changeaient leur discours et ils y arrivaient. Et j'ai vu le contraire aussi.
Moi, je ne peux abandonner mes convictions. Ce ne serait pas moi. Et je modifie seulement ce que je vérifie qui ne soit pas sur la bonne voie. Mais comme je valorise aussi les opinions qui sont émises sur moi, je sais que je ne suis pas aussi bon que la manière dont vous m'avez présenté en début d'année, l'année dernière. Et je sais que je ne suis pas non plus celui que vous décrivez maintenant. Si l'on pouvez abandonner ce sujet, ce serait l'idéal car l'on a été très en profondeur.
- Jérémy Morel reconnaissait juste avant vous que les joueurs ne faisaient plus les efforts ensemble. Et il pointait du doigt le match aller à Lyon en disant que la cassure ou le début d'une baisse d'efforts collectifs remontait à ce match. Partagez-vous cet avis ?
Pour considérer des opinions étrangères... - par étrangères, j'entends là des opinions qui ne viennent pas de moi - Pour parler de Jérémy Morel, je valorise son opinion. C'est un joueur qui réfléchit, intelligent, et avec un haut degré de compromission. C'est un exemple de professionnalisme, mais pour évaluer son opinion, je préfère l'écouter directement lui. Parce que sinon, je serai en train de faire une évaluation à travers un intermédiaire. C'est une idée que je préfère confirmer avant de m'exprimer dessus. Mais [Jérémy Morel] dit quelque chose de très intelligent. Il y a des efforts qui, si on les répète, offre un volume suffisant, mais parfois ce volume se fait de manière non coordonné.
Ce qui se passe, lorsqu'une personne se dit responsable de la réalité d'une équipe, c'est que beaucoup de fois, elle n'est pas écoutée, et là j'évoque les explications que cette personne peut donner.
Quand une équipe n'est pas synchronisée collectivement, cela concerne spécifiquement l'entraîneur. Et j'assume qu'il est très probable.. non, pas que ce soit très probable, mais plutôt que ce soit moi, qui soit le responsable de ce genre de choses dans l'équipe. Et c'est encore plus grave parce que ce sont des choses qui arrivent, qui se répètent, et les outils que j'utilise pour qu'elles arrêtent de se produire ne produisent pas l'effet que je désire.
C'est pour cela que, quand on [l'équipe et moi] se produit en étant inefficace, j'étudie ce type de situations très précisément.
- Est-ce qu'André-Pierre Gignac, que vous avez mis sur le banc le week-end dernier, a regagné sa place ? Et j'ai une deuxième question : cela a pas mal tourner devant, tous les joueurs offensifs, sauf au poste de Florian Thauvin. Pourquoi un tel traitement de faveur avec Florian Thauvin ?
Les alternatives à Thauvin sont Alessandrini et Ocampos. Ocampos est en train de s'adapter à l'équipe et à ses spécificités, et Alessandrini a eu des blessures qui ont retardé le fait qu'il trouve son état de forme optimal. Je valorise Florian Thauvin, et je crois qu'Alessandrini et Ocampos peuvent disputer sa place de titulaire. Ils présentent les mêmes options de jeu.
Pour revenir à la titularisation de Gignac, c'est une décision que je prendrais entre aujourd'hui et demain.
- Monsieur Labrune a déclaré dans la presse cette semaine qu'il voulait vous garder. Et du coup, vous, est-ce que vous voulez garder Labrune comme président la saison prochaine ?
Quand j'ai signé le contrat avec l'Olympique de Marseille, on m'a expliqué qu'on ne peut pas signer un contrat d'entraîneur pour un an. Donc moi, j'ai dit aux autorités du club, lors d'occasions antérieures que j'ai déjà expliqué, les nuances de mon contrat. Après, j'ai été décrit comme un "professeur" qui donne des cours sur ce sujet en particulier.
Je n'aimerais pas apparaître comme une personne qui se prend pour exemple du fait de sa conduite. C'est très désagréable pour la personne qui écoute cela. On n'aime pas les personnes qui pontifient.
Mais j'ai l'obligation de dire la vérité, seulement parce que c'est nécessaire. Quand j'ai signé le contrat avec l'Olympique de Marseille, on m'a expliqué que je devais signer pour deux ans. Et j'ai dit que je ne voulais pas signer pour deux ans. Que je ne voulais pas ne pas respecter un contrat. Mon contrat avec l'Olympique de Marseille n'a pas intégré le fait d'une date de fin automatique. Il a une structure juridique qui a pris beaucoup de temps à être construite, et je remercie l'institution qui m'a aidé à faire cette chose pour, qu'au moment où se termine la première année, prenne fin automatiquement mon contrat.
Parce que moi, à ce moment de ma vie, je ne signe pas ce que je ne vais pas accomplir. Donc on a adapté l'exigence réglementaire à ma position personnelle, en rapport avec le fait de signer quelque chose et après, de ne pas l'accomplir.
Ce qui veut dire que mon contrat n'est pas lié au fait que si je ne vais pas bien, je m'en aille. Si j'ai signé quelque chose, je m'en vais seulement si l'on me renvoie. C'est pour cette raison que clairement, le 31 juin, ou le 1er juin, je ne me souviens pas exactement, l'institution, la LFP et moi savons que le contrat se termine. Il n'y a pas de fin automatique. Parce que pour ce qu'il y ait cela, cela signifierait qu'une des deux parties n'accomplisse pas ce qu'elle a signée.
Je ne dis pas que c'est bien ou mal, mais je ne veux pas faire cela. Donc il y a un instrument juridique qui indique que cela ne dépend ni de ma volonté, ni de celle du club. Qui indique qu'arrivé à la fin du contrat, le 1er ou le 31 juin je ne sais pas, je suis libre.
Et cela ne témoigne d'aucune différence de position entre moi et le club. Le club et moi avons accordé cela, et, moi, je vous le redis, que si l'on demande à quelqu'un, s'il continue ou non, dans le club, il apparaît qu'il y a une comparaison de hiérarchie. Et moi, je sais parfaitement la grandeur de ce club, et, en ce qui concerne l'établissement d'un lien entre un entraîneur et une institution, ce n'est jamais un entraîneur qui dit à un club : "Je veux signer un contrat avec vous."
Les entraîneurs ne vont pas dans les clubs en disant "je veux signer un club avec vous." Ce sont les clubs qui disent aux entraîneurs : "nous voulons que vous travailliez ici."
Donc je ne sais pas si ce que je viens de vous dire, qui est exactement la vérité, peut permettre qu'on mette fin à ce sujet. Et je remercie le club qui m'a permis que l'on puisse arriver à mettre ensemble deux choses : que moi, je voulais être un an ici. Entre autres choses, afin qu'il puisse vérifier, si j'étais potable pour le club. Et, de plus, il faut savoir que cette intention qui est la mienne, est vraiment opportune, et qu'elle protège beaucoup plus le club que moi.
Car à personne, il n'échappe que de signer un contrat pour deux ans, cela aurait été plus bénéfique pour moi parce que si l'on me renvoie, ils doivent me payer deux ans et non un. Donc si, de manière hypothétique, l'on me renvoie demain, ils doivent me payer un an et ce qu'il reste de cette année. Donc je remercie le club qui m'a aidé à construire juridiquement un contrat auquel je ne peux renoncer. Mais la réalité est celle que je viens de commenter. Et, en ce sens, il y a coïncidence totale et parfaite entre le président et le club. Ni le club ni le président ne vont dire quelque chose de différent, à la virgule près, que ce que je viens de vous dire.
- On a compris que votre contrat se terminait au 1er juin. Mais ce que vous êtes en train de nous dire, c'est qu'en fait, pour que vous restiez, cela doit venir des dirigeants. Donc de votre président.
Je ne peux pas répondre autrement que oui. Mais ne me mettez pas dans une situation de ce type. Je ne veux pas rendre les gens mal à l'aise, parce que la suite logique de votre question, c'est que vous, vous alliez voir le président et lui dites : "Pourquoi vous faites ou ne faites pas une offre à Bielsa ?"
Je ne veux pas provoquer cela, et justement, je suis en train de raisonner pour éviter cette situation. La chose idéale de mon point de vue est, qu'une fois terminée le championnat et la saison sportive, le club prenne les décisions qu'il croit, et que moi, j'agisse en conséquence de ces décisions, si elles me prennent en compte. Et en plus, moi j'ai honte de parler de ce sujet, parce que je suis en train de diriger une équipe qui ne gagne pas depuis cinq matchs, et parce que de parler de ce sujet ainsi, me place moi en position de protagoniste.
Donc à travers ce que je viens de dire, je comprends et n'oblige personne à parler de ce sujet, jusqu'à ce que le championnat prenne fin. Et je ne veux transmettre aucune urgence ni pression au club. Et je fais bien, parce que si le moment d'analyser ce sujet s'était située au 31 décembre, l'évaluation aurait été très différente à ce moment-là de celle d'aujourd'hui.
- Vous expliquiez tout à l'heure que, lorsqu'on gagne, on est accompagné, et que, quand on doit gagner, on est seuls, on n'a pas l'adhésion de tous. Est-ce que justement, sans dire si cela vous influence ou pas, mais est-ce que les déclarations de votre président, à la suite de vos mauvais résultats, vous ont fait plaisir ?
En réalité, je ne peux répondre à votre question car je ne sais pas à quoi font référence les déclarations qu'ont faites mon président. La seule chose que je peux dire, c'est que je me sens bien accompagné et qu'il est bien derrière moi, et qu'il n'est en rien un obstacle au développement de mon travail. Et vous tous, vous savez ce que signifie d'être couvert tant qu'on ne vous renvoie pas.
- Une question sur le niveau actuel d'André Ayew.
Lui a joué dans une position de milieu, lors du dernier match. Il a eu un apport offensif très important, et un peu plus de difficultés au niveau de la récupération du ballon. C'est une coïncidence avec le fait que ce soit surtout un attaquant. Si vous avez pu voir que Brice [Dja Djédjé] et Mendy ont joué aussi ailiers comme peuvent le faire Thauvin et ocampos, qu'André Ayew, qui est un attaquant, a joué comme milieu relayeur et numéro 8, et qu'Imbula, qui occupe le poste de numéro 8, a joué comme numéro 6, vous avez pu observer que cet ensemble de situations a déséquilibré défensivement l'équipe.