- Quel est l'état du groupe ? Des incertains, des forfaits mis à part Nkoulou ?
Il y a deux joueurs qui ont été opéré, Nkoulou et Barrada. Lemina a toujours un match de suspension en cours, et le reste des joueurs est dispo et ils sont très bien mentalement.
- Vous connaissez votre 11 de départ ?
Non, seulement cette après-midi on va faire le premier entraînement technico-tactico de la semaine. Vu qu'on est là j'aimerais présenter une justification. J'avais dit qu'il y aurait un entrainement ouvert au public et à la presse, une fois par mois. Il y a eu un petit inconvénient que je ne connaissais pas. Il y a eu des compromis pris antérieurement, c'est pour cela qu'on a pas pu être en accord avec ce qu'on avait planifié. Mais on va reprendre le rythme normal la semaine prochaine. Et à un moment où cela sera possible, nous ouvrirons deux fois dans la semaine au public pour rattraper cela.
- Est-ce qu'on aura l'honneur de vous voir sur le terrain d'entraînement d'ici la fin de saison ?
Fabrice O. (sérieux) : J'y suis toujours (rires de la salle).
Marcelo B. : Selon le programme qui sera planifié, je serai présent ou pas.
- Peut-on imaginer une titularisation de Michy ?
Non, je n'ai pas encore décidé de la formation.
- Le dernier match vous a interrogé à ce sujet ?
Je donnerais la formation quand elle sera sûre.
- Gignac est à 100 % aujourd'hui ?
Oui, à 100 %.
- Vous avez bien apprécié la performance de Michy ?
Oui, bien sûr, il a eu une manière de jouer déterminante.
- Que représente comme manque l'absence de Nkoulou pour l'OM ?
C'est un footballeur qui est nécessaire pour sa présence individuelle, pour le rendement qu'il a eu durant tous les matchs auxquels il a participé. C'est un des deux-trois meilleurs au rendement individuel de toute l'équipe et bien sûr, c'est un avantage quand il est avec nous.
- Dans le match de Sainté, 2 AC ont joué une partition très différente. Gignac et Michy, était-ce voulu au gré des circonstances et préférez-vous un attaquant qui décroche ou qui reste bien dans l'axe ?
C'est une des qualités dont dispose Gignac de pouvoir aller sur les côtés. Il le fait de manière efficace. De la même manière que Michy redescend beaucoup pour jouer avec ses milieux. Ces 2 particularités nous conviennent et pour aucun des deux cela ne leur enlève leur principale qualité qui est la relation avec le but. Batshuayi, quand il redescend, il arrive à garder cette présence face au but et Gignac, le fait d'aller sur le côté, sa présence face au but ne le quitte pas.
- Ayew a joué axial lors des 2 derniers matchs. Est-ce que par rapport à ce qu'il a montré, cela a permis d'envisager d'autres possibilités ? Pourquoi pas le voir débuter un jour à ce poste ?
Cette fonction de numéro 8 relayeur, il la connaît, elle n'est pas nouvelle pour lui. De la même manière quand il joue ailier, il redescend et prend des postes plus vers le centre. Et ces choses qu'il fait lorsqu'il est ailier, lui permettent de jouer numéro 8 de la même manière que lorsqu'on lui demande. Pour ce qui est des comparaisons, cela rend plus offensif l'équipe. Car il est + attaquant qu'Imbula et quand c'est Alessandrini, Ocampos ou Thauvin qui jouent ailier gauche, ils prennent plus la profondeur qu'Ayew qui joue intérieur.
- Est-il possible de voir Ayew débuter un match comme numéro 8 ?
Oui bien sûr, ce n'est pas une option que je ne considère pas, mais bien quelque chose auquel je pense.
- Ces 2 derniers matchs, vous prenez un but dans les derniers instants. Comment vous travaillez cette concentration ou ce manque de concentration ?
Le fait qu'ils nous aient mis des buts à la fin des matchs ne veut pas dire nécessairement qu'on manque de concentration. Bien sûr, on évalue la manière dont on fait montre de nos avantages. Le match d'Evian, on a eu 5 minutes avec des doutes. A Rennes, malgré un joueur en moins, on était les protagonistes les derniers instants. Contre Reims, on a eu des instants où l'on a été les protagonistes dans les dernières minutes. Et ce match contre Sainté, on a conservé la domination du jeu, ce sont toutes des circonstances différentes pour pouvoir résoudre la même chose.
Mes recommandations sont celles qu'on peut tirer d'une logique claire, être protagoniste pour être loin de notre but, avoir le ballon pour que l'adversaire ne puisse attaquer, ne pas prendre de risques inutiles pour perdre le ballon, mais ce n'est pas pour ça qu'on va le redonner. Et après, il faut se soumettre aux facteurs du jeu.
- Que pouvez-vous nous dire sur Lyon et le PSG comme adversaires directs ? Surtout sur le PSG qui n'a pas réussi à retrouver son niveau ?
Comme toujours, je privilégie l'analyse de nos ressources sans qu'ils soient nécessaires qu'ils se passent des choses différentes à celles qui se sont succédé, on pourrait avoir quatre points que ceux qu'on a réellement obtenu. Je crois qu'ils étaient mérité. Ce qu'il se passe, c'est qu'on tire des conclusions très différentes quand on analyse des séquences identiques.
[...]
Il y a une question avant celle-ci qui portait sur le fait de comment éviter ces situations. Bien sûr, nous sommes attentifs au fait que les impondérables ne se succèdent pas contre nous. Ce sur quoi j'insiste, c'est qu'on évalue non pas la manière dont on se développe mais plutôt les conséquences. Donc si l'on avait pas encaissé les deux buts, la manière d'analyser n'aurait pas beaucoup changée mais les conclusions si.
- Vous n'avez pas peur qu'il y ait des doutes suite à ces buts encaissés lors des dernières minutes ? Les antécédents indiquent le contraire. Je me réfère au fait que lors des vingt dernières minutes contre Saint-Etienne, l'équipe s'est montrée sûre et confiance et elle assumait le maniement du ballon et le développement du jeu. C'est pour cela que je vous disais que le fait qu'ils mettent un but dans les dernières minutes, cela génère une conclusion différente.
- Mr Bielsa, vous n'avez pas répondu à la conclusion de Florian.
Pensez-vous qu'aujourd'hui que le PSG et Lyon sont aujourd'hui plus forts ? Plus équilibrés ?
Si, j'ai répondu. J'ai dit que je me focalisais sur mon équipe et j'essaye de décrire des points forts et des points faibles. Et j'ai la conviction que le développement du championnat ne dépend pas de la force et de la faiblesse des adversaires. Mais plutôt de notre capacité à utiliser nos ressources et nos qualités. Bien évidemment, notre équipe a réussie moins de choses que ce dont elle est capable grâce à ses qualités et aussi ce qu'elle mérite. Donc je n'observe pas l'adversaire mais plutôt ce dont nous sommes capables nous-mêmes.
- Mr Bielsa, après chaque défaite, vous vous êtes flagellés. Comme à chaque partie où il y a une défaite, vous prenez la responsabilité sur vous. Toute la presse a parlé d'un coup de génie lié à votre coaching contre Saint-Etienne. On a presque l'image d'un entraîneur un peu maso. Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette image ?
En fait, non, je ne veux pas prendre sur moi toutes les responsabilités. Je prends seulement à ma charge les erreurs que je commets et détecte, et dont je pense qu'elles sont de ma responsabilité. Il est normal que les changements soient pris de manière positifs, quand leur effet sont bons. Et qu'on parle de manière négative quand leurs effets ne sont pas positifs. Les changements que provoquent un changement, ne sont pas les seules choses à prendre en compte. Il y a des changements bien faits qui ont des répercussions positives, et l'inverse.
L'entraîneur visualise une situation qu'il faut résoudre, et il faut voir si ce que l'entraîneur visualise comme changement est correct ou non. Après, il propose une alternative pour que le joueur qui rentre puisse résoudre la chose qu'il y avait à changer. Donc moi, j'ai vu que le secteur gauche de leur attaque était une zone où il développait leur jeu offensif. Je crois que cette observation était correcte, mais pas la solution. Car le jeu offensif de Saint-Etienne a continué à être incisif sur ce secteur, et le joueur qui est entré à ce poste n'était pas un habitué de ce poste, ce qui lui ôte toute responsabilité.
Moi, quand je m'attribue des erreurs, je le fais toujours avec la conviction que c'est réellement le cas. Je n'agirais jamais d'une autre manière.
- Il aurait été possible d'alterner la position d'Aloé et de Rod Fanni ?
Oui, moi aussi j'y ai pensé. Je vais vous dire les arguments auxquels je pensai. Ce que vous dites est raisonnable. La 2e MT de Fanni était très bonne, il couvrait de larges espaces dans la surface et sur les côtés, il avait une exubérance physique qui influençait sur une grande partie de l'équipe. Et il m'est apparu mieux de couvrir ses erreurs plutôt que de les éviter. Et peut-être que le contraire de ce que j'ai décidé aurait été mieux.
C'est pour cela que je vous dis que les changements, même si cela sonne comme absurde, ne doive jamais être jugés à leur effet mais plutôt par interprétation de la situation qu'ils veulent corriger et de la manière dont on veut les faire. Il y a des changements bien faits avec des mauvais résultats, et l'inverse existe aussi. Ce qu'on a coutume de dire, pour éviter l'analyse, c'est que si le résultat est bon, c'est un bon changement. Si c'est l'inverse, c'est pas bien. Ceci est la meilleure manière d'éviter l'analyse.
- Vendredi vous retrouvez Caen. Caen, la meilleure équipe depuis 2015. Comment avez-vous préparé votre équipe à jouer cet adversaire ?
Les équipes ont des cycles. En ce qui concerne notre adversaire, ils ont eu un très mauvais cycle remplacé par un très bon cycle. Mais nous aussi, nous devons changer la succession de nos derniers résultats. Et il nous faut ajouter qu'il nous faut une victoire.
- Vous connaissez un peu le jeune argentin Emiliano Sala, qui marque pas mal de buts ?
Oui, c'est un joueur référence, avec beaucoup de présence physique, des buts, il est opportuniste et intuitif.
- Concernant Romain Alessandrini, considérez-vous qu'il a davantage d'efficacité quand il entre en cours de jeu que lorsqu'il commence ?
Je suis très content pour lui. Je suis aussi content pour Michy et lui, car le message qu'ils nous ont donné par leur entrée est celui de la confiance et de l'optimisme pour eux. Romain Alessandrini a été prépondérant, il a participé de manière continue. C'est un joueur méritant pour tous les efforts qu'il nous donne, et il arrive à traduire sa présence par des effets de valeur. Je comprends que ce soit un joueur explosif par ses caractéristiques et ce type de joueur sont assez à l'aise quand ils entrent mais le fait qu'ils soient aptes pour entrer, pour moi, cela ne l'empêche pas d'être titulaire.