Information
LE MERCATO
"Je ne choisis pas les joueurs"
les messages. L’un d’entre eux n’a pas manqué d’être relevé. "La vérité, c’est que c’est le club qui dé- cide des arrivées, des départs et des joueurs qui ne font pas partie du groupe, a lancé Marcelo Bielsa. Je ne choisis pas les joueurs qui sont à ma disposition, qui vient et qui part. C’est comme ça que je travaille."
L’Argentin n’aurait donc pas son mot à dire à propos des transferts? Difficile à croire, même si les deux recrues de l’été, Romain Alessandrini et Michy Batshuayi, symbolisent, il est vrai, un mer- cato estampillé Vincent Labrune. Si l’ancien sélec- tionneur de l’Albiceleste a, bien sûr, validé l’arrivée de ces deux renforts, aucun nom à consonance sud-américaine ou espagnole n’est (pour l’instant ?) venu garnir l’effectif de l’OM. El Loco a donc amené son staff dans ses bagages - sans Ga- briel Heinze, "une possibilité, mais il n’a pas pu concrétiser sa venue", a expliqué Bielsa -, mais pas ses joueurs.
"Je n’ai pas décidé du départ
de Valbuena, pareil pour Diawara. Je veux que les choses soient claires"
De la même manière, il a vu partir Mathieu Val- buena au Dynamo Moscou sans donner son avis. "Je n’ai pas décidé de son départ, pareil pour Souley- mane Diawara. Je veux que les choses soient claires. Il a été dit que je ne comptais pas sur lui. Ce serait une façon négative d’évaluer ma capacité d’analyse. Valbuena a été le meilleur joueur français au Mon- dial. Je connais son parcours à droite ou dans l’axe. Je ne peux pas expliquer les raisons qui ont entraîné son départ car ça ne me regarde pas." L’ex-entraî- neur de l’Athletic Bilbao, à qui l’OM a pourtant re- mis les clés de son avenir sportif, dit aussi n’avoir
aucun lien avec l’exclusion du groupe profession- nel de Rod Fanni, Modou Sougou, Foued Kadir et Billel Omrani (Saber Khalifa, Florian Raspentino et Larry Azouni, également mis à l’écart, ayant quitté le club depuis la création du "loft").
Il excelle dans l’art de renvoyer la balle
Le nouveau coach olympien est un expert du football, de la tactique, de la préparation pointue des séances, des statistiques... Mais il aurait aussi pu être un tennisman hors pair, puisqu’il excelle dans l’art de renvoyer la balle. Laquelle atterrit donc dans le camp de la direction olympienne. Un mode de communication qui risque bien de don- ner des sueurs froides et de causer des nuits blan- ches à Vincent Labrune et ses acolytes, lesquels s’emploient surtout à ne pas contrarier leur entraî- neur.
Dans cette période de mercato, celui-ci dit faire avec l’effectif mis à sa disposition. Lorsqu’on lui de- mande s’il lui serait possible, en raison des absen- ces de Romao (suspendu) et de Lemina (entorse de la cheville) à Bastia, de faire finalement appel à Fan- ni, défenseur de formation, Bielsa balaye la ques- tion d’un revers de la main, rappelant qu’il n’est pas le décisionnaire...
Dans la dernière ligne droite du mercato estival 2014, les mouvements sont appelés à s’accélérer. Dans le sens des sorties, tout d’abord, puisque VLB continue de travailler d’arrache-pied pour trouver une porte de sortie à l’un des gros salaires. Après son frère Jordan, parti à Lorient, André Ayew pour- rait donc quitter le navire. D’autres départs sont aussi à attendre dans les prochaines semaines. Les Olympiens transférés ne seront pas tous rempla- cés. Si l’on se réfère à ses déclarations d’hier, Mar- celo Bielsa devra faire avec. Enfin, il ne faut sans doute pas se fier à tout ce que le Fada de Rosario dit...
LA TACTIQUE
Une chose est certaine: Marcelo Bielsa est pas- sionné par le jeu. Cela avait déjà été dit, mais le pre- mier contact avec l’entraîneur qui regarde vers le bas, c’est que côté terrain, il regarde vers le haut. Dès qu’on évoque le jeu, il s’anime enfin. Ce qui n’est pas toujours évident avec les entraîneurs à l’ego bien développé. On en a connu qui se consi- déraient trop supérieurs à leurs interlocuteurs pour parler du jeu que personne n’est capable de comprendre en dehors d’eux. Ce n’est pas le cas de l’entraîneur argentin, qui a essayé d’expliquer ses choix, ses préférences, en attaque et en défense.
Défense à trois centraux ou à quatre, avec deux centraux ? Il a alterné, au cours de la préparation, avec une préférence pour le 3-3-3-1. "Le système défensif sera établi en fonction de l’adversaire pour toujours être en supériorité numérique face à l’attaque adverse. Il faut toujours aligner un défen- seur de métier et un autre en couverture pour sécuri- ser."
Pour résumer, une pointe adverse, deux cen- traux, deux pointes ou un avant-centre et un sou- tien proche, trois centraux. On n’en saura pas plus que ces généralités pour le moment. Le problème, c’est que demain à Bastia, l’OM sera privé d’Alaixys Romao et de Mario Lemina, deux droi- tiers, tout en disposant de Lucas Mendes et Jéré- my Morel, deux gauchers, étant entendu que Nico- las Nkoulou est indispensable. "L’absence de Ro- mao et Lemina ? C’est un problème car ce sont des joueurs de valeur, mais ce n’est pas un problème car nous avons des solutions du même niveau qu’eux." Ce qui veut tout dire et rien dire, sinon que Stéphane Sparagna pourrait jouer si le choix se porte sur un 3-3-3-1.
Gignac ou Batshuayi : une seule pointe
Après, 3-3-3-1, 4-2-3-1 ou 4-3-3, une constante : un seul attaquant de pointe. André-Pierre Gignac et Michy Batshuayi ayant marqué des points et
des buts tous les deux, a-t-on des chances de les voir alignés ensemble? Ça n’est pas parti pour... "Mon idée est de toujours évoluer avec deux joueurs dans chaque couloir et deux dans l’axe. Je crois beaucoup au meneur axial et au jeu sur les côtés. Je ne veux pas dire qu’à un moment donné, on ne jouera pas avec deux attaquants de pointe mais il faudrait sacrifier un joueur à la création ou sur le côté..."
La L1, technique et caractère
Autrement dit, à moins d’être mené au score, ce sera l’un ou l’autre, ou plutôt l’un puis l’autre, en fonction du coaching. Lequel, au passage, s’est toujours révélé gagnant lors des matches de prépa- ration, car l’entrant a toujours marqué. Contre le Chievo, le jeune Belge, titulaire, n’a pas trouvé le chemin des filets, mais Dédé Gignac, entré en jeu, oui. De belles armes qui peuvent inciter à l’optimisme... "Les sept semaines de préparation prendront leur sens à Bastia. Gagner ou perdre les matches amicaux n’a aucune importance, tempè- re l’entraîneur argentin. On a connu des bons mo- ments offensivement mais on n’a pas pu maintenir le rythme sur la durée du match."
Or, la Ligue 1, ce sera évidemment autre chose et Marcelo Bielsa ne tarit pas d’éloges sur le cham- pionnat français, dont il a ingurgité des heures de vidéo depuis son arrivée. "Un championnat très physique et techniquement très riche. Les matches sont très disputés et les équipes combatives. La tech- nique et le caractère prennent le pas sur l’aspect tac- tique."
Peut-être l’OM pourra-t-il faire valoir justement certains arguments tactiques, au vu des matches amicaux où l’équipe olympienne a su changer de visage, s’adapter aux situations et poser des problè- mes à ses adversaires. Bielsa nous expliquera peut-être tout ça la semaine prochaine...
La Provence