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Voilà déjà une semaine qu'il aurait dû prendre possession du centre d'entraînement Robert Louis-Dreyfus, appelé à devenir son principal lieu de vie. Ce lundi 16 juin devait être le jour symbolique de la prise de pouvoir de Marcelo Bielsa, synonyme d'un changement de cap fort dans la politique sportive de l'OM, gage de l'ambition de Vincent Labrune.
Le club avait d'ailleurs prévu l'artillerie lourde pour la présentation officielle de l'Argentin, attendu comme le Messie par les supporters marseillais, en mettant en place un système d'accréditation strict pour assister à la conférence de presse.
Celle-ci n'a toujours pas eu lieu. Et personne ne semble savoir quand elle sera organisée. Dans un premier temps, le club a expliqué que le report de la reprise de l'entraînement était consécutif à un "léger retard des travaux d'aménagement engagés sur le site Robert Louis-Dreyfus". Lesquels ? Les principaux aménagements demandés par le natif de Rosario (lieux de vie communs, salle de musculation, différents ateliers en extérieur) ont bien été effectués. En résumé, rien qui ne semble justifier un tel chambardement.
"Une reprise sans entraîneur, c'est n'importe quoi"
Le rendez-vous était donc reporté de quelques jours, à vendredi dernier, plus exactement. Marcelo Bielsa, accompagné de trois assistants (Javier Torrente, Pablo Quiroga et Diego Torrente), était attendu à 10h30 à l'aéroport de Marseille-Provence, puis dans la foulée à La Commanderie. Informés des horaires - alors qu'une grande partie des membres du club ignorait l'heure de l'entraînement -, les South Winners appelaient à un grand rassemblement devant les grilles du centre d'entraînement olympien pour fêter l'arrivée de l'ancien sélectionneur de l'Albiceleste. Encore raté.
Cette fois, l'OM, par le biais d'un nouveau communiqué, expliquait que Bielsa était retenu en Argentine pour "raisons personnelles". Treize olympiens reprenaient ainsi l'entraînement sans coach, sous la principale direction de Diego Reyes, ancien prof d'EPS au Chili devenu l'homme de confiance d'El Loco. De quoi en décontenancer certains, pourtant curieux de découvrir un entraîneur réputé pour sa rigueur. "Une reprise sans entraîneur, c'est n'importe quoi", déplorait-on même dans l'entourage du club.
Quand arrivera Marcelo Bielsa ? Demain, comme l'a promis le dernier communiqué du club ? "S'il n'est pas là mardi, il ne viendra plus", souffle, inquiet, un salarié du club. Car au sein de la structure olympienne, le flou est de mise. Et l'inquiétude grandie.
En dehors du triumvirat composé par Vincent Labrune (PDG), Philippe Pérez (directeur général) et Luc Laboz (directeur de la communication), personne au sein du club ne semble savoir ce qu'il en est réellement. Existe-t-il un malaise Bielsa ? Depuis son passage devant la DNCG, mercredi matin, le président de l'OM a disparu des radars. S'il ne répond plus à certaines sollicitations, il fait savoir à d'autres, par le biais de l'attachée de presse du club, qu'il est "trop occupé par le mercato", et les renvoie sur son directeur de la communication. Lequel leur certifie que tout va bien.
Le programme de reprise reste inconnu
L'audition devant le gendarme financier du foot français s'est-elle moins bien passée que prévu, au point que les promesses formulées à l'adresse de Bielsa ne peuvent plus être tenues ? Le mystère reste entier. "Il n'accepte pas le mensonge. La confiance ne se perd qu'une fois", dit de lui Luis Bonini, son ancien adjoint, interrogé sur sa personnalité sur une télé chilienne.
En coulisses, certains avancent ainsi un différend concernant les transferts pour expliquer l'arrivée sans cesse repoussée de Bielsa. À moins qu'une clause dans son contrat ne soit venue bouleverser les plans marseillais ? Le cas de figure s'était présenté à l'Espanyol Barcelone, qu'il avait abandonné après seulement cinq journées pour prendre les commandes de l'Argentine...
Le programme de reprise - notamment les matches amicaux, discutés mardi dernier sans Bielsa et toujours pas validés -, reste inconnu. S'il n'y a encore aucune urgence, la plupart des clubs de Ligue 1 n'ayant pas encore repris l'entraînement (Monaco sera le dernier à retrouver les terrains, le 2 juillet), il est grand temps que la situation soit clarifiée. Pour que l'OM puisse, enfin, entrer dans une nouvelle ère. En toute sérénité.