Le SM Caen de Patrice Garande
Si Caen jouait déjà bien au ballon lors de la première partie de saison, le club normand n’en avait pas été récompensé, la faute à un mélange de maladresse et de malchance. En 2015, Malherbe a encore accéléré et profité du réveil de Julien Féret (5 buts, 3 passes décisives sur la phase retour) et d’un recrutement hivernal pertinent (Bénezet, Sala). Grâce aux percussions de Ngolo Kanté et à la vitesse de ses ailiers (Bazile, Koïta, Nangis, Lemar), l’équipe de Patrice Garande n’a jamais bétonné et a terminé quatrième meilleure attaque de Ligue 1. La preuve que l’on peut se sauver par le jeu.
Atout:
Ça permettrait de consoler les déçus de la deuxième place de Nicolas Seube au Ballon d’Eau Fraîche.
Faiblesse
Titulariser Rémy Vercoutre dans ses buts est certes audacieux, mais ça pousse forcément à plus attaquer pour compenser.
L'OL d'Hubert Fournier
Les détracteurs d’Hubert Fournier diront qu’il n’a rien inventé et juste poursuivi le travail commencé par Rémi Garde. Les autres pointeront qu’il a su faire les choix justes et magnifier une organisation qui a révélé une délicieuse relation Nabil Fekir-Alexandre Lacazette. Si certaines larges victoires étaient parfois trompeuses quant à la maîtrise lyonnaise, elles disaient beaucoup du potentiel offensif rhodanien, notamment sur attaques rapides. À revoir avec un an de plus, et sur la scène européenne.
Atout
Ça ferait plaisir aux copains qui animent l’excellent Libéro Lyon.
Faiblesse
Cela risquerait de déclencher une frénésie de tweets chez Jean-Michel Aulas.
L'ESTAC de Jean-Marc Furlan
Sans jamais déroger à ses principes joueurs, ceux qu’il exposait dans une interview à Rue89 en insistant sur la manière avant le résultat final, Jean-Marc Furlan a décroché une nouvelle montée en Ligue 1 avec Troyes. Reste à savoir si, cette fois, il parviendra à maintenir le club aubois, toujours emmené par un Benjamin Nivet plus jeune que jamais. Un duo qui va faire beaucoup de bien à la L1 la saison prochaine.
Atout
Jean-Marc Furlan, point.
Faiblesse
Pas grand-monde ne les a vus jouer cette saison.
Le Marco Verratti du PSG
Aucun joueur de Ligue 1 n’incarne mieux l’audace que Marco Verratti, jeune milieu intrépide qui dribble et dribble encore à coup de râteaux et de crochets courts, peu importe la zone dans laquelle il se trouve. Le pire, c’est que l’Italien suscite certes quelques frayeurs chez les Parisiens, mais il met rarement son équipe en danger – hormis sur une passe mal assurée au Vélodrome. Au contraire, ses inspirations sont les rampes de lancement idéales pour la relance du PSG. Un délice à voir jouer.
Atout
Cela pourrait peut-être le convaincre de rester en Ligue 1.
Faiblesse
Il est parfois sacrément insupportable, quand même.
Spirale de l'ennui et de la frilosité
Le FC Nantes de Michel Der Zakarian
La pire attaque de Ligue 1 (29 buts) n’a pas été à la hauteur, en terme de jeu, de son superbe public – nous aurons l’occasion d’en reparler. L’équipe de Michel Der Zakarian, certes limitée en talent offensif (Bammou, Gakpé, Audel, Bangoura), a globalement limité ses prises de risque en restant organisé dans un bloc excessivement rigide. Même Jordan Veretout s’y est égaré. Insérez ici une comparaison nostalgique avec le fameux jeu à la nantaise.
Atout
Le terrible trident Bammou-Gakpé-Audel aligné lors des deux dernières rencontres.
Faiblesse
Ce n’est pas le genre de Spirale qui ferait enfin sourire Michel Der Zakarian.
Le LOSC de René Girard
Les premiers matches ont donné le ton: dépendante du jeune meneur portugais Rony Lopes, la formation nordiste aurait besoin d’un élément pour sublimer son jeu. Rapidement blessé, heureusement pour moins longtemps que Marvin Martin, le Gourcuff du LOSC, il a laissé un Lille sans idées, pas mal en place, mais incapable de faire des différences. Sofiane Boufal est venu mettre un peu de folie en fin de saison, mais n’importe qui sachant faire trois dribbles aurait rapidement détoné dans le contexte.
Atout
Même marquer un penalty fut une tâche herculéenne.
Faiblesse
Sept équipes ont trouvé le moyen de marquer moins de buts.
Le Stade rennais de Philippe Montanier
Pour sa deuxième saison à Rennes, Philippe Montanier a eu l’occasion de modeler son équipe comme il l’entendait, avec un mercato très agité (une quinzaine d’arrivées). Il y a d’ailleurs de bons joueurs de ballon, côté breton, entre Paul-George Ntep, Ola Toivonen, Pedro Henrique, Sanjin Prcic et Benjamin André. Le problème, c’est que l’ancien meilleur entraîneur de la Real Sociedad n’a jamais vraiment su instaurer une fluidité collective dans le jeu. Résultat, il s’est tourné vers une approche défensive et minimaliste, laissant presque l’entière responsabilité offensive sur les épaules d’Ntep. Bien en-deçà des attentes.
Atout
Le même entraîneur avait amené la Sociedad en Ligue des champions en faisant du jeu.
Faiblesse
Avec le Ballon d’Eau Fraîche de Romain Danzé, Rennes a déjà dépassé son quota de trophées.
L'AS Saint-Étienne de Christophe Galtier
Cinquième meilleure attaque de Ligue 1 et pourtant... La présence de l’ASSE tient plus du jugement esthétique qu’objectif: on prend rarement son pied en regardant les Verts pratiquer leur football. Que ce soit lorsqu’ils envoient de longs ballons vers Mevlüt Erding ou se révèlent incapables de prendre le jeu à leur compte malgré une supériorité numérique face à Lyon, les hommes de Christophe Galtier s’expriment de manière très sommaire sur le terrain. Peut-être parce que, comme l’estime Max-Alain Gradel, ils ne retiennent pas assez souvent leurs meilleurs éléments. Rassurons-nous, pour pallier au manque de créativité de leur effectif, les dirigeants stéphanois ont recruté Vincent Pajot. Ouf.
Atout
Metz a tenté plus de tirs par match cette saison.
Faiblesse
Jonathan Brison a marqué.