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L'OM à la traine en Ligue 1 : le président Labrune devra-t-il démissionner ?
Par Bruno Roger-Petit le 16 mars 2014 10h09 | Réagir
Au train où vont les choses, l'OM ne sera plus qu'un superbe stade sans équipe digne de ce nom. Cette saison 2013/14 tient de l'annus horribilis. Les chiffres sont cruels. Au classement de la Ligue 1, Marseille est à 27 points du PSG, à 9 points de la place qualificative en Ligue des champions, 6e au classement et en est à son second entraineur de la saison, José Anigo, qui lui-même est appelé à partir dès l'été prochain. L'OM a réalisé la campagne européenne la plus pathétique de l'histoire du football français, ne parvenant pas à marquer le moindre point, et étant incapable de marquer le moindre point. Et les deux Derbies de France contre le PSG se sont soldés par des défaites cuisantes.
Bref, c'est la honte.
Pour ses supporters, l'OM est devenue une humiliation quotidienne.
Et pourtant. Le football français a besoin de l'OM. Le club de la Canebière est un grand club, le seul à avoir remporter la finale de la Ligue des champions, porté par un public extraordinaire, héraut d'une ville formidable, doté d'un potentiel économique, sportif, culturel et sociologique qui n'est pas reflété par le classement actuel, et les prestations de l'équipe.
La faute à qui ?
La faute à l'actionnaire principal, Margarita Louis-Dreyfus, qui gère, de loin, le club à l'économie, comme s'il était un boulet, un fardeau dont elle ne peut se défaire, se contentant d'un service minimum, tant financier que personnel.
Margarita-et-ses-hommes_actus.jpgLa faute aussi, et peut être surtout, au vibrionnant président Vincent Labrune qui, depuis qu'il a pris en mains les rênes effectives, accumule les mauvaises décisions, hasardeuses orientations et aléatoires désignations. Pas un seul de ses choix ne s'est révélé, à l'arrivée, digne d'être qualifié de judicieux. Et à force de griller tous les fusibles possibles, un jour Baup, un jour Deschamps, un jour Diouf, un jour Dassier, l'actuel président doit faire face, à l'heure d'une fin de saison qui a tout d'une heure de vérité, à la réalité de son bilan.
Le bilan peut être accablant. Si l'OM ne dispute pas la Ligue des champions cette année, il décrochera pour de nombreuses saisons, tant le haut niveau du football européen exige une présence permanente en Ligue des champions, tant pour des raisons de culture sportive que financières.
Pour masquer les faiblesses du résultat de sa gestion, le président Labrune a tenté de bâtir une communication à base d'éléments de langage un brin cocardiers. L'OM serait le petit club bien de chez nous, le club des joueurs français qui ne sont pas des mercenaires, le club de la province contre la capitale, le club de la France profonde contre le Paris jacobin... Hélas, Valbuena, Payet et les autres n'ont pas fait rêver longtemps... Thauvin se traine... Gignac est inconstant... Ce rideau de fumée médiatique, censé mobiliser contre le PSG en mode Qatari, ne pourra résister longtemps à la réalité des classements, des résultats et des palmarès... Et il ne suffira pas de taper sur le ventre des copains journalistes pour tenter de faire passer le message auprès du peuple du football marseillais...
Tout doucement, arrive le temps où le président Labrune devra faire face à son bilan. Devra-t-il en tirer toutes les conséquences, et démissionner ? Ou bien alors, une fois de plus, trouvera-t-il encore le moyen de rebondir, coiffant encore un lampiste du chapeau à responsabilité ? Combien de temps les supporters sincères et désintéressés de l'OM pourront-ils endurer le spectacle de leur club à la dérive ? Et qu'en dirait une municipalité nouvelle, issue des prochaines élections, car chacun sait qu'à Marseille, l'OM joue un indéniable rôle de régulateur social ?