par fourcroy » 09 Fév 2014, 19:29
pretender, il y a plusieurs problèmes avec les stats. Elles mélangent parfois un peu les torchons et les serviettes, et la taille trop faible de l'échantillon les rend sensibles à la variabilité.
Personne ne pense sérieusement qu'on puisse juger un entraîneur ou une équipe sur le résultat d'un match serré. Ca passe, ça passe pas, il y a des faits de jeu... Les stats sont censées gommer cela et elles peuvent y arriver, à condition que l'écart calculé soit significatif eu égard au nombre de matchs disputés. Quand, sur une centaine de matchs, l'écart du nombre de victoires est de 1%, ben tu es justement ramené à un match qui bascule dans un sens ou dans un autre, et la stat n'a pas de sens. En revanche, le fait qu'Anigo soit loin derrière a un certain poids, non parce que c'est Anigo, mais parce que l'écart avec Deschamps commence à être significatif.
Il y a aussi le contexte. Si tu enlèves des stats les matchs de LDC de Baup, tu modifies son ratio de défaites de 5%. On est loin des problèmes de virgule. Pourquoi enlever les matchs de LDC ? Parce que tout le monde n'en a pas disputés et que rencontrer Arsenal et Dortmund ou rencontrer Reims et Ajaccio, c'est pas tout à fait pareil. Pourquoi les garder ? Parce que le fait que Deschamps et Gerets arrivent à un bon taux de victoires malgré une participation constante à la LDC peut avoir une certaine signification. Anigo a pris des équipes en difficulté et a eu à gérer une campagne de coupe d'Europe qui a miné les résultats en championnat ; cela pondère quelque peu l'écart. On peut objecter que la fin de l'ère Deschamps, minée par Anigo et la fronde de joueurs médiocres a elle aussi plombé ses statistiques. Mais est-ce comparable ? Pas tellement sur un tel échantillon.
Les stats doivent être affinées. Elles ne donnent pas une vérité ; elles la suggèrent, mais c'est l'analyse fine qui donne un jugement sinon fiable, du moins raisonnable. Ainsin les 5 défaites de Baup en LDC ont un sens. Que ne donnent pas les stats, ou de manière discutable, puisqu'on peut toujours arguer de la malchance inouïe au tirage, des écarts d'un but, de ceci ou de cela. En revanche, on a bien vu les limites de l'équipe et du coaching sur le terrain; les équipes que l'on affrontait qui maîtrisaient globalement la situation, l'inefficacité tactique, la différence de niveau. On avait vu autre chose sous Deschamps.
Sur le plan sportif, ton tableau est partiellement pertinent et peu convaincant pour quiconque sait lire un tableau et a une vague idée de la notion de variabilité. Toutefois, et c'est ce que défend à juste titre Peezee, l'ignorance générale en la matière fait de ce genre de tableau un argument efficace.
"La société de surconsommation, fruit d'un capitalisme dérégulé, relève d'une logique compulsionnelle dénuée de réflexion, qui croit que le maximum est l'optimum et l'addiction, la plénitude." Cynthia Fleury