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L'OM, au bord du vide (L'Equipe)
La défaite spectaculaire de Marseille contre Nice (4-5), mardi, a fait rejaillir le spectre d'une saison complètement ratée sans trophée ni même qualification européenne. José Anigo et ses joueurs peuvent-ils éviter ce fiasco ?
MARSEILLE ne gagnera pas un titre cette saison. En une semaine, les Marseillais se sont fait sortir des deux Coupes nationales. Sans éclat à Lyon en Coupe de la Ligue (1-2, le 15 janvier) et avec fracas, mardi, en Coupe de France par Nice, au Stade-Vélodrome (4-5). Une défaite très mal accueillie par les dirigeants et les supporters et certains joueurs comme Steve Mandanda : « Il est inadmissible de réaliser une prestation pareille devant cette équipe de Nice très rajeunie, je n'ai pas de mots... C'est rageant et très humiliant de sortir de cette manière de la Coupe de France. Perdre 5-4 à domicile contre une équipe bis de Nice, en prenant des buts comme des enfants, c'est une véritable honte. »
Après un début d'année 2014 plutôt encourageant, l'OM est retombé dans ses travers. Il ne reste plus que le Championnat au club phocéen pour ne pas rater totalement une saison. Mais il faudra faire un sans-faute pour accrocher la troisième place qualificative pour les tours préliminaires de la Ligue des champions. Et, pour l'instant, les Marseillais en sont loin.
DES DIRIGEANTS ET SUPPORTERS EN COLÈRE
Le scénario de la défaite contre Nice et la manière ont laissé José Anigo sans voix au coup de sifflet final. Il faut dire qu'à la mi-temps, alors que son équipe était menée 3-2, l'entraîneur marseillais avait déjà passé une soufflante à ses joueurs. Sans effet puisque ces derniers ont encaissé encore deux buts en seconde période. Dans le vestiaire, c'est un Vincent Labrune remonté qui est venu exprimer sa colère. « Dans ces cas-là, on ne fait pas de grand discours, raconte le président marseillais. Je suis juste venu leur dire que c'est inadmissible, que c'est un scandale et qu'il faut que ça s'arrête tout de suite. Perdre un match alors qu'on marque quatre buts, il fallait l'inventer.
» L'OM l'a fait et c'est principalement la faute à un secteur défensif en perdition. Avec ces cinq buts encaissés à la maison, la rupture n'est pas loin non plus avec les supporters. Mardi, même si la capacité du stade avait été réduite, ils n'étaient que 8 000 au Vélodrome, preuve du désintérêt qui gagne les suiveurs de l'OM cette saison. Il y a de l'indifférence pour certains, mais aussi de la colère pour les autres. Hier, les South Winners ont publié un communiqué d'une rare violence. Extrait : « Aujourd'hui, ces joueurs doivent être punis par des humiliations aussi intenses que celles que nous subissons depuis de longues semaines. Sans violence, ne respectons plus ces mercenaires. (…) Ils se sentent intouchables dans la bulle OM ? Faisons-leur vivre l'enfer dans leur vie de tous les jours. Dans la rue, à la boulangerie, dans les restaurants, en discothèque... »
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LA TROISIÈME PLACE N'EMPÊCHERA PAS DE SE SÉPARER des GROS SALAIRES
Pour ne pas gâcher définitivement sa saison, l'OM doit maintenant s'accrocher à l'espoir de finir troisième, ce qui lui permettrait au moins de participer au troisième tour de qualification de la Ligue des champions. À huit points de Lille, virtuellement cinq si les Marseillais battent Valenciennes en match en retard, mercredi prochain, ils peuvent y croire encore un peu, avant leur déplacement à Monaco dimanche et trois matches à domicile d'affilée. Une non-qualification pour la C 1 serait un désastre sportif, alors que le club a gardé ses meilleurs éléments la saison dernière tout en recrutant pour 36 M€ hors bonus.
Mais quelle que soit l'issue de la saison, l'été prochain, il faudra vendre, prioritairement les gros salaires (voir par ailleurs), et recruter malin. « On a un projet sur deux ou trois ans, explique Labrune. Et ce projet n'est pas remis en cause. Indépendamment du classement final, la question d'un nécessaire turnover se posera pour certains éléments de l'effectif. Il y a des joueurs qui ont des envies de départ. On les écoutera. Après, cela dépendra des offres aussi. Pour qu'on en reçoivent, encore faut-il que certains se bougent le c… Elles ne vont pas tomber des arbres. »