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Son staff sera très vraisemblablement composé de Diego Reyes. Manuel Amoros est également pressenti pour occuper un rôle dans cet encadrement. Lequel ? Cela reste à définir, tout comme l'identité des autres membres qui en feront partie ? (Pablo Quiroga, Lucas Bernardi ?).
Bielsa aurait déjà avoué son penchant pour les quatre fantastiques (Thauvin, Imbula, Lemina, Mendy) ainsi que pour André Ayew, sans oublier de citer des joueurs actuellement prêtés par le club olympien (Morgan Amalfitano) ou regarder de près certains éléments que l'OM a affronté.
L'homme devrait donc arriver avec un plan de bataille minutieusement préparé. A Marseille, la révolution Bielsa est en marche.
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Sa relation avec les fans
Ardent avec les supporters
"Qu'est-ce qui est indispensable dans le football ? Ni les entraîneurs, ni les médias, ni les dirigeants, ni es arbitres, ni les spectateurs. La seule chose qui est irremplaçable, ce sont les supporters."
Les propos sont de Marcelo Bielsa. Et ils illustrent à merveille la philosophie du technicien argentin de 58 ans. El Loco a en effet toujours accordé une place prépondérante aux fidèles. Et ces derniers le lui rendent bien. Même les fans exaspérés trouvent grâce à ses yeux, car il n'interdit pas la critique et ne réprime pas la contestation...
Les médias, en revanche, ne sont pas en odeur de sainteté avec lui, qui n'accorde aucun entretien individuel. Ainsi, il considérerait que chaque journaliste doit regarder au moins 3 matches par jour pour être crédible.
Le stade de NOB porte son nom
Figure tutélaire de Rosario, où évolue son club de coeur, les Newell's Old Boys, "Bielsa le Fada" a donné son nom de son vivant au stade de la Lepra. Depuis le 22 novembre 2009, le surnom de Colosso del Parque (le Colosse du Parc) a donc été changé pour devenir officiellement le stade Marcela Alberto Bielsa. C'est dire le poids de son aura, même si ses six années passées aux commandes de l'Albiceleste n'ont pas été de tout repos. L'opinion publique l'avait copieusement éreinté par exemple après la déroute du Mondial 2002.
Les années ont passé, mais il n'a pas changé. Alors qu'il était à la tête du Chili, qu'il a conduit en quarts de finale du Mondial 2010, des pétitions ont même circulé pour lui accordé la nationalité chilienne.
Chez les Basques de l'Athletic, la cathédrale de San Mames l'a toujours soutenu. "Il n'avait signé qu'un an, renouvelable, se souvient José Angel Pena, journaliste à la radio "Cope", qui l'a côtoyé à Bilbao. Au bout de la deuxième saison, le président et lui ont décidé de se quitter. Le public, lui, voulait qu'il reste. San Mames a toujours été du côté de Bielsa. Cela fait partie de son aura, de sa légende, du mysticisme qu'il entretient. A chaque match, on entendait des "Bielsa quedate, Bielsa quedate" (Bielsa reste ici) repris en choeur."
Le stade Vélodrome saura l'accueillir comme il se doit. Et lui préparer une chanson dont il a le secret.
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Son idéologie
Le style "Bielsista" inspire les plus grands
Comme dans tous les grands courants de pensée, le football est constitué de multiples influences. On peut citer le football total, prôné par le Néerlandais Rinus Michels qui dirigea l'Ajax Amsterdam, la sélection des Pays-Bas et Barcelone pendant les années 70 ; le célèbre Catenaccio, popularisé -contre son gré- par Helenio Herrera à l'Inter Milan lors des années 60.
Marcelo Bielsa est de cette trempe-là. Aujourd'hui, sur la planète foot, de nombreux entraineurs se réclament de son style, le "Bielsista". Et non des moindres ; Pep Guardiola est de ceux-là, tout comme Diego Simeone. Bielsa, lui est un fervent admirateur de Louis Van Gaal.
"Selon moi, ce n'est pas seulement l'un des meilleurs entraîneurs actuels, c'est l'un des meilleurs de toute l'histoire du football sud-américain", s'enthousiasme Harold Mayne Nicholls, président de la Fédération chilienne quand Bielsa en était le sélectionneur. "Quand il est arrivé au Chili, il a emmené avec lui tout ce dont nous avions besoin : la discipline, la rigueur et l'humilité. Il planifie tout, ne laisse rien au hasard. Dans le même temps, il actualise constamment ses idées et se remet en cause dès qu'il le faut."
C'est pour cette raison qu'à l'Athletic Bilbao, il a abandonné en cours de saison son 3-3-1-3 exigeant sur le plan physique pour instaurer un 4-3-3. Sans pour autant revenir sur ses thèmes de prédilection : un pressing et une ligne défensive hauts, un jeu de passe court, très vertical, le tout pour un football offensif. Pour mettre en place son idéologie de jeu, Bielsa affectionne les joueurs rapides et techniques. Considéré trop lent, Javi Martinez - pourtant champion du monde en titre - a ainsi été repositionné en défense centrale à Bilbao. Un poste qu'il occupe toujours aujourd'hui au sein du Bayern Munich... de Pep Guardiola.
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Son palmarès
Plus bâtisseur que machine à trophées
S'il a remporté le titre de champion d'Argentine dès sa première saison en tant qu'entraîneur en 1991 - avec Newell's Old Boys où son maître à joueur se nommait Gerardo "Tata" Martino -, Marcelo Bielsa est loin d'avoir l'image d'une machine à trophée.
Mais il n'a rien d'un loser non plus. El Loco est considéré par beaucoup comme l'un des derniers romantiques du football, un peu trop fondamentaliste et idéaliste pour prendre en main les destinées d'un des grands clubs à l'échelon mondial. Ainsi, l'unique titre majeur qu'il a décroché dans sa carrière reste une médaille d'or aux Jeux olympiques de 2004, point d'orgue de son odyssée à la tête de la sélection albiceleste dont il a géré pendant six ans la destinée. Avec le couac du Mondial 2002, qui a vu l'Argentine quitter la sélection dès le premier tour.
"Si le football était joué par des robots, les miens gagneraient", a un jour lancé le méticuleux technicien de Rosario. Qui touche là aux limites de sa philosophie.
Car lors de la campagne asiatique, l'Argentine, considérée à l'époque comme le grand favori du tournoi mondial, n'avait pu tenir la cadence imposée par le système de jeu de son entraîneur, la plupart des joueurs arrivant au Japon déjà usés sur le plan physique. A Bilbao, s'il est parvenu en finale de la Ligue Europa 2012, il a été également été confronté à l'usure mentale et physique de son effectif à qui il demande une concentration et une implication de tous les instants.
Cela n'a pas empêché l'Inter d'ériger son nom en priorité après le départ de Leonardo, ou même Barcelone de penser à lui comme successeur de Guardiola. Mais Bielsa est davantage un homme de défi, un bâtisseur qui a été séduit par le projet que lui a présenté Vincent Labrune...