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Sous les yeux de Bielsa
Pressenti pour prendre l’équipe en main, l’Argentin a fait une apparition très remarquée à Montpellier. Un Un bon présage ?
Place 53, rang 6, travée G, tribune Haut - Languedoc .
D’ordinaire, ce siège du stade de la Mosson accueille un spectateur lambda. Hier soir, à l’occasion de ce Montpellier-OM riche en buts(2-3), une personnalité du football mondial a pris place dans cette partie banale de l’enceinte héraultaise, une sorte de quart de virage surélevé. C’est là, au milieu des supporters, depuis cet endroit visible de tous, et non d’une loge abritée par une vitre fumée, que Marcelo Bielsa a assisté au match de ses probables futurs protégés. Look de prof de sport de collège (vêtu d’une veste de survêtement claire sur un pantalon un zeste plus foncé), sacoche sombre et quotidien sportif sous le bras, il était flanqué de son fidèle adjoint, le juvénile Chilien Diego Reyes, et de Manuel Amoros, pressenti pour intégrer son staff. Comme une semaine plus tôt, contre Ajaccio (3-1), au Vélodrome. Où, cette fois, personne n’avait réussi, ne serait-ce qu’à l’entr’apercevoir comme sur les autres stades fréquentés (Parc des Princes, Gerland, stade Louis-II) malgré la traque journalistique.
Auparavant, aux alentours de 19h30, il avait débarqué sur le parking de l’arène héraultaise en catimini, sous le regard médusé et incrédule des rares personnes présentes à cet instant-là. Pas d’escorte ni de sirène hurlante pour annoncer sa venue. Pas un mot, non plus (il ne se déridera pas de la soirée malgré les sollicitations) et il filait gagner sa place, alors que le coup d’envoi apparaissait encore extrêmement lointain et que le stade sonnait creux.
Entre deux poignées de chouchous, ces cacahuètes caramélisées que l’on déguste les pieds dans le sable, et tandis que le minutieux Reyes griffonnait note sur note, le placide technicien argentin de 58 ans n’a pas manqué une miette de la prestation des hommes de José Anigo. Histoire de se faire une idée plus précise du niveau global et individuel des Olympiens. Qu’il commence à bien cerner, au point d’avoir un avis bien tranché sur plusieurs d’entre eux, notamment les jeunes qu’il sait comment faire progresser.
Selon un proche, outre Thauvin et autres Imbula, il apprécierait Brice Dja Djédjé, Benjamin Mendy ou encore... Jérémy Morel, auteur d’une prestation sobre contre l’ACA dans un contexte brûlant. Bielsa a également été agréablement surpris par les installations du centre Robert Louis-Dreyfus. Il a pris une foultitu de de renseignements sur le club, son fonctionnement, les hommes en poste. Le sujet José Anigo, directeur sportif à l’avenir incertain, est notamment revenu sur le tapis. Le seul avis négatif qu’il aurait émis concernerait la cellule recrutement, pas assez performante et dont les recommandations ne sont pas suffisamment suivies à son goût.
L’OM, El Loco commence à le maîtriser sur le bout des doigts. Fidèle à sa réputation de perfectionniste maladif, il ne laisse rien au hasard. Hier, il a seulement observé le match. Il n’a, par exemple, pas vu Vincent Labrune. Les deux hommes se sont déjà rencontrés à plusieurs reprises après leur premier rendez-vous qui s’était tenu dans la quiétude d’un hôtel parisien. Même si le patron de l’OM évacue le sujet afin de ne pas créer de faux espoirs à des supporters déjà sous le charme et malgré une concurrence féroce (lire ci-contre), les deux hommes semblent proches d’un accord. "C’est en bonne voie", croit savoir un proche du dossier. Outre reyes et Amoros , l’hypothèse Gabriel Heinze comme membre supplémentaire du prochain staff serait sérieusement étudiée. Mais l’ancien Olympien, aujourd’hui à Newell’s Old Boys où il va mettre un terme à une carrière riche, hésiterait à trimbaler de nouveau sa famille à des milliers de kilomètres de Rosario, où elle vient de s’établir. Bielsa pourrait bien débarquer à l’OM les valises pleines. Les négociations se poursuivent, le suspense aussi. Hier, on a fait un pas de plus vers une issue positive.