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"L'entraineur, ce n'est pas un philosophe", (suite).
Revenons à votre arrivée à Rome en 2005. L'équipe était en crise, il y avait ce problème Cassano, les entraineurs valsaient presque chaque mois. Vous n'avez pas eu peur en débarquant d'Udinese?
Si on devait se fier à nos peurs, on ne trouverait pas beaucoup d'entraineurs sur le marché (rire). C'est un métier impossible, vous savez. Alors cette peur ou une autre...En arrivant, je n'ai pas fait de grandes déclarations. Je me suis donné du temps pour observer et pour connaître chaque joueur en détail, ses qualités, ses défauts, sa personnalité, et seulemennt après quelques mois, j'ai commencé à changer des choses. Mais avant d'agir, il faut parler avec les gens. Ca paraît idiot à dire, mais c'est très important de connaître ses joueurs. Une fois qu'on s'est constitué cette base de données, de nouvelles possibilités apparaissent.
Comme d'avancer Totti en position d'avant-centre et d'en faire le meilleur buteur du championnat?
Exactement. Au début, il était perplexe. Mais je l'avais bien observé. Totti a cette qualité rare, c'est qu'où qu'il soit sur le terrain, il sait où sont les cages, même dos au but. On dirait qu'il a un radar. Comme il a une bonne frappe, et précise en plus, je me suis dit que plus il serait près du but, plus il aurait de chance de marquer. Après, il faut voir que c'est leader moral de l'équipe. Donc, s'il marque, sa confiance va rejaillir sur les autres, et l'équipe va se mettre à bien joué. Restait à le convaincre. En le voyant chaque jour à l'entrainement, j'ai eu le temps de me faire mon idée : Totti, contrairement à ce que l'on croit, c'est le gars qui travaille, il fait tous les exercices, et il est prêt à beaucoup de chose pour l'équipe. Voilà pourquoi je savais qu'il se prêterait au jeu. C'était un pari mais cela a fonctionné. Mexès aussi, je me suis donné du temps avant de le juger. Lorsqu'il est arrivé, il a pris des cartons rouge, il s'est blessé, il s'est fait suspendre par les instances fédéral suite à son transfert. Ca aurait pu le griller, mais je l'ai laissé travailler en paix, et il est devenu un animal sur le terrain et un agneau en dehors.
Justement, vous avez relancé Mexès, vous avez fait venir Faty et vous avez failli acheter Diarra l'été dernier. Vous avez un faible pour les français ou quoi?
Les français, j'aime le côté complet de leur jeu. L'école fançaise est très bonne : les Français sont des joueurs parfaits dans un collectif, ils courent, font des efforts, se replacent. Pour ça, Faty, c'est vraiment le joueur français typique. Très fort physiquement plutôt bon techniquement, vraiment peu de défauts. I mérite plus que ce que je lui donne, et je pense qu'il l'obtiendra bientôt, parce que j'ai de grandes perspectives pour lui. Pour revenir aux qualités des joueurs français, et à ce qui fait leur force, regardez nos matchs contre Lyon en Ligue des champions. Nos deux équipes se ressemblaient assez, même animation et même amour du jeu bien léché., mais Lyon avait clairement un impact physique supérieur, qui les rendait favoris. Diarra et De Rossi, ce n'est pas la même masse musculaire, il faut bien l'avouer.
Est-ce à dire que les français sont meilleurs que les italiens? Finalement, c'est De Rossi le champion du monde, pas Diarra...
Mais c'est parce que les italiens compensent leur défauts par une cultures tactique formidable. C'est la même chose dans les équipes de jeunes. Les italiens sont bons techniquement mais pas plus que les autres. Physiquement, ils n'ont rien de plus non plus. Mais dans les compétitions, ils vont toujours loin, et c'et grâce au faite qu'ils ont déjà intégré, à cet âge là, les problématiques tactiques, alors que les autres jouent un football un peu brut.
Vous avez fait monter Empoli de la 3ième division à la première, vous avez qualifié Udinese en LDC et avec la Roma, vous venez d'enchainer 2 très belles saisons, bref, votre côte commence à grimper sérieusement. Vous avez un plan de carrière?
Ouhla, c'est l'intersaison, soyons prudents (rire). A court terme, mon plan, c'est d'entrainer la Roma. A moyen terme, d'entrainer à l'etranger - Angleterre, Espagne, France, même une sélection, qu'importe, c'est l'éxperience qui compte, le fait d'aller s'adapter ailleurs. Et à long terme...je vais vous dire : à long terme, c'est d'arrêter et de me reposer. Enfin.