ROME, 21 mars (AFP) - Le derby romain du Championnat d'Italie de football, Lazio-AS Rome a été arrêté, dimanche soir, pour des raisons d'ordre public, à la suite de tensions nées d'une rumeur, démentie par la police, selon laquelle un petit garçon avait été renversé par une voiture de police.
La confusion a régné pendant de longues minutes dans les tribunes du stade Olympique et dans le secteur du Foro italico où il y a eu des affrontements entre la police et des groupes de jeunes supporteurs qui ont fait trois blessés légers, selon des sources médicales.
Les forces de l'ordre ont dû faire usage de grenades lacrymogènes, des voitures, des bennes à ordure et des kiosques vendant des boissons et des souvenirs des clubs ayant été incendiés.
Le match a été définitivement arrêté après des conciliabules sur le terrain même entre l'arbitre et les joueurs des deux équipes ainsi que par téléphone avec Adriano Galliani, président de la Ligue italienne de football.
Le capitaine de l'AS Rome Francesco Totti et son équipier Antonio Cassano, rejoints ensuite par leurs partenaires et adversaires, refusant de poursuivre le match en raison de la rumeur du décès d'un garçonnet, qui s'était propagée comme un traînée de poudre dans les tribunes.
Cette rumeur était toutefois infondée selon les autorités. "Personne n'a été renversé et personne n'est mort" a affirmé un porte-parole de la préfecture de Rome, Maurizio Improta, au micro de la chaîne à péage Sky TV, qui retransmettait la partie en direct.
Rumeur infondée
Face à l'attitude des joueurs, l'arbitre Roberto Rosetti, a décidé d'arrêter la partie. "Il est évident que les joueurs n'avaient plus le coeur à jouer et l'arbitre a décidé de suspendre la partie", a ajouté M. Improta.
"Il s'est passé une chose incroyable, c'était une rumeur infondée. La police est victime des attaques de la part des tifosi des deux camps".
Après l'arrêt du match, au début de la seconde période, le public a commencé à évacuer le stade au milieu d'une fumée noire très dense provoquée par de gros pétards lancés par les tifosi du virage sud réservé à la Roma, visiblement très agités.
De violents affrontements ont alors opposé la police à des groupes de jeunes portant des cagoules et armés de barres de fer. La police a chargé et répliqué à coup de grenades lacrymogènes. L'atmosphère à l'extérieur du stade devenait irrespirable.
Des bagarres avaient déjà eu lieu, avant le coup d'envoi, entre la police et plusieurs groupes de tifosi "ultras" qui se trouvaient à l'extérieur du complexe sportif du Foro italico.
Selon le préfet de Police de Rome, Nicola Cavaliere les forces de l'ordre avaient tout fait pour permettre au match de reprendre normalement après son interruption à la 46e minute de jeu et définitivement arrêté à la 55e minute.
Match à rejouer
"On m'a dit qu'une rumeur avait été propagée faisant état d'un petit garçon renversé par une voiture de Police. Il m'a été facile de vérifier que cette rumeur était fausse. Nous l'avons fait par haut-parleur au stade pour tranquilliser les esprits. Mais il n'y a eu rien à faire" a expliqué M. Cavaliere.
Le préfet de Police a aussi mis l'accent sur les difficultés d'évacuation du stade comble dans des conditions difficiles sur le plan psychologique: "Ce n'était pas évident d'évacuer sans mal, une enceinte avec 80.000 personnes dans une telle tension, finalement tout s'est bien passé" a t-il ajouté.
Le président de la Ligue des clubs, Adriano Galliani, a déclaré avoir été à l'origine de la décision d'arrêter le match après une conversation téléphonique avec l'arbitre Roberto Rosetti.
"J'ai parlé avec tout le monde et tout le monde était conscient de la situation, j'ai alors décidé de l'arrêt. Le match sera rejoué", a déclaré M. Galliani.
La décision de report provoquera toutefois des problèmes aux dirigeants de la Ligue et des deux équipes, le calendrier étant chargé ces prochaines semaines.