CE QU'IL N'AVAIT JAMAIS DIT
Ni lui ni personne n'avait, jusqu'ici, expliqué au nom du PSG pourquoi la règle du fair play financier ne serait pas un problème pour le club de la capitale. Cela avait été dit, Jean-Claude Blanc le répète ("Pour nous, c'est clair, nous sommes en règle avec ce principe"), mais pas expliqué. Jean-Claude Blanc affirme que la signature d'un contrat de sponsoring colossal avec Qatar Tourism Authority (200 millions par an) a toutes les raisons de passer comme une lettre à la poste en octobre prochain au moment de son examen par l'UEFA. "C'est un contrat nouveau, dans la lignée des innovations que le sponsoring sportif a toujours connues. (...) On ouvre une piste, celle d'un pays qui s'associe à un club de football pour sa promotion mondiale. (...) Pour le Qatar, les retombées sont énormes. (...) Pour la première fois, un pays se sert d'un club de football pour se promouvoir. Nous irons expliquer cela à l'UEFA à la rentrée." Jean-Claude Blanc en profite pour annoncer un budget supérieur à 400 millions d'euros, "au niveau de Manchester United". Le PSG a "quadruplé (ses) revenus (commerciaux) en deux ans", insiste Blanc. Un message clair : le modèle économique du PSG est efficace. Et fair-play.
LES PHRASES CLE
- "Il est clair que cette mission au coeur du sportif n'est que temporaire. Elle ne pourra s'étaler (...) au-delà du marché en cours". En clair : le PSG a bien l'intention de remplacer Leonardo avec un périmètre de directeur sportif "expert du foot international".
- "J'ai vécu la même chose en Italie, où j'ai été un étranger essayant de changer beaucoup de choses dans le système italien conservateur : pour construire des stades privés ou encore passer des droits télé individuels aux droits collectifs." Jean-Claude Blanc compare son expérience de président français d'un club italien (la Juventus) à celle de Leonardo, directeur sportif brésilien d'un club français. Et se place sur la même ligne que Nasser al-Khelaïfi, quand celui-ci expliquait que la sanction de la FFF avait précipité le départ de Leo.
PSG : même pas peur du fair-play financier - Football - Ligue 1
- "On n'est pas dans l'image tout à fait lisse qu'on souhaiterait avoir immédiatement". Jean-Claude Blanc promet de faire travailler le PSG dans le sens de l'exemplarité "des joueurs et des dirigeants" pour casser l'image superficielle ou négative qu'une partie de la France du foot continue de nourrir à son sujet. "Il faut assumer d'être un club à part, donc d'avoir une image à part", affirme-t-il.
- "On est très attentifs, sans être les plus virulents". Ce monument de langage diplomatique concerne le regard que porte le PSG sur le souhait de la LFP de voir l'ASM déménager son siège en France afin de neutraliser ses avantages fiscaux. Le PSG, pour la première fois, se dit "solidaire de la Ligue". Mais affirme que "trop de signaux négatifs pourraient avoir un effet décourageant" pour les futurs investisseurs. Jean-Claude Blanc pourrait travailler à l'ONU. Sur le fond, il sera intéressant de suivre l'évolution à terme de ces contorsions dans les relations diplomatiques entre les deux superpuissances financières de la L1.
L'INSTANT DRÔLE
Les interventions médiatiques de Jean-Claude Blanc ne sont pas connues pour relever de la grande rigolade. Blanc ne manie pas l'humour dans ses échanges avec Jérôme Touboul. Mais nous partagerons ceci avec vous quand il évoque le bilan du passage de David Beckham : "vente de maillots au niveau international", "poids dans les réseaux sociaux dans différents pays, notamment au Japon et en Chine", "accroissement de l'exposition telévisuelle de la L1 (...)". A part ça, comme le disaient feu Ancelotti et Leonardo, le PSG avait surtout recruté Beckham pour son apport sur le plan sportif.