J'avais 34 ans, et je suis allé à Munich en train.
Nous avons trainé une bonne partie de la journée dans la ville, sous le soleil.
Nous arrivons au stade bien en avance, pour éviter la cohue.
En rentrant dans le stade, on voyait bien les couleurs dans les tribunes. Rouge en face, et blanche.
La partie rouge plus grande que la blanche.
A l'entrée de la tribune, on nous distribue des pompons (style pompom girl)
Le match commence, à l'avantage des milanais, mais Barthez est impérial.
Je suis tellement tendu que je n'ai plus fait de photos.
Même si nous sommes minoritaires dans le stade, nous n'entendons presque que les marseillais.
De temps en temps quelques "Milan, Milan ..."
Puis vient cette 45eme mn, Abédi Pelé va tirer un corner qui n'y était pas.
Basile, à la lutte avec Rijkaard s'élève dans la mêlée, et à nos pieds, le ballon entre dans les cages.
C'est la folie dans notre virage, les gens sont fous, ça saute de partout, les gens embrassent de parfaits inconnus.
La seconde mi-temps commence, mais l'OM à déjà gagné le match, car ils en ont plus envie.
Malgré la tension immense, on sent que les milanais ne passeront pas, car ils ont affaire à 11 pitbulls.
Dans la tribune marseillaise, commence à monter le chant : Allez l'OM, allez marseillais, Hissez haut, les drapeaux ...
Avec en accompagnements, le froufrou des pompons agités en rythme par tous les supporters blancs.
Coup de sifflet final. Les gens sautent de partout, se tombent dans les bras, s'assoient sans réactions, ou même pleurent ...
Basile vient nous voir, et par ses gestes, nous fait comprendre que lui ne pleure pas.
Je suis assis, sans mouvement, ivre de bonheur. En fait je plane au dessus du stade.
Ils l'ont fait.
Ils ont rendu une ville, une région, et même un pays fous de bonheur et de fierté.
De le raconter, j'en ai encore les larmes qui me montent aux yeux, 20 ans après.
Merci Basile, merci Fabien, et tous les autres.
A jamais les premiers.