Les bonnes feuilles post-mortems

Actualité, matchs, Olympique de Marseille, Ligue 1, championnats étrangers et football en général, c'est ici que ça se passe !

Modérateur: Modérateurs

Retourner vers Foot masculin



Re: Les bonnes feuilles post-mortems

Messagepar Bibpanda » 12 Mai 2013, 11:48

J'adorais Galtier le joueur de football qui ne lâchait rien, et je vois que l'entraineur est dans la même veine et qu'il respecte les clubs dans lesquels il passe.
Dans cet article, j'adore le passage sur l'histoire de Saint Étienne et voir qu'un joueur qui a joué dans un grand club qui était l'ennemi de l'asse et qui lui a oublié son histoire.
Big brother is watching you
Bibpanda
Rédacteur
Rédacteur
 
Messages: 50919
Enregistré le: 24 Déc 2005, 19:11

Re: Les bonnes feuilles post-mortems

Messagepar Betsamee » 12 Mai 2013, 11:53

Ce serait jouissif de pouvoir offrir notre cul a Sainte la semaine prochaine, sans arriere pensees.
"Mieux vaut consacrer son intelligence à des conneries, que sa connerie à des trucs intelligents"@ un mec bien!
Avatar de l’utilisateur
Betsamee
Jean jacte debout
Jean jacte debout
 
Messages: 69383
Enregistré le: 05 Jan 2003, 12:45
Localisation: Somewhere

Re: Les bonnes feuilles post-mortems

Messagepar Odd » 12 Mai 2013, 12:55

Je n'ai jamais entendu (ou alors totalement oublié) cette histoire de Civelli qui s'est fait emporté par une vague.
Avatar de l’utilisateur
Odd
Floodeur pro
Floodeur pro
 
Messages: 35589
Enregistré le: 31 Mai 2006, 07:20
Localisation: DTC lulu

Re: Les bonnes feuilles post-mortems

Messagepar Betsamee » 12 Mai 2013, 14:33

Odd, c'est connu, ce con a failli se noyer , sa premiere annee a l'OM.

Manque de bol il etait pas avec Salim Arrache.
"Mieux vaut consacrer son intelligence à des conneries, que sa connerie à des trucs intelligents"@ un mec bien!
Avatar de l’utilisateur
Betsamee
Jean jacte debout
Jean jacte debout
 
Messages: 69383
Enregistré le: 05 Jan 2003, 12:45
Localisation: Somewhere

Re: Les bonnes feuilles post-mortems

Messagepar Zobi1 » 12 Mai 2013, 14:38

Le Galtier il s'amuse encore 1 an à Sainté et il rentre à la maison hein... :hehe:
Avatar de l’utilisateur
Zobi1
Ken hobbit
Ken hobbit
 
Messages: 43912
Enregistré le: 02 Sep 2002, 10:37
Localisation: C'est ta mère la localisation!

Re: Les bonnes feuilles post-mortems

Messagepar EL MAGNIFICO » 12 Mai 2013, 14:41

a la seul condition que ca soit gallardo sont adjoint redaface2
Image

R.I.P COLIN
La SPL c'est du LOURD@Beenie
Avatar de l’utilisateur
EL MAGNIFICO
Rouquemoute Ultime
Rouquemoute Ultime
 
Messages: 43211
Enregistré le: 30 Juil 2003, 22:23
Localisation: Dublin et Lille

Re: Les bonnes feuilles post-mortems

Messagepar randoulou » 12 Mai 2013, 18:14

Betsamee a écrit:Odd, c'est connu, ce con a failli se noyer , sa premiere annee a l'OM.

Manque de bol il etait pas avec Salim Arrache.

C'était sa 2e année. D'ailleurs, peu après cet événement, il a commencé à être titulaire avec Gerets
Avatar de l’utilisateur
randoulou
Y es-tu ?
Y es-tu ?
 
Messages: 58734
Enregistré le: 12 Mai 2005, 21:01

Re: Les bonnes feuilles post-mortems

Messagepar fourcroy » 12 Mai 2013, 21:05

Je proteste contre le titre du topic. redaface2

Je ne vois pas trop pourquoi post mortem (on ne doit poster que des articles écrits par des gens décédés ?), et puis, si vraiment, alors invariable et sans trait d'union. :vioc:
"La société de surconsommation, fruit d'un capitalisme dérégulé, relève d'une logique compulsionnelle dénuée de réflexion, qui croit que le maximum est l'optimum et l'addiction, la plénitude." Cynthia Fleury
Avatar de l’utilisateur
fourcroy
Leopold Vietoris
Leopold Vietoris
 
Messages: 29322
Enregistré le: 26 Sep 2005, 17:18
Localisation: Au bar

Re: Les bonnes feuilles post-mortems

Messagepar pretender » 12 Mai 2013, 22:55

Je me suis permis cet usage abusif de post mortem du fait de mon emploi de bonnes feuilles. Car par bonnes feuilles et ce n'est pas à toi que je vais l'apprendre, il faut entendre la publication d'extraits d'un livre avant leur parution ou qui viennent d'être publiées. Donc en soi, déjà mon titre était bancal. Post mortem, j'ai aussi regardé la malheureuse encyclopédie du ouaibe Wikipedia pour qu'elle m'affirme que ce n'était pas nécessairement invariable. Adjectif que j'ai usité aussi de manière impropre dans le dessein de faire revivre des articles tombés à l'abandon. Et non pour qualifier leurs auteurs.

Bref, c'était foireux, j'en suis pleinement conscient. L'idée était surtout de faire partager aux omlivers et autres omliveuses (ça fait très "porn" ce terme) des articles + ou - récents de la presse sportive, et de manière approximative dans leur livraison. :respect:
Avatar de l’utilisateur
pretender
Voice of Bielsa
Voice of Bielsa
 
Messages: 43715
Enregistré le: 23 Juin 2024, 13:17

Re: Les bonnes feuilles post-mortems

Messagepar pretender » 12 Mai 2013, 23:31

Un petit tour du côté de l'Espagne. Zoom sur la Real Sociedad et Montanier qui joue demain à Anoeta pour la 4e place reprise par Valence aujourd'hui.


Spoiler: montrer
Comment Montanier a fait décoller ces Basques ? (Guy Roger, L'Equipe, 26.04.2013)

Arrivé en 2011, l'entraîneur français est sur le point de qualifier la Real Sociedad pour la Ligue des champions. En s'appuyant largement sur des jeunes formés au club.

Saint-Sébastien - de notre envoyé spécial (Guy Roger)


2 ans après son arrivée à Saint-Sébastien, Philippe Montanier s'apprête à entrer dans l'histoire de la Real Sociedad. Un succès face au Valence CF d'Adil Rami et Jérémy Mathieu, dimanche soir, lui permettrait de conforter la 4e place de son équipe en Liga, synonyme de qualification pour le barrage de la prochaine Ligue des champions. Avant lui, seuls 2 entraîneurs ont réussi cet exploit. Alberto Ormaetxea, double champion d'Espagne (1981, 1982), et le Nantais Raynald Denoueix, vice-champion en 2003 puis éliminé en 1/8es de finale de la C1 par Lyon la saison suivante (0-1, 0-1).

10 ans + tard, Montanier (48 ans) a pris la relève. Mais personne ne pouvait imaginer que son équipe, dont la plupart des joueurs évoluait encore en D2 en 2010, jouerait les 1ers rôles. "Le président (Jokin Aperribay) m'avait fait venir pour cela, j'ai titularisé des jeunes joueurs qui ne s'entraînaient même pas avec le groupe pro, se souvient le technicien français. "Quand j'ai lancé Iñigo Martinez (21 ans) en défense centrale ou Imanol Agirretxe (26 ans) au poste de numéro 9, on les a regardés comme s'ils arrivaient de Mars. Aujourd'hui, le 1er est convoité par de grands clubs européens et le 2e est à 9 buts. Tous les dimanches, j'aligne 9 ou 10 joueurs formés à Zubieta, notre centre de formation."


Le changement de style et l'intégration des nouveaux ont pourtant créé des remous. Fin 2012, l'ancien entraîneur de Valenciennes (2009-2011) a dû essuyer des "Montanier, démission !" alors que la Real l'emportait largement sur le Rayo Vallecano (4-0, le 19 novembre). Et même s'il affirme ne s'être "jamais senti menacé", il l'a pourtant été à pusieurs reprises la saison passée.

Aujourd'hui, Montanier préfère en rire. Les 2 grands parkings de Zubieta sont devenus trop petits pour accueillir les supporters qui viennent assistere aux entraînements. Récemment, alors qu'il déjeunait dans une cidrerie, en compagnie d'un journaliste, les personnes présentes l'ont reconnu et se sont mises debout pour chanter l'hymne de la Real, le Txuri Urdin.

La progression de son équipe a surpris beaucoup de monde, mais pas lui : "On a démontré qu'on pouvait gagner partout et contre n'importe qui. On a été les 1ers à faire tomber le Barça en Liga (3-2, le 19 janvier). On a battu Malaga (2-1 le 10 novembre, et 4-2 le 6 avril), et on a gagné à Vicente-Calderon, où l'Atlético n'avait plus perdu de points depuis un an (1-0, le 10 mars). Et si à Bernabeu la gastro-entérite n'avait pas lessivé la moitié de l'équipe, je pense qu'on aurait ajouté le Real Madrid (3-4, le 6 janvier)."


"Si Del Bosque vient nous voir, c'est qu'il y a de la qualité."

Montanier résume ainsi les raisons de sa réussite : "Ma grande force est de croire que sans le jeu, tu n'es rien. Ma chance est d'avoir pour adjoint un vrai formateur, Michel Troin. Avec lui, il y aura toujours une passerelle entre les pros et le centre de formation. Les jeunes, c'est notre pain blanc parce que nous sommes un petit club par le budget (40 M€) mais ambitieux par la réflexion."

Les prises de risque du tandem Montanier-Troin ont attisé les curiosités. Même Vicente del Bosque, le sélectionneur de l'Espagne championne du monde et d'Europe, est venu s'asseoir en tribunes à plusieurs reprises : "Si Del Bosque vient nous voir, c'est qu'il y a de la qualité chez mes joueurs." En fin de contrat en juin, Montanier devrait poursuivre l'aventure. Selon nos informations, il serait tombé d'accord pour prolonger de 2 ans. "Rien n'est signé, précise toutefois l'intéressé. La prochaine Liga ne débute que le 18 août. On doit d'abord parler du nouveau projet. QUand j'étais adjoint de Robert Nouzaret, avec la sélection de Côte d'Ivoire, je l'ai quitté pour aller en CFA à Boulogne-sur-Mer (en 2004) parce que le challenge et les hommes m'intéressaient davantage. Et si j'étais très bien à Valenciennes, j'ai trouvé le projet de la Real Sociedad encore + excitant."

Guy Roger



----------------------------------
Troin, l'adjoint anti-train-train

Michel Troin (56 ans) est plus qu'un adjoint pour Philippe Montanier. En 2000, Robert Nouzaret les a présentés à Toulouse, où ils étaient adjoints. Puis, ils l'ont suivi à Bastia (2001-2002) et en Côte d'Ivoire pour diriger la sélection (2002-2004). La première véritable association de Montanier et Troin a eu lieu à Boulogne-sur-Mer (L2, 2008-2009) et, après une expérience à Valenciennes (2009-2011), ils ont mis le cap sur Saint-Sébastien, il y a 2 ans. Troin, qui ne s'est jamais vu comme un numéro 1, a "la formation dans la peau", dixit Montanier. C'est Jean Fernandez qui l'a fait débuter à Cannes où, pendant 10 ans (1990-2000), il a façonné des moins de 17 ans comme Vieira, Micoud, Jemmali, Escudé, Luccin, Frey ou encore Clichy. Les joueurs qui le côtoient disent qu'il est "l'ennemi de la routine" et qu'il a "plus de 200 exercices différents pour travailler les frappes devant le but". Troin définit ainsi sa mission : "Philippe entraîne l'équipe, moi j'entraîne les joueurs. Mon souci, c'est la progression individuelle."

G.R.





------------------------------------
Revoilà Vela

Après un passage raté en Angleterre, l'attaquant mexicain s'épanouit aujourd'hui à la Real Sociedad dans le nouveau rôle que lui a confié son entraîneur il y a 6 mois.

Saint-Sébastien - de notre envoyé spécial (G.R.)


Depuis que Philippe Montanier, son entraîneur, a décidé de "lui donner entière liberté sur le front de l'attaque", Carlos Vela est entré dans une autre dimension. Meilleur passeur (8 passes décisives) et meilleur buteur (13 buts) de la Real Sociedad, l'attaquant international mexicain (24 ans, 35 sélections, 9 buts) s'épanouit : "Parce que je suis un pur gaucher et que je ne sais rien faire avec mon pied droit, on m'a collé très longtemps à la ligne de touche, côté gauche, et mon boulot principal sur un terrain se limitait à centrer. Aujourd'hui, j'interviens partout, même à droite, et j'arrive face au but sur mon bon pied."

En 6 mois, le jeu de Vela s'est métamorphosé. Jorge Valdano, l'un de ses fans, a même osé comme comparaison qui le fait rougir : "Il me fait penser à ces personnages de dessin animé, insaisissables, à qui tout réussit. Romario, avec plus de puissance, était aussi comme ça."

Natif de Cancun, le petit Mexicain (1,72 m), repéré à 14 ans par le club de Chivas (Guadalajara), recruté par Arsenal 2 ans + tard, champion du monde des moins de 17 ans en 2005, est un surdoué. Mais il ne s'est jamais acclimaté au jeu de la Premier League, "engagé, direct, trop vertical" pour lui. "Je préfère la possession et le jeu au sol", explique Vela.


Arsenal, où il a peu joué (29 matches en Championnat de 2008 à 2011), l'a prêté 5 fois : à West Bromwich (2010-2011) et à 4 clubs espagnols : Celta Vigo (2005-2006), Salamanque (2006-2007), Osasuna (2007-2008) et la Real Sociedad, qui l'a finalement acheté en 2011 moyennant 3,5 M€. Mais le manager des Gunners, Arsène Wenger, a ajouté une clause de rachat à son transfert et, si Arsenal verse 4 M€, le club londonien pourra le rapatrier.

"Cela peut arriver à tout moment, s'amuse presque Vela, mais je ne veux pas y penser. Ma vie est ici et c'est sous ce maillot que j'ai envie de disputer une Coupe d'Europe l'an prochain."


Admirateur de Zidane - "son contrôle en aile de pigeon m'a toujours fasciné" - et du Brésilien Ronaldo - "il a inventé le football sans gardien tellement ça paraissait simple de marquer" - il a renoncé depuis un an à la sélection mexicaine. "J'ai des raisons personnelles, lâche seulement l'intéressé. Un jour, je dirai pourquoi. Rien n'est définitif dans la vie."

La perspective de rater la Coupe du monde 2014 ? "C'est encore loin... Mon seul objectif aujourd'hui, c'est l'Europe avec la Real."
Avatar de l’utilisateur
pretender
Voice of Bielsa
Voice of Bielsa
 
Messages: 43715
Enregistré le: 23 Juin 2024, 13:17

Re: Les bonnes feuilles post-mortems

Messagepar pretender » 13 Mai 2013, 15:39

Up avec 2 papiers sur Aliadière : Le premier, intégré à un dossier de France Football sur les Français en 1st League, et le second, plus récent, dans L'Equipe. Entre temps, son discours a changé sur la nécessité de rejoindre l'Angleterre, et on voit aussi qu'il a une notion un peu relative du respect des anciens quand il dit qu'il est content d'avoir échappé au lavage des chaussures de Suker. :lol:


J'ai quand même un doute sur sa capacité à s'intégrer à l'OM s'il venait à venir chez nous. Ne serait-ce que quand il parle de tranquilité. #-o

Spoiler: montrer
Aliadière : "Dans mon esprit, je suis anglais" (Patrick Dessault, FF, 19.02.2013)

Après Arsène Wenger, l'ex-Gunner est le Français qui a passé le + de temps en Angleterre avant de signer à Lorient. Il témoigne donc en connaissance de cause.


"Je devais cirer les pompes de Suker"
"En 1999, quand j'ai débarqué à Arsenal, je disais bonjour à tout le monde en serrant la main. Ca ne se fait pas là-bas et, rétrospectivement, quelle honte ! J'ai certainement eu l'air con quand je montais dans le bus et que je tendais la main, j'entendais les gars rigoler dans mon dos. A Clairefontaine, c'est le 1er truc que j'ai appris. En Angleterre, ça ne se fait pas. On se dit juste morning. En France, les jeunes ne cirent pas les chaussures des joueurs de l'équipe première, eh bien, à Arsenal, si. Du moins, à mon époque. Quand je suis entré dans le vestiaire, il y avait mon nom et, à côté, 3 autres noms dont celui du Croate Davor Suker. Avec mes 2 bouts d'anglais, j'ai demandé ce que cela signifiait et on m'a dit que je devais leur cirer les pompes après chaque entraînement. Heureusement, Davor n'aimait pas que quelqu'un d'autre le fasse à sa place. Autre chose m'a marqué : la 1ere saison, comme j'avais 16 ans, je ne m'entraînais pas avec les pros, et quand j'ai vu qu'en octobre, novembre, on se préparait toujours en short et tee-shirt, j'avais froid. Pas de gant, pas de bonnet, pas de sweet, pas de doudoune ou de bas de survêtement j'en piuvais plus, et comme je suis frileux... Les pros, eux, étaient bien couverts. J'ai demandé à mon agent d'appeler Wenger pour lui dire que ça n'allait pas. Ce n'était pas un caprice, juste une nécessité, mais c'était une forme d'éducation "à la dure" et à l'anglaise des jeunes. Aujourd'hui, c'est terminé."


"Des fois, je me suis demandé où j'étais !"
"En dehors du foot, j'avais ma structure française avec mes grands-parents ; en fait, ils ne sont restés que 6 mois avec moi, car ils ne se sont pas acclimatés. Après, je me suis démerdé, même si je n'étais pas censé rester tout seul. Je ne l'ai dit à personne. Bien sûr, mes parents, qui étaient au courant, étaient un peu inquiets. Tout seul, dans une grande ville comme Londres ! Au départ, j'ai eu du mal, car je ne parlais pas la langue. J'étais très timide quand j'étais jeune, méfiant et à la limite du sauvage ! Des fois, je me suis demandé où j'étais. Peu d'échange ou pas. C'est sur le terrain que l'apprentissage s'est fait. Comme j'y marquais 3 ou 4 buts en jeunes, chaque week-end, ç'a aidé le rapprochement."


"L'an dernier, je me sentais comme un étranger !"
"La mentalité anglaise m'a séduit d'entrée. Tu ne te sens jamais regardé, épié. Tu peux avoir un truc jaune fluo sur la tête, personne ne va y faire attention et surtout tu ne seras pas jugé. J'ai plein de tatouages sur le corps, mais jamais je n'en auras eu en restant en France. Avec mon esprit étriqué de Français, c'est inimaginable. A Paris, pourtant ouvert à beaucoup de cultures, il suffit que je porte un vêtement qui sorte de l'ordinaire pour qu'on se retourne sur moi ou mon épouse, anglaise. A Londres, personne ne fait attention à nous, pourtant on n'est pas du tout excentriques, mais on n'est simplement pas comme les autres. Alors, oui, dans mon esprit, je suis anglais ; à la limite, en France, je me sens comme étranger, même si j'ai retrouvé mes repères de Français de souche. L'Angleterre me manque, c'est mon pays. J'ai envie de rentrer chez moi, à Londres, ma résidence principale, et le dimanche, je regarde les matches anglais sur Sky Sport."



"Keown, les anciens me mettaient des taquets"
"Entre 1999 et aujourd'hui, le foot et son environnement en Angleterre ont évolué. Et pas forcément en bien. Le respect, par exemple, qui était une valeur essentielle à la fin des années 90, ne l'est plus tant que ça. Les jeunes, moi, en l'occurence, nous vénérions les joueurs de l'équipe première. J'avais une boule dans le ventre rien qu'à l'idée de les voir, de les côtoyer, de leur dire bonjour et, bien sûr, d'être leur coéquipier en Premier League. Quand le boss de la réserve venait me voir et me disait qu'aujourd'hui j'allais m'entraîneur avec les pros, sous les ordres d'Arsène, avec Dennis Bergkamp ou le défenseur Keown, c'était l'angoisse assurée. Contre Keown au marquage, il me mettait des taquets pour m'apprendre le métier en Angleterre. J'ai été élevé à la dure. A la fin, j'étais le dernier à partir après avoir ramassé tous les ballons, porté tous les plots. Quand j'en parle avec Ludo (NDLR : Giuly), il me dit que c'était pareil pour lui, à Lyon. Mais c'était déjà dans un autre siècle. En revanche, plus tard, quand je suis devenu adulte et que je suis parti à Middlesborough, il n'y avait déjà plus ce respect-là vis-à-vis de l'ancien, il n'y avait rien à leur dire. En 6, 7 ans, c'est devenu différent. C'est la société qui a évolué très vite... Mais, globalement, je trouve qu'en Angleterre le respect est plus sensible qu'en France."


"L'odeur du sang se fait plus forte, tu te prends au jeu..."
"A l'INF Clairefontaine, la philosophie se résumait à "toi et le ballon", des passes, des bons contrôles, pas de pression, donc. Quand je me retrouve à Arsenal, c'est un autre monde. Direct, au premier entraînement, on m'a mis 2 tacles. C'est quoi ce foot ! C'est tout sauf une légende. Ce n'est pas pour t'impressionner, c'est simplement le foot anglais qui est comme ça. C'était ça, avant, c'est toujours ça, aujourd'hui. D'ailleurs, le public t'encourage à tacler, tu le sens dans sa respiration qui monte doucement. Car un stade respire et il t'encourage à tout prendre, la jambe, le ballon, le gazon. L'odeur du sang se fait plus forte et toi, tu te prends au jeu. Je m'y suis fait et j'aime ça. Quand le ballon est 50-50 entre 2 mecs, avec le public derrière toi, tu perds la tête et tu fonces. Tu deviens un con d'Anglais, tu n'y vas jamais pour blesser, simplement pour montrer que tu es le patron. C'est dur à faire entendre ça à un Français. C'est curieux, mais l'esprit anglais flotte là-desssus et même l'apport des étrangers n'y a rien changé. Même à Newcastle : ils auront beau recruter 30 Français, c'est cet esprit qui sera le + fort, car ce sont les supporters, eux, anglais, qui dictent le foot qu'ils aiment. Et pas un autre. On n'éduquera jamais ce public."


"Au début, à la cantine, je mangeais des sandwiches"
"Tu es obligé de te fondre dans la vie anglaise, à tous les niveaux. Maintenant, il y a des limites. La cantine du centre, quand je suis arrivé à Londres, c'était des sandwiches que tu faisais toi-même, avec du jus tiède. Aujourd'hui, c'est super à Colney. La 1ere saison, c'était encore une bouffe à l'anglaise. Désormais, il y a un chef, sous la direction de Wenger qui a développé cet aspect-là. La nutrition est devenue importante. En 1999, les Anglais mangeaient au MacDo du coin. La nourriture et la boisson demeure encore un problème. Même si les coaches étrangers et les grands clubs soulignent l'importance de la diététique, les jeunes continuent à aller au pub. A Londres, ça s'améliore, mais dans le nord de l'Angleterre, comme à Middlesbrough, où tout est + anglais, il y a moins de retenue, moins de barrière. Moi aussi je vais au pub, mais comme je n'aime pas l'alcool, je carbure au Coca. Ce sera long avant que les sportifs tirent un trait sur la bière. Les traditions demeurent, comme partout. Le Sunday Rost en famille en est une : moi, dans ma belle-famille, j'y ai droit. C'est du poulet dans leur sauce à eux. J'aime."


"J'ai appris le "fighting spirit"
"Cet engagement qu'il y avait quand je suis arrivé s'est adouci avec le foot + technique amené par les étrangers. Même les Anglais se sont rendu compte d'eux-mêmes qu'il en allait de leur intérêt. Mais l'un n'empêche pas l'autre, c'est même l'idéal. Moi, j'ai appris ce qu'on appelle le "fighting spirit". Le spectacle est devenu aussi moins primaire et le spectateur anglais apprécie cet aspect du foot du continent. J'adore cette approche. J'amène ça à Lorient, je ne lâche jamais. Se battre, aller presser l'adversaire, c'est devenu une seconde peau. Si je perds un ballon, c'est impossible que j'aille seulement me replacer. Je vais au pressing, je ne peux pas me désintéresser d'un ballon à 2 mètres de moi. J'ai appris cet état d'esprit assez vite, avec les jeunes du centre d'Arsenal. C'est LA base. Tu l'attrapes très vite, car il suffit de regarder tes coéquipiers. Tu es le seul à te replacer, il y a quelque chose qui cloche. En contrepartie, il y a une période d'agressivité à maîtriser. Ne pas tomber dans l'excès inverse, en faire trop. Se forcer à faire quelque chose peut te conduire à mal le faire."



Spoiler: montrer
"J'ai l'impression de rêver..." (Anthony Clément, L'Equipe, 21.04.2013)

Jérémie Aliadière, l'attaquant lorientais, auteur d'une saison éclatante, a oublié ses problèmes physiques pour montrer des qualités toujours + étonnantes.

Lorient - de notre envoyé spécial (Anthony Clément)



Après 2 ans de recherche, on n'a toujours pas trouvé un défaut à Jérémie Aliadière. C'est sans doute parce que l'attaquant n'en a pas montré, et son entraîneur, Christian Gourcuff, n'a pas attendu qu'il marque 18 buts et offre 9 passes décisives cette saison (toutes compétitions confondues) pour en faire un modèle. En juillet 2010, Aliadière n'était + qu'une somme d'interrogations derrière un nom qui rappelait un départ controversé à Arsenal, en 1999, à 16 ans. Sa carrière jonchée de blessures l'avait contraint à un an de chômage, et sa signature à Lorient lui permettait d'en sortir, même si son corps n'était pas prêt. Gourcuff louait pourtant déjà l'intelligence du joueur, son état d'esprit, ses déplacements qui s'inscrivaient parfaitement dans la philosophie locale.

On était encore loin des chiffres actuels, puisqu'il ne marqua que 2 buts en 18 matches de L1, à cause d'une déchirure à une cuisse qui l'éloigna 4 mois des terrains. Mais une dynamique était en marche. "C'était une saison de transition, juge-t-il. Je me suis réhabitué aux entraînements quotidiens. Quand a commencé la nouvelle saison, je me suis dit que c'était la mienne. J'avais retrouvé l'envie, je connaissais tout le monde, j'étais super content de commencer la préparation en juin."

Pour la première fois, il l'a suivie sans problème physique, et il en profite aujourd'hui. C'est grâce à ce minitieux travail qu'il enchaîne les matches, ce qui le laisse presque incrédule. "De toute ma carrière, je n'ai jamais pu enchaîner + de 3 mois. Là, je joue tous les matches 90 minutes, je n'ai pas envie de me reposer, je ne veux pas perdre la dynamique, confie-t-il. C'est inespéré. J'ai l'impression de rêver un peu."


"Je ne suis pas dans l'optique d'un retour en Angleterre à tout prix"

La perfection de sa reprise de volée, qui a envoyé Lorient en demi-finales de la Coupe de France mardi dernier, a en effet quelque chose d'irréel. Lorsque Mathias Autret a remonté le ballon juste avant les prolongations de ce quart contre Saint-Etienne (2-1), il savait qu'Aliadière proposerait une solution. "Quand il fait un appel, il est tellement puissant, apprécie le milieu offensif. En 2010, je ne le connaissais pas, je savais juste qu'il était parti jeune de France.J'ai rencontré quelqu'un avec l'envie de bien faire. Il est très calme, c'est ce qui m'impressionne. Il a beaucoup de maturité, dégage de la sérénité, ne gueule jamais. S'il n'est pas servi, il est de toute façon capable d'aller chercher le ballon et de faire les choses seul."
Ce calme n'est même pas une leçon tirée de toutes ses galères.

"J'ai toujours été comme ça. Mes coéquipiers ne font pas exprès de ne pas me servir ou de rater leur passe, je ne vais pas leur gueuler dessus", sourit l'attaquant dont la réussite fait le bonheur de ses coéquipiers. "J'espère pour lui que ça va continuer parce que c'est vraiment quelqu'un de bien. Sur le terrain, il fait beaucoup d'efforts et nous aide. Il ne triche pas, ce n'est pas un égoïste", décrit le défenseur Lamine Koné, d'accord avec l'attaquant Kevin Monnet-Paquet, partenaire de chambrée d'Aliadière lors des mises au vert.

"Il est connu pour ses tatouages, mais ce n'est pas du tout un bad boy." "Jérem" est posé, on ne dirait pas, mais c'est un ancien du groupe, il a 30 ans maintenant ! Je l'apprécie énormément, il est souvent de bonne humeur, pour ne pas dire toujours", souffle l'ancien Lensois, qui l'a côtoyé dans des moments + délicats. L'an dernier, ça l'embêtait d'être blessé parce qu'il voulait montrer ce qu'il savait faire."

Ce passé torturé l'aide désormais à savourer un bonheur qui pourrait se poursuivre ailleurs. Si Aliadière est lié à Lorient jusqu'en 2015, il a tout pour être un visage du prochain mercato. "On s'excite beaucoup autour de lui. Ses performances attirent forcément le regard des autres clubs, constate Gourcuff. Ce serait une déception s'il partait, mais je ne sais pas si beaucoup de clubs français sont capables de prendre Jérémie."

Il faudra payer aux alentours de 10 M€ et on pense forcément à l'Angleterre, son pays d'adoption. "J'en discute avec mon agent et je ne suis pas dans l'optique d'un retour en Angleterre à tout prix, corrige Aliadière. J'arrive à enchaîner, je peux avoir envie de retrouver la Ligue des champions." Après une telle saison, personne ne doute qu'il en a le niveau.
Avatar de l’utilisateur
pretender
Voice of Bielsa
Voice of Bielsa
 
Messages: 43715
Enregistré le: 23 Juin 2024, 13:17

Précédente

Retourner vers Foot masculin

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Bing [Bot], Cheuch, cintana, Converse34, D-Dro, doki, el loco, Google [Bot], Gwenn, homer, kylebattosai, Lo Provençau, majestic13770, titours et 176 invités