par Gustave Ganay » 17 Mar 2013, 11:48
Bonjour Forum...
Après le match d'Ajaccio, je me suis demandé s'ils faisaient exprès...
Finalement, ce qui se passe à la maison est logique si on réfléchit à la stratégie de l'entreprise OM.
Il faut tuer la ferveur, qui commence à Marseille et au Stade en particulier.
D'abord un rappel de « stratégie patrimoniale ». Tant que l'OM appartient à l'actionnaire actuel, le club est condamné à végéter.
Si Margarita LD vend au prix du marché, elle ne récupérera jamais les fonds investis depuis le début par son défunt mari : ses pertes seront définitives.
Pour récupérer les pertes passées, il faudrait un acheteur qui reprenne le passif : autant dire un Quatari, pour qui l'argent ne compte pas ou un escroc au montage miraculeux.
Si Margarita LD conserve le club, il faut que cela ne lui coûte pas davantage et qu'un peu de profit soit dégagé pour combler les déficits passés. Le club est donc condamné à une gestion « chiche ».
De quoi vit l'entreprise ? L'OM exploite une image et un passé. Elle vend des maillots, des droits télévisés et cherche à dégager quelques plus-values sur le commerce des joueurs. L'aspect sportif passe au second plan. En effet, lors des mauvaises années, les ventes restent les mêmes. Les bonnes années ont juste pour raison d'être d'entretenir l'illusion. Le spectacle et les titres n'ont pas d'intérêt économique à moyen terme.
On voit maintenant clairement le résultat de cette stratégie. Au niveau national, nous serons systématiquement battus par les 2 plus gros ainsi que par les plus motivés. Au niveau européen, nous sommes des nains, voire des comiques lorsque nous mettons en avant notre passé et l'exceptionnelle ferveur qui entourait le club, et qui décline, inexorablement.
La ferveur devient désormais un problème. Elle crée un décalage avec la stratégie. Elle entretient des attentes que le club n'a plus du tout intérêt à susciter, car il ne peut engendrer que de la déception.
Il faut donc tuer la ferveur. Cela commence par transformer le Stade Vélodrome en Disneyland, où peu importe ce qui se passe, du moment qu'on a fait la photo avec papy, avec maman. Les supporters des virages sont tolérés, du moment qu'ils se défoulent de façon chatoyante. L'existence d'un petit business et le fait qu'ils soient facilement achetables offre des garanties sur ce point. Ils ne gêneront pas la stratégie.
Il reste finalement à chasser le connaisseur, celui qui a une mémoire, un esprit critique : dégoûter celui qui aime le football. Il faut juste garder les consommateurs.
A terme (disons : une vingtaine d'année), cela tuera le club. L'absence totale de ferveur sera devenue indifférence générale et alors chuteront les ventes de maillots et les droits télévisés. Mais cet horizon un peu lointain n'est pas celui de l'actionnaire actuel. Et les techniciens du marketing et de la finance qui gèrent l'entreprise ne pensent pas aussi loin. Ils pensent à moyen terme, 5 ans au maximum, et dans cette période, il faut débarrasser le club de la ferveur, pour continuer à exploiter son passé et son image connue, sans avoir à gérer la déception.
C'est une vision de prédateur peu intelligent. Presser le citron et puis jeter la peau.
Pour ma part, je n'ai pas de solution à proposer. Je n'ai que l'espoir d'un tremblement de terre, une énorme crise, un scandale qui bouleverse la donne. Passer par un mal... pour espérer autre chose. L'autre chose, bonne ou mauvaise, pourrait réveiller Marseille. Mais à cette heure, son OM est dans le coma et certains aimeraient qu'on s'y habitue.
Gustave Ganay
GG.
Gustave-Ganay