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Morel : "Un esprit conquérant"
Publié le mardi 19 February 2013 à 07H27
Le latéral gauche, qui vit sa deuxième saison à Marseille, revient sur la double confrontation contre le PSG
Photo Thierry Garro
"Je me sens mieux, je suis davantage libéré", affirme le défenseur olympien Jérémy Morel.
La LFP lui a retiré hier la passe décisive délivrée à Rod Fanni contre Valenciennes (son centre a été dévié par Bong). Mais son moral n'est pas entamé. Si les critiques tombées sur lui l'an passé l'ont touché, pour sa première saison dans le grand bain marseillais, Jérémy Morel accepte aujourd'hui les règles du jeu tout en poursuivant son chemin. Avec sobriété et en toute discrétion.
Absent dernièrement à cause d'une douleur musculaire au niveau de la hanche, le Réunionnais a fait son retour dans le couloir gauche de la défense olympienne face à VA. Un poste que le staff et les dirigeants auraient aimé doubler au mercato hivernal. Lui aussi. Avant d'aller défier le PSG, "la bête noire de l'OM", et son casting de stars, l'ancien Lorientais se confie à La Provence.
Vous avez eu droit à deux jours de repos après votre victoire sur le fil contre VA. Ce fut dur...
Jérémy Morel : Oui, c'était une victoire à l'arraché. Comme à notre habitude, on n'est pas arrivés à concrétiser nos occasions. Mais malgré tout, on y est arrivé !
Vous reveniez de blessure pour cette rencontre, comment va votre hanche ?
J.M. : Ça va, impeccable. Je n'ai plus de douleurs. Ça rentre dans l'ordre.
Comment jugez-vous la saison de l'OM ?
J.M. : J'ai tendance à comparer par rapport à l'an dernier. Et c'est quand même l'opposé. C'est beaucoup plus plaisant d'évoluer dans une équipe comme celle-là, où tout le monde joue l'un pour l'autre. Ça se ressent sur le terrain. Il y a toujours des trucs à améliorer, mais on est sur la bonne voie.
Et sur un plan personnel ?
J.M. : Je me sens mieux, je suis davantage libéré. C'est important d'être en confiance. Match après match, j'essaie d'en engranger le plus possible, de travailler dans la continuité. Mais ça reste fragile.
Contre VA, vous avez été l'auteur d'un centre décisif dans les ultimes instants. Mais avant cela, vous aviez eu quelques ratés. Ça marche comme ça, la confiance ?
J.M. : Tout à fait. C'est le petit plus qui me manquait. Cette saison, c'est ce que j'arrive à faire. Je suis plutôt content.
On a ressenti un certain malaise chez vous (*), notamment par rapport aux critiques. Où en êtes-vous ?
J.M. : C'est le football qui veut ça. On est tellement placé sur le devant de la scène qu'on ne peut pas l'éviter. Quand on est bon, on va parler de nous ; mais quand ce n'est pas le cas, on a tendance à appuyer encore plus. Je pars du principe que le foot est un sport collectif, donc je reste persuadé que ce n'est pas à cause d'un joueur que l'équipe perd. Mais bon, il faut des têtes de Turc... et je pense qu'ils l'ont trouvée.
Vous êtes considéré comme cela ?
J.M. : Moins cette année, mais c'est parce que les résultats sont là et, du coup, l'équipe est mieux aussi. C'est un tout.
On vous sentait isolé, seul. C'est ça aussi, la vie de footballeur ?
J.M. : C'est la première fois que je m'isole autant. Mais c'est justement quand les résultats ne sont pas là qu'on se referme sur soi-même. J'ai un caractère assez casanier mais, en plus, j'ai tendance à me replier encore davantage. Quand ça ne va pas, je préfère rester seul plutôt que de "peser" sur les autres. Au moins, je n'embête personne... (sourire)
Pendant le mercato hivernal, l'OM a tenté de recruter un arrière gauche. Le club n'a pas abandonné l'idée pour l'été prochain. Comment le vivez-vous ?
J.M. : Mon avis sur la question n'a pas changé. Je reste persuadé que tous les postes doivent être doublés dans un grand club. Cette saison, comme l'an dernier, ce n'est pas le cas. Je ne suis pas étonné. Après, c'est à moi de faire le nécessaire pour donner le meilleur de moi-même. Je le répète, mais c'est bien d'avoir de la concurrence, de se faire piquer au vif. Inconsciemment, on a toujours tendance à se relâcher.
Après VA, c'est le PSG qui se présente à vous. Et c'est un autre morceau. Êtes-vous impatient ?
J.M. : Très honnêtement, je n'y pensais pas. On savait surtout que le match contre VA était l'occasion de bien préparer le double déplacement à Paris et de garder notre avance sur le quatrième. Et puis, ça faisait un petit moment que l'on n'avait pas gagné. Là, on va arriver avec un esprit conquérant.
Ça vous permet aussi de travailler dans la sérénité...
J.M. : Ce sera deux rencontres contre la bête noire de Marseille, le grand rival. Mais il y a deux compétitions différentes, et je pense que les deux rencontres n'auront rien à voir. La plus importante est évidemment celle de dimanche, en championnat. Il y aura beaucoup plus de pression à mon avis. Et mercredi, ce sera la cerise sur le gâteau.
Pensez-vous qu'il y a un coup à jouer ?
J.M. : On y va avec nos armes. On sait que ça va être compliqué, on reste conscient de la qualité de cette équipe. Maintenant, si on arrive à reproduire les mêmes efforts qu'au Vélodrome, on peut faire quelque chose. Mais il faudra défendre ensemble, se battre les uns pour les autres... À l'OM aussi il y a des joueurs qui peuvent faire la différence !
Et on ne vous a pas entendu sur David Beckham. Vous risquez pourtant de vous croiser...
J.M. : Il a été un grand, grand joueur (sic), c'est sûr. Mais là, c'est plus de la communication...
Il n'y a donc pas d'excitation particulière ?
J.M. : Je n'ai jamais été comme ça. Ça fait toujours plaisir d'affronter de grands joueurs et de se confronter au haut niveau. En fait, j'aime bien dire que certains joueurs sont bons, mais ça reste seulement des footballeurs. Donc bon... Sauf Messi, qui est le meilleur selon moi !
(*) Dans "L'Équipe" du 12 janvier, il expliquait avoir joué "sans confiance" et déclarait par exemple qu'il s'était mis à la sieste depuis son arrivée à Marseille pour "gagner du temps sur (sa) journée".
Jean-Claude Leblois