par BadrBoy » 19 Mar 2004, 11:06
L'OM sur tous les fronts
Alors que les tractations avec Laurent Blanc avancent moins vite que prévu, les dirigeants planchent déjà sur la saison prochaine.
Il y a quelques semaines, l'Olympique de Marseille se mettait en quête d'un responsable du secteur sportif, poste vacant après la mise à l'écart d'Alain Perrin. La piste Blanc, recommandée par Robert Louis-Dreyfus, est toujours la plus sérieuse, même si elle suscite des réserves au sein du club. En attendant l'issue des négociations, les dirigeants travaillent sur le recrutement de la saison prochaine. Avec des ambitions élevées...
OÙ EN SONT LES NÉGOCIATIONS ?
Alors que les discussions avec Laurent Blanc étaient parties sur de bonnes bases, elles semblent aujourd'hui marquer le pas. Très enthousiaste au départ, quand la proposition lui a été faite, le champion du monde prend toute la mesure du fonctionnement interne de l'OM, des questions et des inquiétudes, mais aussi des réticences que semblent susciter son arrivée.
Après un premier contact avec Robert Louis-Dreyfus, il avait démarré une série d'entretiens avec Christophe Bouchet, José Anigo (par intermittence) et Philippe Piola. Des entretiens qui se sont raréfiés ces derniers temps : « On a du mal à se voir, mais uniquement pour des questions d'agenda, se défend Bouchet. Quand il passe trois jours à Paris, je suis en Espagne, ou quand je suis à Paris, il est à Montpellier. Et nous préférons discuter de vive voix. »
Le président de l'OM affirme qu'il ne s'agit pas de longues négociations portant sur les termes financiers du contrat, mais plutôt « sur la définition du poste. Nous sommes davantage sur le calage du poste exact que sur d'autres aspects. Nous n'avons pas avancé, uniquement pour des problèmes d'agenda, mais nous ne sommes pas dans l'urgence ».
Quoique... Plus vite Laurent Blanc prendra ses fonctions et plus vite il pourra préparer la saison prochaine. Selon Bouchet, il n'y a pas de date butoir. Mais l'intéressé, qui, on le sait, aime soupeser tous les paramètres avant de s'engager, souhaiterait savoir avant la fin mars s'il obtiendra les moyens financiers qu'il réclame pour construire une équipe ambitieuse.
QUELS SONT LES FREINS ?
Comment penser d'ailleurs que les négociations peuvent durer éternellement alors que José Anigo - même si son cas personnel ne se réglera qu'au 30 avril - et Jean-Philippe Durand, entraîneur-adjoint et responsable du recrutement, ont déjà commencé à travailler sur l'équipe de la saison prochaine.
Lamouchi, Gallardo, Pedretti, Frau, Carrière, Mexès..., tous ces noms circulent et certaines discussions seraient déjà bien avancées. « Je crois qu'aujourd'hui tout le monde pèse le pour et le contre, confirme Anigo. Mais il faut qu'on aille vite parce qu'avec ou sans "Lolo", nous avons une saison à construire. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a un poste à pourvoir sur le plan sportif. »
Directeur sportif, manager ou coordonnateur, ces questions de dénomination semblent un brin futiles vu le charisme de Blanc, sa connaissance du football et de son milieu. Sauf à y voir de vraies querelles de pouvoir, quel risque prendrait une équipe dirigeante à collaborer avec lui ? Surtout s'il ne s'agit pas d'une question d'argent.
Depuis le départ d'Alain Perrin, Christophe Bouchet et surtout Philippe Piola, le directeur général, ont pris en main ces questions sportives, de l'organisation autour du match - que l'ex-manager général ne laissait à personne le soin de gérer - aux transferts de Fernandao et Sytchev. Aujourd'hui, tout le monde s'accorde à dire que l'OM a besoin d'un patron sportif, mais sans préciser sa fonction exacte.
« Il manque une pointure dans l'organigramme, dit Bouchet, une espèce de coordonnateur. » Pas forcément un décideur. Comme le révèle encore le discours de Piola recueilli dans France Football : « Pour une discussion avec un joueur ou un président de club, c'est sûr que l'aura et le charisme de Blanc en imposent directement. Je n'aurais aucun mal à m'effacer devant pareil renfort, car je sais rester à ma place. Reste juste désormais à définir le périmètre du champ d'action et d'intervention. » L'actuel directeur général s'est piqué au jeu des schémas tactiques et des négociations sur les transferts. Or l'arrivée de l'emblématique Laurent Blanc attirerait forcément toutes les lumières.
QUELLE EST LA POSITION DE ROBERT LOUIS-DREYFUS ?
Toujours discret, RLD est pourtant bien présent au sein du club phocéen et franchement heureux de voir l'OM se reprendre en cette fin de saison. Mais si on lui prête une réelle volonté de voir Laurent Blanc rejoindre l'équipe dirigeante, le milliardaire ne met pas pour l'instant son poids dans la balance. Ni en imposant son choix, ni en apportant des garanties financières à la construction d'une équipe de qualité. Au demeurant, Bouchet continue d'affirmer, dès qu'il le peut, que RLD ne renflouera plus les caisses : « Il ne donnera plus rien. Ce fantasme du chéquier doit cesser. Il ne veut pas se comporter en Père Noël, car cela fausserait la donne à moyen terme. Il ne veut plus prendre de décision dans le club et il n'en prendra plus. »
De Rolland Courbis à Étienne Ceccaldi, en passant par Yves Marchand, Jean-Christophe Cano, Pierre Dubiton et Bernard Tapie, l'histoire retiendra que RLD a toujours fini par écarter ceux qu'il avait lui-même choisis. Pour autant, Bouchet ne se sent pas plus menacé que ça : « Non, car même si c'est difficilement palpable par les gens, Robert Louis-Dreyfus n'a plus aucun pouvoir pour le faire. Ce n'est pas possible techniquement. Il faut avoir un mandat social donné par l'entreprise pour pouvoir prendre des décisions. » Techniquement, certes, mais il reste encore le principal actionnaire du club...
QUELLES SONT LES AUTRES PISTES ?
Et si la porte Blanc se fermait dans les prochains jours, vers quelles solutions de rechange l'OM pourrait-il se tourner ? Henri Émile a bien été approché, mais pour un rôle d'intendant, similaire à celui qu'il occupe en équipe de France, qu'il devrait d'ailleurs accepter prochainement. « Comme il l'a toujours fait, il devra gérer tout ce qui est aux confins du terrain », confirme Bouchet. Reste quand même à gérer ce qui se passe sur la pelouse. Le Monégasque Henri Biancheri a également été contacté. Son profil répondrait à certains critères et il pourrait éventuellement faciliter l'arrivée d'un joueur comme Gallardo. Mais outre qu'il ne s'agit peut-être pas d'une solution d'avenir, elle ne plairait certainement pas autant que celle de Blanc aux supporters du Vélodrome, dont une frange est déjà bien remontée contre les dirigeants. Et pas davantage à des joueurs et à des agents qui attendent avec impatience de savoir si l'OM, emmené ou non par Laurent Blanc, pourra faire à nouveau rêver.
"Il vaut mieux fermer sa gueule et passer pour un con que de l'ouvrir et ne laisser aucun doute ‡ ce sujet"@je sais pas qui!