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Marseille a rarement été une terre hospitalière pour les Verts. Le bilan des 19 dernières confrontations au Vélodrome est édifiant. Il fait même froid dans le dos : 16 défaites, 3 matchs nuls dont le dernier en date la saison passée (0-0), 39 buts encaissés contre 11 marqués.
L’ASSE n’a plus gagné sur le sol phocéen depuis la saison 1979-1980. Une victoire 5-3 en plein cœur de l’été qui fut belle mais classée sans suite malheureusement. Dans un stade Vélodrome chauffé à blanc, les joueurs de Robert Herbin menés par deux fois, avaient su renverser la vapeur au retour des vestiaires. Les héros de l’époque s’appelaient Curkovic, Repellini, Santini, Lopez, Farison, Larios, Platini, Élie, Rep, Zimako et Rocheteau. L’ange vert n’a pas oublié : « Je n’ai pas revu les images mais même si c’est loin, je m’en rappelle bien. Cela avait été un gros match. Johnny Rep venait d’arriver. Cette équipe avait vraiment un gros potentiel offensif ».
L’ancien attaquant a d’autres souvenirs tout aussi marquants même s’ils ne furent pas toujours synonymes de victoires. Rallier le Vélodrome pouvait parfois être une vraie expédition. Cela faisait partie du folklore : « C’était mon tout premier match à Marseille (le 3 septembre 1975). Le bus ayant pris du retard à cause de la circulation, on avait commencé à se changer dans le car. Nous avions vraiment eu très peu de temps pour nous préparer. Ce soir-là, j’avais inscrit deux buts mais au final on s’était incliné 4-2. Pour ces Saint-Etienne-Marseille, le Vélodrome était toujours plein, avec une superbe ambiance. C’était chaud autour du terrain ».
Ça l’est moins aujourd’hui, le stade étant en travaux, défiguré et amputé de presque 20 000 places.
Geoffroy-Guichard/Vélodrome, même combat finalement. Ce n’est pas par hasard si Rocheteau voit des similitudes entre le parcours des deux clubs cette saison, plus à l’aise en déplacement qu’à la maison : « Ce sont deux équipes qui sont sanctionnées du fait que leurs stades sont en reconstruction. Les repères, l’ambiance, c’est un tout. Je me demande si Marseille n’a pas pris plus de points à l’extérieur qu’à domicile (1). C’est un bon signe pour nous. J’espère que ça va se vérifier ».
L’OM a beau être coleader de la Ligue 1, avec l’OL et le PSG, le coordinateur sportif affiche calme et sérénité : « J’ai une grande confiance. Bien sûr qu’il faut tirer les enseignements de ce qui s’est passé contre Lorient. Il y avait de la fatigue, un manque de fraîcheur et pas mal d’autres choses aussi. Mais je retiens qu’on a fait un bon match à Bordeaux. Par rapport au derby, on avait retrouvé une équipe ».
Après avoir tutoyé les sommets - ils furent même leaders le temps d’une soirée -, les Stéphanois peuvent glisser dans le ventre mou du championnat en cas de nouvelle contre-performance, dimanche soir, pour le dernier match de l’année. Attention à ne pas tout gâcher. « Après tout ce qui s’est passé depuis le début de saison, tout ce qui a été positif, ce serait dommage de terminer par une défaite à Marseille. Nous voulons vraiment finir sur une bonne note avant la trêve. Sur un plan psychologique, pour bien redémarrer la phase retour, il est important de ne pas perdre ».
Longtemps affaibli par les blessures, l’OM est désormais au complet. Mais il trouvera à qui parler, promet Dominique Rocheteau : « Nous aussi, on aura une équipe hyper compétitive. Je n’ai pas de doute là-dessus ».
(1) C’est effectivement le cas. L’OM a engrangé 21 points en 10 déplacements et 14 points en 8 rencontres à domicile.
Thomas Dutang