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Le rêve d'Apruzesse
Il n'était pas prédestiné à jouer en L1 et pourtant. A 27 ans, Fabrice Apruzesse a fait ses premiers pas dans l'élite dimanche soir face à Bordeaux. Une belle histoire.
Il est le seul Marseillais à s'être montré pro, et à s'être arrêté devant les micros après la défaite concédée à Bordeaux (0-1), dimanche soir. Un paradoxe quand on sait d'où vient Fabrice Apruzesse : de nulle part où plutôt de Consolat, club de CFA, où il a inscrit 13 buts l'an dernier. Recruté par Marseille pour encadrer les jeunes de la CFA 2, ce petit gabarit (1m70 pour 75 kilos) n'était pas destiné à côtoyer l'équipe première olympienne. Encore moins à découvrir la L1. C'était sans compter la pénurie d'attaquants à laquelle est actuellement confrontée Elie Baup.
Joey Barton lui a tout simplement demandé qui il était. «Tu es attaquant, c'est ça ?»Privé de Gignac, Rémy et Jordan Ayew en Gironde, le technicien n'a pas eu d'autre choix que de faire appel à ses réservistes. Une promotion à laquelle est habituée Billel Omrani, mais pas Apruzesse, ni les Marseillais d'ailleurs. Vendredi, lors d'une séance de coup franc, Joey Barton lui a tout simplement demandé qui il était. «Tu es attaquant, c'est ça ?, lui a-t-il lancé. Tu as 27 ans, c'est vrai ?» A l'image de Kassim Abdallah qui était chauffeur livreur il y a cinq ans, le même métier qu'exerçait Apruzesse il y a encore seulement trois mois, l'attaquant a vécu un rêve éveillé. Il s'est poursuivi à Chaban-Delmas lorsque Mathieu Valbuena a dû céder sa place à la 73e minute de jeu en raison d'une contracture dans le dos.
Une passe... et un carton
Sur les réseaux sociaux, son entrée a fait le buzz. Elle a mis en exergue le régime sec auquel est désormais soumis l'OM. Floqué du numéro 33, l'intéressé était bien loin de ses considérations. «C'est toujours un peu difficile de rentrer dans un match, mais je me suis bien senti, même si je n'ai pas pu apporter ce but, a-t-il souligné. Je suis quand même content de la rentrée que j'ai faite, mais ça n'a pas suffi pour la victoire». Son seul fait d'arme : une unique passe tentée, mais réussie, et un carton jaune. Alors qu'on cherchait à en savoir plus sur le garçon, José Anigo a préféré le protéger. «Dès qu'un joueur sort du lot, on nous le tue, nous a-t-il expliqué. C'est un charmant garçon, laissons le tranquille». Si rien ne dit qu'on ne reverra pas Apruzesse d'ici la fin de la saison, les prochains retours de Rémy et Jordan Ayew devraient combler le directeur sportif marseillais. - E. T.