Pourquoi témoignez-vous dans le cadre du procès de l'opération Puerto ?
- J'ai accepté d'aller témoigner à Madrid car l'Agence mondiale antidopage me l'a demandé. Mais j'ai de vrais doutes sur la volonté de la justice espagnole d'aller au bout de cette affaire. Lors de son audition, Eufemiano Fuentes lui-même s'est proposé de révéler les noms de tous ses clients. Et malgré la demande de l'avocat du Comité olympique italien, la juge n'a pas voulu.
Comment expliquez-vous ce refus ?
- C'est incompréhensible ! J'ai été choqué par ce refus. Normalement, un juge essaie d'obtenir toutes les informations qui peuvent lui permettre de faire toute la lumière sur une affaire. En Allemagne, les juges procèdent ainsi dans tous les cas. Il y a trop d'intérêts en jeu, pour le sport espagnol, et donc des choses à cacher.
L'ancien coureur espagnol Jesus Manzano, qui doit témoigner mercredi, a déclaré avoir croisé des footballeurs au cabinet de Fuentes. Avez-vous également vu d'autres sportifs ?
- Personnellement, je n'ai pas vu d'autres coureurs ni d'autres sportifs... que je n'aurais de toute façon pas forcément reconnus. En revanche, Fuentes m'a dit qu'il ne collaborait pas seulement avec des coureurs, mais aussi avec des athlètes ou des joueurs de tennis.
Un ancien président de la Real Sociedad a révélé, le 4 février, que le club basque avait collaboré avec Funetes avant 2008. Le médecin vous a-t-il aussi parlé de ses clients footballeurs ?
- Non, mais en 2006, la police allemande m'a interrogé. Les enquêteurs étaient en possession d'une information selon laquelle Fuentes avait eu une consultation à Francfort cet été-là, et voulaient savoir si je m'y étais rendu. Fuentes ne venaient en Allemagne que s'il y avait des étapes du Tour de France. Or, en 2006, le Tour ne passait pas par l'Allemagne. En revanche, il y avait la Coupe du monde de football...