Vendredi encore, José Anigo confiait à un proche qu'il ne se voyait plus, mais alors plus du tout sur un banc de touche. A la demande expresse de Vincent Labrune, le directeur sportif de l'OM a repris hier les rênes de l'équipe professionnelle, retrouvant un poste qu'il a déjà occupé à deux reprises en L1 depuis 2001 (50 matchs disputés, 18 victoires).
Il s'agirait cette fois-ci encore d'un simple intérim jusqu'à la trêve hivernale, annonce-t-on au club, le temps de trouver le vrai successeur d'Elie Baup. C'est aussi l'espoir d'Anigo, 52 ans, qui ne souhaite pas s'éterniser à cette place exposée. Il n'en avait notamment pas voulu à l'été 2012, préférant proposer les pistes Fabrizio Ravanelli et Lucien Favre.
"Je sais que je n'entraînerai plus jamais l'OM, non pas qu'il y ait trop de contraintes sportives, mais plutôt extra-sportives", expliquait-il ainsi en septembre 2010, à une époque où le coach Didier Deschamps le considérait justement comme sa principale contrainte extra-sportive.
Avec Baup, qui a toléré un staff constitué de proches d'Anigo, les relations ont été plus franches dès le départ. Elles se sont un peu distandues l'été dernier, lors d'un mercato où les 2 hommes n'ont pas toujours été sur la même longueur d'onde. Si Anigo a recadré Gignac à l'automne et défendu publiquement Baup après la défaite contre Reims, le 26 octobre dernier, il n'a pas su concrétiser les belles paroles exprimées alors devant la presse : "C'est par l'unité qu'on s'en sortira, avec mon passé au club, j'ai déjà vécu ce genre de situation. Toutes les séries s'arrêtent un jour et les joueurs reprennent confiance. Il ne faut pas mettre Baup sur le fril, il sait qu'il peut travailler sereinement."
Un nouvel intérim qui pourrait durer ?
Le juvénile recrutement estival, bien plus du fait du président Labrune que d'Anigo, a été un cadeau empoisonné pour Baup. L'enfant de la cité de Consolat devra réconcilier les générations. Il pourrait aussi pousser Fred Antonetti à prendre sa suite, mais Vincent Labrune n'est pas fan du technicien corse, dont le nom avait déjà été évoqué en juin 2012. Une autre piste, plus aléatoire, mène à Alain Boghossian.
En tribune avec Anigo et Labrune à Naples, le 6 novembre (2-3), le champion du monde 1998 a fait forte impression à l'état-major de l'OM. Il a un projet bien précis, mais n'a jamais entraîné à ce niveau, une donnée majeure qui avait anéant les chances de Ravanelli l'an dernier. L'Italien s'est porté candidat hier, mais son échec à Ajaccio le disqualifierait d'entrée. José Anigo durera-t-il ? "C'est vraiment possible, confie un ami. Il va s'impliquer à fond, ça va lui permettre de refaire surface après la mort de son fils, en septembre dernier. Alors, si les choses prennent..."
M.G.